Le revenu de base inconditionnel : parlons-en

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Sodium
  • Sodium
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Très instructif ! (dommage pour les fautes, on va mettre ça sur le coup de l'heure )

J'ai de plus en plus l'impression que le problème n'est pas le modèle économico-social adopté mais plutôt qui sont les gens à qui on essaye de faire adopter telle ou telle démarche.

Beaucoup de modèles sont viables en fin de compte, le problème aujourd'hui pour moi vient surtout de l'éducation et l'instruction.

Quand tu as une population de non éduqués (ça se voit de plus, il suffit de voir la proportion de personnes qui ne savent même pas écrire leur langue maternelle - ce n'est pas contre toi schopy je fais la différence entre les fautes de fatigue / inattention et ceux qui ne savent vraiment pas écrire) qui sont simplement élevés pour obéir à un certain dogme qui est plus ou moins "plus tu auras les moyens de dépenser, plus tu seras heureux" (qui fait découler l'idéologie comme quoi plus tu fais d'études et plus ton travail sera intéressant et rémunéré) je pense que le problème qui se pose n'est plus de savoir quoi faire mais plutôt comment faire que les gens en mesure de décider (et ce à tous les niveaux) comprennent ceci de la meilleure et plus objective façon possible.

Ce qui m'inquiète vraiment c'est qu'on tend vers un système de plus en plus tourné vers la consommation et le technologiquement obsolète et qu'on en vient à cultiver la non-culture, le non savoir si bien que le moindre sujet qui s'écarte un tant soit peu du culturellement bas (et là, vous n'avez qu'à allumer votre télé sur les chaines de grande diffusion) est tout simplement banni.

A partir de là, que peut on espérer si ce n'est un monde dirigé par des marionnettistes ?

Quand bien même un système idéal verrait le jour tant au niveau social, constitutionnel (et encore, si on oubliait la constitution ?), économique, éducatif, etc, quelle chance aurait il si le reste (ou on va dire une grande majorité histoire que ça bouge) ne changeait pas ?

La cupidité de l'homme trouvera toujours son bonhomme de chemin dans la recherche égoïste du profit, ce qui induit inexorablement à des déséquilibres monumentaux afin de donner un sens à ce pouvoir.

Les solutions existent par dizaines, mais peuvent elles seulement être appliquées par et à l'homme en regard de la façon dont il vit et façonne le monde et sa propre espèce ?

Le film Idiocratie me semble plus semblable comme scénario futur que beaucoup de théories révolutionnaires.
Je n'aime pas cette conclusion, mais franchement, comment imaginer que ça changera ? Si ce n'est avant de buter à une extrême limite qui sera probablement écologique (au niveau des matières premières de la terre), sociale ou politique ?
Electrique - Guitare d'hiver
Accoustique - Guitare d'été
Sodium a écrit :
Très instructif ! (dommage pour les fautes, on va mettre ça sur le coup de l'heure )

J'ai de plus en plus l'impression que le problème n'est pas le modèle économico-social adopté mais plutôt qui sont les gens à qui on essaye de faire adopter telle ou telle démarche.

Beaucoup de modèles sont viables en fin de compte, le problème aujourd'hui pour moi vient surtout de l'éducation et l'instruction.

Quand tu as une population de non éduqués (ça se voit de plus, il suffit de voir la proportion de personnes qui ne savent même pas écrire leur langue maternelle - ce n'est pas contre toi schopy je fais la différence entre les fautes de fatigue / inattention et ceux qui ne savent vraiment pas écrire) qui sont simplement élevés pour obéir à un certain dogme qui est plus ou moins "plus tu auras les moyens de dépenser, plus tu seras heureux" (qui fait découler l'idéologie comme quoi plus tu fais d'études et plus ton travail sera intéressant et rémunéré) je pense que le problème qui se pose n'est plus de savoir quoi faire mais plutôt comment faire que les gens en mesure de décider (et ce à tous les niveaux) comprennent ceci de la meilleure et plus objective façon possible.

Ce qui m'inquiète vraiment c'est qu'on tend vers un système de plus en plus tourné vers la consommation et le technologiquement obsolète et qu'on en vient à cultiver la non-culture, le non savoir si bien que le moindre sujet qui s'écarte un tant soit peu du culturellement bas (et là, vous n'avez qu'à allumer votre télé sur les chaines de grande diffusion) est tout simplement banni.

A partir de là, que peut on espérer si ce n'est un monde dirigé par des marionnettistes ?

Quand bien même un système idéal verrait le jour tant au niveau social, constitutionnel (et encore, si on oubliait la constitution ?), économique, éducatif, etc, quelle chance aurait il si le reste (ou on va dire une grande majorité histoire que ça bouge) ne changeait pas ?

