Françoise Simpère a écrit :
MAIS ILS ME GONFLENT AVEC LE SECOND TOUR!!!
On est à cinq mois de la présidentielle, N. Sarkozy n’est même pas officiellement candidat, et déjà les medias nous gonflent avec le 2ème tour, opposant forcément Sarkozy et Hollande. Pourquoi forcément ? Pourquoi, si on ne supporte pas Sarko et que Hollande ne nous inspire pas confiance (ou l’inverse si on est de droite) serait-on obligé de voter pour l’un ou l’autre ? Qu’est-ce qui nous empêcherait de voter au premier tour pour un(e) autre candidat(e), ni PS, ni UMP, si son PROGRAMME nous semble en mesure de dessiner un avenir plus riant et plus juste ? Pourquoi ne se dirait-on pas: « Je ne veux pas que Sarko redouble, le programme de Hollande met un peu de social dans le vinaigre mais ne s’attaque pas aux causes profondes du mal-être économique et social, donc je vote pour un(e) autre candidat(e).
A cause du vote utile ? C’est quoi, un vote utile, si ce n’est celui qui permettrait d’élire un président ou une présidente dont le PROGRAMME et le PARCOURS donnent à penser, ou au moins espérer, qu’il (elle) va prendre des décisions dans l’intérêt du plus grand nombre.
Sarkozy avait promis en 2007 d’être le président du pouvoir d’achat, de réduire le chômage, de promouvoir une République exemplaire sans « affaires » ni scandales, il disait que fin 2008 plus personne ne dormirait dans la rue, que la sécurité serait sa priorité et sa réussite, et, en 2008, promit solennellement de « moraliser le capitalisme » (oxymore : le capitalisme ne peut pas être moral, ni moralisé, ce n’est pas sa logique de fonctionnement.On y adhère ou pas, mais en aucun cas on ne peut demander au capitalisme d’être moral, ce n’est pas sa nature.) Bref, au vu du passé récent de N. Sarkozy, il y a de quoi se poser des questions. Au vu de l’efficacité enthousiasmante déployée par F. Hollande entre 2002 et 2010 également.
Et si on envoyait quelqu’un(e) d’autre au second tour ? Dès lors la sempiternelle question : « Allez-vous vous désister pour Sarko ou Hollande au second tour » n’est pas d’actualité, n’a pas lieu d’être et Eva Joly, tout comme Jean-Luc Mélenchon ont raison de refuser d’y répondre. (Harcelée, Eva s’est fendue d’un timide « il faudra se rassembler autour de la gauche », elle n’aurait même pas dû, il faut envoyer chier ces gens qui se repaissent des jeux de politique minable et vivent sur une autre planète.)
Eva Joly a des ennemis partout parce que :
-C’est une femme, qui en plus ne joue pas le jeu de la séduction.
-Elle est intègre et courageuse, ça change les habitudes politiques
-Elle a gagné la primaire écolo alors que les dirigeants de EELV, Cochet, Duflot… pariaient sur Nicolas Hulot. Dès lors, son propre parti lui en veut, exactement comme le PS, qui avait parié sur DSK en 2007, n’a pas supporté de voir Ségolène Royal remporter la primaire socialiste de l’époque et l’a consciencieusement démolie.
Elle énerve le PS, car elle tient à ses fondamentaux (arrêt de la construction du réacteur Iter, sortie progressive du nucléaire, lutte contre l’argent sale) et n’en démordra pas, car elle se fiche totalement d’avoir un siège réservé aux législatives. Du coup, alors que le PS a impérativement besoin des voix écolos pour gagner la présidentielle, Eva Joly n’a pas besoin d’eux. C’est énervant, elle ne joue pas le jeu habituel…
Elle énerve les journalistes et les politiciens professionnels, parce qu’elle est capable de bouder les medias pour réfléchir, et se contrefout des compromis d’arrière-cuisine électorale.
Elle énerve la droite, parce qu’ils savent que si elle était un jour présidente – ou ministre- elle n’hésiterait pas une seconde à agir contre la corruption, les paradis fiscaux, la spéculation… dont elle connaît bien les rouages pour avoir instruit moult affaires financières. Bref, qu’elle s’attaquerait sans crainte aux fondements même de la crise, avec une conviction bête comme chou : il existe des lois que tous, puissants compris, doivent respecter.
Elle sait ce qu’elle veut faire et dit comment le réaliser
D’autres candidats énervent NS et FH : Marine le Pen qui pique des voix aussi bien à gauche qu’à droite. (Un nombre non négligeable d’ex électeurs communistes se sont tournés vers elle)… Jean-Luc Mélenchon parce qu’il a d’excellentes analyses et un vrai talent de tribun, atouts utiles dans une élection aussi personnalisée. François Bayrou parce que son discours humaniste parle à beaucoup de gens. D’autres vont se révéler. Bref, il y a le choix, alors refusons l’obstination des medias à zapper ce premier tour.