Hey, on n'a pas dit que c'était sûr.
...parce que c'est comme ça que fonctionnent les hommes de pouvoir en général - et que la diffamation reste punissable par la loi en France.
Fronde UMP contre Devedjian dans les Hauts-de-Seine
INFO LE FIGARO - Le livre de Marie-Célie Guillaume, directrice de cabinet du président du conseil général, suscite la colère de nombre d'élus du département, qui demandent des sanctions.
«Nous avons franchi un point de non-retour!» Maire UMP de Saint-Cloud, Éric Berdoati a fait partie de la quinzaine d'élus UMP du conseil général des Hauts-de-Seine qui se sont réunis lundi, en marge d'une commission permanente du département, pour étudier quelle serait la meilleure solution pour faire tomber leur président UMP, tout juste réélu député, Patrick Devedjian.
En cause, le livre de sa directrice de cabinet, Marie-Célie Guillaume: Le Monarque, son fils, son fief (Éditions du Moment), un récit à clefs plein d'humour, mais très acide sur les événements de ces dernières années dans les Hauts-de-Seine et à l'Élysée, qui écorne sévèrement la réputation de l'ex-chef de l'État Nicolas Sarkozy, de son fils Jean et de ses proches. Pour Éric Berdoati, «un acte d'agression et de trahison, inutilement odieux et vulgaire, violent et médiocre». Berdoati rappelle que Devedjian «n'avait été réélu en 2011 à la tête du conseil général que par la volonté de Nicolas Sarkozy».
Jean Sarkozy, présenté comme «le Dauphin» dans l'ouvrage qui traite largement de l'affaire de l'Epad, était aussi présent à cette réunion à laquelle ont aussi participé Philippe Pemezec, maire UMP du Plessis-Robinson, ou Alain-Bernard Boulanger, maire UMP de Villeneuve-la-Garenne, d'autres protagonistes. «Sur les 25 conseillers du groupe UMP, nous étions très largement majoritaires et, tous, nous sommes convaincus que Patrick Devedjian a joué un rôle essentiel dans la rédaction de ce livre, contrairement à ce qu'il affirme», assure Éric Berdoati qui évoque «une indignation collective» et «la volonté de faire quelque chose». Les élus pourraient refuser de siéger et bloquer l'institution, qui serait alors mise sous la tutelle de l'État. Les avis semblent diverger au sein du groupe sur le sujet. Ils prévoient de se retrouver jeudi.
«J'ai manifestement échoué»
Présidente du groupe de la majorité départementale, Isabelle Caullery a décidé lundi de démissionner. Elle l'a annoncé lors d'un déjeuner qu'a organisé Patrick Devedjian pour échanger avec le groupe d'élus UMP hostile, qui n'a pas souhaité y participer. «Je n'arrive pas à maintenir la cohésion du groupe, j'ai manifestement échoué», a-t-elle confié, visiblement éprouvée par «les pressions». «Je n'ai aucune ambition au conseil général, j'étais présidente du groupe pour permettre la cohésion mais je n'en peux plus du psychodrame lié à ce livre dont je regrette la parution. Les blessures sont trop profondes, cela me dépasse.» Nicolas Sarkozy, furieux, aurait lui-même appelé certains des conseillers généraux pour les inciter à agir contre Patrick Devedjian. Berdoati et Caullery indiquent n'avoir reçu aucun appel.
Le dossier épineux sera traité mardi lors du bureau départemental de l'UMP. «Cette façon d'agresser violemment l'ancien président de la République, mais aussi les élus, a beaucoup, beaucoup choqué dans le département», souligne Roger Karoutchi, sénateur et président de la fédération UMP, qui n'apparaît pas dans le livre de Marie-Célie Guillaume.
Cette dernière, en «congé sans solde», observe en retrait la situation. «Ils ont tous vécu ce que je raconte, dit-elle, et je ne révèle rien. J'ai écrit ce livre pour clore le sujet, pour passer à autre chose, ouvrir une nouvelle page dans les Hauts-de-Seine. C'est la vertu de la parole.»