La cupidité de l'homme trouvera toujours son bonhomme de chemin dans la recherche égoïste du profit, ce qui induit inexorablement à des déséquilibres monumentaux afin de donner un sens à ce pouvoir.

Les solutions existent par dizaines, mais peuvent elles seulement être appliquées par et à l'homme en regard de la façon dont il vit et façonne le monde et sa propre espèce ?

Le film Idiocratie me semble plus semblable comme scénario futur que beaucoup de théories révolutionnaires.
Je n'aime pas cette conclusion, mais franchement, comment imaginer que ça changera ? Si ce n'est avant de buter à une extrême limite qui sera probablement écologique (au niveau des matières premières de la terre), sociale ou politique ?


Merci pour ta clémence Sodium . J'avoue que c'était assez innommable. J'ai corrigé ce que j'ai pu pour rendre la lecture plus agréable pour les autres.

Je me suis efforcé d'être simple et rigoureux avec une approche très académique car je me rends compte que les gens parlent économie sans comprendre les mécanismes de base très accessibles permettant de comprendre à mon sens 99% de la société. J'exagère à peine, chaque choix a un caractère économique. Le monde est régit par les prix. Même les différentes monnaies sont des biens.
Pour comprendre pourquoi une guitare au USA coûte moins chère qu'en France, il faut comprendre la fixation du niveau des taux de change qui est lui aussi fixé par l'offre et la demande de monnaie. Si demain les USA sortent un médicament qui guérie n'importe quelle maladie quelle qu'elle soit, une sorte de super médicament, le monde entier voudra ce médicament. Comme les ricains vendent leur marchandise en $ US, la demande pour le $ va grimper et changer son prix c'est dire le taux de change vis-à-vis de chaque monnaie. Il faudra plus d'€ pour le même montant de $ qu'auparavant. Une guitare à l'importation deviendra plus chère du fait de la hausse du $ à cause du médicament alors que l'industrie de la guitare n'a pas changé. Le taux de change dépend donc de la compétitivité d'un pays.


Donc d'abord soyons clair sur comment marche l'économie et ensuite abordons la de façon philosophique comme tu le fais. Là, je n'ai pas réponses (la fatigue pour le coup ) que des intuitions et des sentiments. J'en parlerai par la suite.
Biosmog
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Schopy a écrit :

Je me suis efforcé d'être simple et rigoureux avec une approche très académique car je me rends compte que les gens parlent économie sans comprendre les mécanismes de base très accessibles permettant de comprendre à mon sens 99% de la société. J'exagère à peine, chaque choix a un caractère économique. Le monde est régit par les prix. Même les différentes monnaies sont des biens.


Avec tout mon respect, tu nous fais une théorie très XIXème : la théorie libérale a évolué depuis Ricardo. Je ne vais pas faire une critique du libéralisme et rester sur ton postulat très discutable d'allocation optimale des ressources. A part le fait que tu confonds salaire et revenu (on parle ici d'un revenu, il n'y a aucune raison, à moins d'une inflation, que les salaires augmentent), tu oublies que dans notre économie dématérialisée post-moderne, on est bien loin du monde industriel. Aujourd'hui, l'économie se base à 80% sur l'échange de services et l'infrastructure responsable de la qualité de ce "produit" est la personne, le fait qu'elle soit épanouie, éduquée dans un monde démocratique réalisant l'égalité politique sont au cœur de cette économie-là. Ça tombe bien, c'est exactement la cible du RBI.
Vous battez pas, je vous aime tous
The Trout
Schopy a écrit :


Je n'ai pas vu le doc mais si je peux me permettre de donner mon opinion.





Je n'ai pas lu la suite, désolé. Il me semble que faire l'effort de regarder le docu, c'est le minimum avant de donner son avis.
“The type of cap is not as important as the value of the cap, for guitar. In an Amp, your cap type is much more important, as the signal is being passed through the cap all the time. In a guitar, you’re not hearing the cap itself, you’re hearing what the cap is impeding”. Lindy Fralin
skynet
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Schopy a écrit :
The Trout a écrit :
Si vous aviez pris la peine de regarder le docu vous sauriez comment ce serait financé.
C'est ouf de continuer de supputer sur un sujet sans faire l'effort de savoir un minimum de quoi on parle, c'est brèves de comptoir là.


Je n'ai pas vu le doc mais si je peux me permettre de donner mon opinion.

Quel que soit le financement, le RBI est une mauvaise idée. Le financement pourrait être public ou privé, cela ne changerait rien car dans les deux cas, ça serait une mauvaise allocation des ressources.

Nous vivons dans une économie de marché, cela signifie que les prix des biens et services (les salaires dans notre exemple) sont définies par l'offre et la demande. Je vais prendre des exemples scolaires pour rappeler cette notion d'offre et demande qui définissent l'équilibre de marché, c'est à dire le prix auquel les consommateurs sont prêts à consommer un bien et les producteurs à le produire pour une quantité donnée.

Si je tiens un bar au bord du lac, je ne peux pas fixer le prix que je veux sur mes boissons, je dois tenir compte du prix du marché car je fais face à de la concurrence. Si je fixe un prix trop élevé, les consommateurs vont acheter leur coca ailleurs, je vais me retrouver avec un stock invendu qui va s’accumuler, je devrais donc baisser le prix pour l'écouler. De la même manière, si je fixe un prix trop bas, les gens vont faire la queue pour acheter mes boisons bon marché, étant rapidement en rupture de stock, j’aurais intérêt à augmenter le prix sans risquer de perdre des clients et augmenter mon bénéfice.

C'est ce qu'on appelle l'économie de marché, c'est à dire que les prix s'ajustent pour équilibrer l'offre et la demande. L'extension de ce raisonnement conduit à ce qu'on appelle l'allocation optimale des ressources. Les ressources (matière première, main d'oeuvre, etc...) par les prix sont allouées de façon optimale, qui profite à l'intérêt général, la société dans son ensemble.
Si un organisme intervient pour modifier le prix, il biaise le mécanisme naturel de l'offre et de la demande qui résulte d'une multitude d'interventions individuelles (ce qu'Adam Smith appelait la main invisible). Donc si on modifie le salaire minimum, les ressources ne sont plus allouées de façon optimale et font que dans leur ensemble l’intérêt général est inférieur à celui dans lequel aucun contrôle sur le niveau des salaires n'est effectué.

Oui c'est vrai le marché à lui seul ne règle pas tous les problèmes. Il y a des secteurs dans lesquels il n'est pas efficace et où l'Etat intervient soit pour nationaliser une entreprise, soit la subventionner. 2 exemples:
1er exemple: Si vous avez une entreprise de transport, comme toutes entreprises votre but est d'être rentable et de dégager un bénéfice. Assurer des voies de bus dans une ville est rentable mais cela n'est pas le cas dans les campagnes, ormis aux heures de pointe, votre bus sera quasi vide et le cout du transport sera supérieur à ce qu'il rapporte pour les quelques passagers.
Vous avez donc intérêt à supprimer des horaires. Cela aura une conséquence pour les villageois, il devront se débrouiller autrement pour se déplacer en dehors des horaires que vous aurez fixé. Avoir une voiture par exemple. Cette situation est moins avantageuse car la voiture coute plus chère, mais l'est pour vous.
2ème exemple: Une entreprise fabrique du papier au bord d'une rivière, toujours dans ce même village (les pauvres ). L’entreprise rejette ses déchets dans la rivière. Déchets qui polluent la rivière, l'eau que les villageois boient au robinet et intoxique les poissons qu'ils mangent. Ils devront dépenser de l'argent pour aller chez le médecin, argent qu'ils auraient dépensé autrement si la rivière n'était pas polluée. Encore une fois le marché est déficient et engendre un coût social dans ce cas là. On appelle ca une externalité négative, c'est à dire un coût engendré par quelqu'un d'autre. L’entreprise touche le profit, le villageois supporte un coût dû à cette activité.

C'est dans ces situations que l'Etat intervient, pour combler les défaillances du marché.
Il va dans le premier exemple mettre en place son propre système de transport et dans le deuxième cas il imposera des règles d'antipollution à l'entreprise pour éliminer les externalités.
L'Etat aura supprimé le coût social vis-à-vis des villageois par son intervention.
Dans une économie de marché, l'Etat doit faire un choix entre efficacité économique ou justice sociale.

Le marché, par loi de l'offre et de la demande, fixe le prix optimal des ressources. Une économie planifiée, le communisme quoi, pourrait parfaitement fonctionner si elle avait parfaitement connaissance de l'ensemble des décisions individuelles (l'information) qui conduirait exactement à la situation de l'économie de marché. Dans une économie de marché vous êtes libre de choisir et dans l'économie planifiée vous ne l'êtes pas, vous choisissez quoi? Pas dur de comprendre pourquoi le communisme en dehors de sa porté théorique tout à fait défendable, ne fonctionne pas. C'est pourquoi on aime bien que l'Etat s'en mêle le moins possible.

Si on admet la proposition d'un RBI, que va t'il se passer à la lumière des mes explications. Il y aura une augmentation de l'offre de travail (employé) et une diminution de demande de travail (employeur), oui dans le langage courent on pense que celui qui offre du travail c'est l'employeur alors qu'en fait c'est vous. J'espère que je ne vous ai pas perdu.
Il n'y aura pas d'inflation comme j'ai pu lire précédemment. L'inflation est une hausse générale des prix et non pas que quelques prix dans un secteur donné. Pour qu'il y aie de l'inflation, il faut que la banque centrale injecte de la monnaie dans l'économie par le biais de la politique monétaire. Comme la France n'a plus de contrôle sur la politique monétaire, cela n'est pas possible.
Comme nous sommes dans une économie mondialisée, encore une fois les entreprises ne décident pas du prix des marchandises, elle sont obligées de prendre le prix mondial que se soit pour le blé, les voitures ou bien les télévisions. Si le prix des biens double dans votre pays, vous allez être incités à acheter à l'étranger, donc le prix de vente est fixe. Par contre si vous augmentez le salaire minimum, l’entreprise voit sont bénéfice diminué puisque qu'elle ne peut influer sur le prix de vente et que les salaires ont augmenté, sa marge a diminué. Dans ces conditions elle va revoir le nombre d’employés dont elle a besoin en fonction du prix de vente pour optimiser sont bénéfice. Si elle produit moins, elle vend par conséquence moins, que se soit au niveau national ou à l'exportation. Si elle n'y arrive pas, elle trouvera d'autres solutions comme le transfert technologique, remplacer les hommes par des machines ou délocaliser son entreprise en Chine.

En conclusion, une augmentation du RBI aura pour conséquence une augmentation tu taux de chômage et une diminution de la richesse nationale. proposition rejetée.


Pour terminer, un dernier exemple qui illustre la complexité des sciences économiques et qui fait que les économistes entre eux ne sont pas toujours d'accords sur les répercussions de telle ou telle politique économique.
Je ne sais plus sous quel Président c'était, Reagan je crois ´fin bref. Les conseillés du Président réfléchissaient à une manière d'augmenter les recettes fiscales sans diminuer le pouvoir d'achat via les impôts. Il se sont dit on va diminuer les impôts, le taux de taxation. Si les gens sont moins taxés, ils vont être incités à travailler plus pour gagner plus et donc en gagnant plus, même si le taux d'imposition est diminué, on va gagner plus car le revenu national aura augmenté.
C'est une théorie que se défend mais certains économistes n'étaient pas d'accords avec cette proposition selon l'enseignement des événements passés. Le Président a décidé d'adopter cette proposition mais malheureusement cela a conduit à une diminution de la recette fiscale et donc augmentation de la dette publique. Une dette publique qui augmente est égale à une diminution de la richesse du pays. Cette politique était un échec bien que suggérée par des économistes.

Des théories sont cependant certaines en économie et parmi elles, il y a un consensus au sein des économistes sur les salaires qui doivent demeurés libres, fixés par le marché et non par l'Etat.

Wow j'ai pas vu les lignes passer. Bravo si vous avez tous lu
Je ferais éventuellement un petit graph pour illustrer, c'est toujours plus facile à intégrer.


Merci, on remarque que tu es instruit sur le sujet.

Je fais partie de ceux qui ont parlé d'inflation précédemment. Par ce terme, j'entendais simplement "hausse des prix", mais peut être suis je dans l'erreur.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Inflation
Mu.
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    Mu.
    le 06 Fév 2014, 11:22
Schopy a écrit :
The Trout a écrit :
Si vous aviez pris la peine de regarder le docu vous sauriez comment ce serait financé.
C'est ouf de continuer de supputer sur un sujet sans faire l'effort de savoir un minimum de quoi on parle, c'est brèves de comptoir là.


Je n'ai pas vu le doc mais si je peux me permettre de donner mon opinion.

Quel que soit le financement, le RBI est une mauvaise idée. Le financement pourrait être public ou privé, cela ne changerait rien car dans les deux cas, ça serait une mauvaise allocation des ressources.

Nous vivons dans une économie de marché, cela signifie que les prix des biens et services (les salaires dans notre exemple) sont définies par l'offre et la demande. Je vais prendre des exemples scolaires pour rappeler cette notion d'offre et demande qui définissent l'équilibre de marché, c'est à dire le prix auquel les consommateurs sont prêts à consommer un bien et les producteurs à le produire pour une quantité donnée.

Si je tiens un bar au bord du lac, je ne peux pas fixer le prix que je veux sur mes boissons, je dois tenir compte du prix du marché car je fais face à de la concurrence. Si je fixe un prix trop élevé, les consommateurs vont acheter leur coca ailleurs, je vais me retrouver avec un stock invendu qui va s’accumuler, je devrais donc baisser le prix pour l'écouler. De la même manière, si je fixe un prix trop bas, les gens vont faire la queue pour acheter mes boisons bon marché, étant rapidement en rupture de stock, j’aurais intérêt à augmenter le prix sans risquer de perdre des clients et augmenter mon bénéfice.

C'est ce qu'on appelle l'économie de marché, c'est à dire que les prix s'ajustent pour équilibrer l'offre et la demande. L'extension de ce raisonnement conduit à ce qu'on appelle l'allocation optimale des ressources. Les ressources (matière première, main d'oeuvre, etc...) par les prix sont allouées de façon optimale, qui profite à l'intérêt général, la société dans son ensemble.
Si un organisme intervient pour modifier le prix, il biaise le mécanisme naturel de l'offre et de la demande qui résulte d'une multitude d'interventions individuelles (ce qu'Adam Smith appelait la main invisible). Donc si on modifie le salaire minimum, les ressources ne sont plus allouées de façon optimale et font que dans leur ensemble l’intérêt général est inférieur à celui dans lequel aucun contrôle sur le niveau des salaires n'est effectué.

Oui c'est vrai le marché à lui seul ne règle pas tous les problèmes. Il y a des secteurs dans lesquels il n'est pas efficace et où l'Etat intervient soit pour nationaliser une entreprise, soit la subventionner. 2 exemples:
1er exemple: Si vous avez une entreprise de transport, comme toutes entreprises votre but est d'être rentable et de dégager un bénéfice. Assurer des voies de bus dans une ville est rentable mais cela n'est pas le cas dans les campagnes, ormis aux heures de pointe, votre bus sera quasi vide et le cout du transport sera supérieur à ce qu'il rapporte pour les quelques passagers.
Vous avez donc intérêt à supprimer des horaires. Cela aura une conséquence pour les villageois, il devront se débrouiller autrement pour se déplacer en dehors des horaires que vous aurez fixé. Avoir une voiture par exemple. Cette situation est moins avantageuse car la voiture coute plus chère, mais l'est pour vous.
2ème exemple: Une entreprise fabrique du papier au bord d'une rivière, toujours dans ce même village (les pauvres ). L’entreprise rejette ses déchets dans la rivière. Déchets qui polluent la rivière, l'eau que les villageois boient au robinet et intoxique les poissons qu'ils mangent. Ils devront dépenser de l'argent pour aller chez le médecin, argent qu'ils auraient dépensé autrement si la rivière n'était pas polluée. Encore une fois le marché est déficient et engendre un coût social dans ce cas là. On appelle ca une externalité négative, c'est à dire un coût engendré par quelqu'un d'autre. L’entreprise touche le profit, le villageois supporte un coût dû à cette activité.

C'est dans ces situations que l'Etat intervient, pour combler les défaillances du marché.
Il va dans le premier exemple mettre en place son propre système de transport et dans le deuxième cas il imposera des règles d'antipollution à l'entreprise pour éliminer les externalités.
L'Etat aura supprimé le coût social vis-à-vis des villageois par son intervention.
Dans une économie de marché, l'Etat doit faire un choix entre efficacité économique ou justice sociale.

Le marché, par loi de l'offre et de la demande, fixe le prix optimal des ressources. Une économie planifiée, le communisme quoi, pourrait parfaitement fonctionner si elle avait parfaitement connaissance de l'ensemble des décisions individuelles (l'information) qui conduirait exactement à la situation de l'économie de marché. Dans une économie de marché vous êtes libre de choisir et dans l'économie planifiée vous ne l'êtes pas, vous choisissez quoi? Pas dur de comprendre pourquoi le communisme en dehors de sa porté théorique tout à fait défendable, ne fonctionne pas. C'est pourquoi on aime bien que l'Etat s'en mêle le moins possible.

Si on admet la proposition d'un RBI, que va t'il se passer à la lumière des mes explications. Il y aura une augmentation de l'offre de travail (employé) et une diminution de demande de travail (employeur), oui dans le langage courent on pense que celui qui offre du travail c'est l'employeur alors qu'en fait c'est vous. J'espère que je ne vous ai pas perdu.
Il n'y aura pas d'inflation comme j'ai pu lire précédemment. L'inflation est une hausse générale des prix et non pas que quelques prix dans un secteur donné. Pour qu'il y aie de l'inflation, il faut que la banque centrale injecte de la monnaie dans l'économie par le biais de la politique monétaire. Comme la France n'a plus de contrôle sur la politique monétaire, cela n'est pas possible.
Comme nous sommes dans une économie mondialisée, encore une fois les entreprises ne décident pas du prix des marchandises, elle sont obligées de prendre le prix mondial que se soit pour le blé, les voitures ou bien les télévisions. Si le prix des biens double dans votre pays, vous allez être incités à acheter à l'étranger, donc le prix de vente est fixe. Par contre si vous augmentez le salaire minimum, l’entreprise voit sont bénéfice diminué puisque qu'elle ne peut influer sur le prix de vente et que les salaires ont augmenté, sa marge a diminué. Dans ces conditions elle va revoir le nombre d’employés dont elle a besoin en fonction du prix de vente pour optimiser sont bénéfice. Si elle produit moins, elle vend par conséquence moins, que se soit au niveau national ou à l'exportation. Si elle n'y arrive pas, elle trouvera d'autres solutions comme le transfert technologique, remplacer les hommes par des machines ou délocaliser son entreprise en Chine.

En conclusion, une augmentation du RBI aura pour conséquence une augmentation tu taux de chômage et une diminution de la richesse nationale. proposition rejetée.


Pour terminer, un dernier exemple qui illustre la complexité des sciences économiques et qui fait que les économistes entre eux ne sont pas toujours d'accords sur les répercussions de telle ou telle politique économique.
Je ne sais plus sous quel Président c'était, Reagan je crois ´fin bref. Les conseillés du Président réfléchissaient à une manière d'augmenter les recettes fiscales sans diminuer le pouvoir d'achat via les impôts. Il se sont dit on va diminuer les impôts, le taux de taxation. Si les gens sont moins taxés, ils vont être incités à travailler plus pour gagner plus et donc en gagnant plus, même si le taux d'imposition est diminué, on va gagner plus car le revenu national aura augmenté.
C'est une théorie que se défend mais certains économistes n'étaient pas d'accords avec cette proposition selon l'enseignement des événements passés. Le Président a décidé d'adopter cette proposition mais malheureusement cela a conduit à une diminution de la recette fiscale et donc augmentation de la dette publique. Une dette publique qui augmente est égale à une diminution de la richesse du pays. Cette politique était un échec bien que suggérée par des économistes.

Des théories sont cependant certaines en économie et parmi elles, il y a un consensus au sein des économistes sur les salaires qui doivent demeurés libres, fixés par le marché et non par l'Etat.

Wow j'ai pas vu les lignes passer. Bravo si vous avez tous lu
Je ferais éventuellement un petit graph pour illustrer, c'est toujours plus facile à intégrer.


C'est bien ! Tu as bien appris tes cours d'économie Classique... Maintenant si tu penses vraiment vivre dans une économie de marché régit par la loi de l'offre et de la demande.. je me demande bien quel genre de boulot tu peux bien faire

Si tu veux on peut aller sur ce terrain là.

Tu te trompes, une entreprise peut très bien décider de son prix de vente malgré la concurrence lorsqu'elle bénéficie d'une rente de marché. Pour reprendre ton exemple du bar au bord du lac, il peut fixer un prix plus élevé car c'est le seul bar au bord du lac, et que les consommateurs (homo économicus si tu préfères ) ont calculés que faire le trajet du lac au centre ville pour aller dans un bar moins cher ne vaut pas le coût ! Ils acceptent donc de payer plus cher dans ce bar là. Mais ce n'est pas le seule explication : les consommateurs veulent pouvoir profiter du cadre et de la vue et savent que ça a un coût (qui peut s'évaluer selon la théorie des prix hédoniques), etc.

Un autre exemple : Nike peut vendre ses chaussures de sport deux fois plus cher que Décathlon (à qualité équivalente) parce qu'encore une fois la marque dispose d'une rente de marché basée sur le marketing. Enfin bref.

En revanche, je n'ai pas compris tes explications sur l'effet négatif du RBI sur une économie de marché, pourrais-tu reprendre ce point stp ?

Je ne pense pas que l'on puisse expliquer l'économie d'aujourd'hui selon des principes libéraux vieux de 240 ans (ouais ça commence à dater "La richesses des nations"). Il y a eu du nouveau depuis en économie
Je t'assure qu'un type qui habite à Brest ne va pas aller acheter ses saucisses en Allemagne, même si elles sont 4 fois moins chères !


PS : les conseillers de Reagan ne devaient pas être familiers avec l'idée de l'utilité marginale décroissante alors
Bêêêh
Biosmog
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Mu. a écrit :
Si tu veux on peut aller sur ce terrain là.


La meilleure critique à l'heure actuelle, de l'économie classique, ça reste encore ça:


Vous battez pas, je vous aime tous
Biosmog a écrit :
Schopy a écrit :

Je me suis efforcé d'être simple et rigoureux avec une approche très académique car je me rends compte que les gens parlent économie sans comprendre les mécanismes de base très accessibles permettant de comprendre à mon sens 99% de la société. J'exagère à peine, chaque choix a un caractère économique. Le monde est régit par les prix. Même les différentes monnaies sont des biens.


Avec tout mon respect, tu nous fais une théorie très XIXème : la théorie libérale a évolué depuis Ricardo. Je ne vais pas faire une critique du libéralisme et rester sur ton postulat très discutable d'allocation optimale des ressources. A part le fait que tu confonds salaire et revenu (on parle ici d'un revenu, il n'y a aucune raison, à moins d'une inflation, que les salaires augmentent), tu oublies que dans notre économie dématérialisée post-moderne, on est bien loin du monde industriel. Aujourd'hui, l'économie se base à 80% sur l'échange de services et l'infrastructure responsable de la qualité de ce "produit" est la personne, le fait qu'elle soit épanouie, éduquée dans un monde démocratique réalisant l'égalité politique sont au cœur de cette économie-là. Ça tombe bien, c'est exactement la cible du RBI.


Oui j'ai énoncé un théorie du 19ème, d'ailleurs j'ai précisé que je restais académique. La science économique a évolué en effet mais la théorie libérale non. Le principe offre/demande est le point de départ de tout raisonnement économique.
80% des échanges sont des services et alors? En quoi cela n'est pas compatible avec ce que j'ai dit? Les services sont des biens échangeables au niveau international donc régis par le jeu de L'O/D et donc prix d'équilibre.

Oui c'est vrai j'ai confondu salaire et revenue ou rente plutôt. La notion de revenue me semble encore plus farfelue mais je regarderais le doc.

skynet a écrit :


Merci, on remarque que tu es instruit sur le sujet.

Je fais partie de ceux qui ont parlé d'inflation précédemment. Par ce terme, j'entendais simplement "hausse des prix", mais peut être suis je dans l'erreur.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Inflation


Tu n'étais pas dans l'erreur quant à la définition. Je précisais qu'elle n'était pas possible et qu'il n'y avait pas à la craindre.


Mu. a écrit :


C'est bien ! Tu as bien appris tes cours d'économie Classique... Maintenant si tu penses vraiment vivre dans une économie de marché régit par la loi de l'offre et de la demande.. je me demande bien quel genre de boulot tu peux bien faire

Si tu veux on peut aller sur ce terrain là.

Tu te trompes, une entreprise peut très bien décider de son prix de vente malgré la concurrence lorsqu'elle bénéficie d'une rente de marché. Pour reprendre ton exemple du bar au bord du lac, il peut fixer un prix plus élevé car c'est le seul bar au bord du lac, et que les consommateurs (homo économicus si tu préfères ) ont calculés que faire le trajet du lac au centre ville pour aller dans un bar moins cher ne vaut pas le coût ! Ils acceptent donc de payer plus cher dans ce bar là. Mais ce n'est pas le seule explication : les consommateurs veulent pouvoir profiter du cadre et de la vue et savent que ça a un coût (qui peut s'évaluer selon la théorie des prix hédoniques), etc.

Un autre exemple : Nike peut vendre ses chaussures de sport deux fois plus cher que Décathlon (à qualité équivalente) parce qu'encore une fois la marque dispose d'une rente de marché basée sur le marketing. Enfin bref.

En revanche, je n'ai pas compris tes explications sur l'effet négatif du RBI sur une économie de marché, pourrais-tu reprendre ce point stp ?

Je ne pense pas que l'on puisse expliquer l'économie d'aujourd'hui selon des principes libéraux vieux de 240 ans (ouais ça commence à dater "La richesses des nations"). Il y a eu du nouveau depuis en économie
Je t'assure qu'un type qui habite à Brest ne va pas aller acheter ses saucisses en Allemagne, même si elles sont 4 fois moins chères !


PS : les conseillers de Reagan ne devaient pas être familiers avec l'idée de l'utilité marginale décroissante alors


Non on vit dans une économie sociale de marché pour la grande majorité. Je ne suis pas libéral, j’admets l'utilité de l'Etat dans de nombreux cas.

Je n'ai pas dit que c'était le seul bar au bord du lac, j'ai dit que j'étais en concurrence, sous-entendu avec d'autres bars au bord du lac. Je ne peux pas choisir le prix comme je l'entends. Et quand bien même je serais le seul, avec des prix élevés, les gens finiront par venir profiter de cette belle vue comme tu dis avec leurs boissons achetées en ville. C'est ce que je ferais.

Oui Nike peut vendre ses chaussures deux fois plus chère. J'ai ignoré les monopoles ou les situations de concurrence monopolistique ou oligopole car sérieusement, hormis les multinationales, qui possède un pouvoir de marché? Qui peut décider de son prix de vente? Pas grand monde. La majorité du commerce, les boutiques, restos ou même cinémas dans nos rues ont une très faible latitude quand au choix du prix.

Les théories ont 200ans et alors? Le commerce s'est complexifié mais il reste le commerce, on échange toujours avec de la monnaie. Ces théorie sont parfaitement valable mais oui selon les cas il faut ajouter d'autres principes. Est-ce que vous contestez la loi de la gravitation universelle qui à 300ans? Ou la loi d'Ohm qui a 200ans? Est-ce que vous contestez la morale Chrétienne qui a 2000ans?

Et pourtant si, le mec de Brest si les saucisses sont 4 fois moins chères en Allemagne les achètera là-bas. Ce n'est pas lui qui se déplacera bien-sûr elle seront importée. Du coup le profit reviendra au fermier Allemand plutôt qu'au fermier Francais. (Si le produit est indifférentiable)

Si si ils devaient connaitre l'utilité marginale décroissante mais devaient penser qu'ils ne se trouvaient pas sur ce point la de la courbe d'utilité. Je sais pas avec quelles données ils ont fait leur projection.

Tu n'as pas compris l'impact du RBI sur une éco de marché et c'est ma faute. Biosmog m'a fait remarqué à juste titre que j'avais utilisé le revenu comme salaire pour expliquer l'impact. C'est pas très intellectuellement honnête je le reconnais. Je vais regarder le doc dans ces conditions. Par contre l'explication est valable si on parle de niveau de salaire minimum.


Biosmog a écrit :
Mu. a écrit :
Si tu veux on peut aller sur ce terrain là.


La meilleure critique à l'heure actuelle, de l'économie classique, ça reste encore ça:




Tant de gens tentent de critiquer l'économie de marché ou ses principes à commencé par ceux qui ne les comprennent pas.
Je vous rappelle que durant la 2ème guerre mondiale, le bloc de l'Allemagne de l'est contrôlé par les russes était communiste et celui de l'ouest contrôlé par les alliés était libéral.
Lorsque le mur est tombé et le communisme dans ce pays avec, on s'est aperçu que les gens qui vivaient sous un régime communiste avaient un niveau de vie nettement inférieur à ceux qui vivaient sous un régime libéral alors qu'ils étaient séparés que par un mur. Je n'ai plus les chiffres mais c'est impressionnant.

Karl c'est un gentille communiste mais voilà, il est gentil. Pour moi le seul économiste digne de nom qui ne remet pas en cause l'économie de marché mais qui en effet propose de nouvelle théorie par rapport à la théorie classique ou l'acteur principal est l'Etat, c'est John Keynes. C'est lui qui a sorti le monde de la crise de 29.
Biosmog
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Schopy a écrit :
Oui j'ai énoncé un théorie du 19ème, d'ailleurs j'ai précisé que je restais académique. La science économique a évolué en effet mais la théorie libérale non. Le principe offre/demande est le point de départ de tout raisonnement économique.
80% des échanges sont des services et alors? En quoi cela n'est pas compatible avec ce que j'ai dit? Les services sont des biens échangeables au niveau international donc régis par le jeu de L'O/D et donc prix d'équilibre.
Oui c'est vrai j'ai confondu salaire et revenue ou rente plutôt. La notion de revenue me semble encore plus farfelue mais je regarderais le doc.

Au contraire, je pointe cette confusion, car elle fait tomber par terre tout ton raisonnement (mais il faut comprendre la différence entre un salaire et un revenu). Sinon, la théorie économique, telle que tu la décris, est basée sur un mode de production industriel et n'est pas du tout valable pour décrire l'économie contemporaine. L'erreur ne repose pas tant sur le postulat de l'équilibre de l'offre et de la demande, mais sur le processus de formation de la valeur.

Schopy a écrit :

Tant de gens tentent de critiquer l'économie de marché ou ses principes à commencé par ceux qui ne les comprennent pas.
Je vous rappelle que durant la 2ème guerre mondiale, le bloc de l'Allemagne de l'est contrôlé par les russes était communiste et celui de l'ouest contrôlé par les alliés était libéral.
Lorsque le mur est tombé et le communisme dans ce pays avec, on s'est aperçu que les gens qui vivaient sous un régime communiste avaient un niveau de vie nettement inférieur à ceux qui vivaient sous un régime libéral alors qu'ils étaient séparés que par un mur. Je n'ai plus les chiffres mais c'est impressionnant.

Karl c'est un gentille communiste mais voilà, il est gentil. Pour moi le seul économiste digne de nom qui ne remet pas en cause l'économie de marché mais qui en effet propose de nouvelle théorie par rapport à la théorie classique ou l'acteur principal est l'Etat, c'est John Keynes. C'est lui qui a sorti le monde de la crise de 29.


Marx n'est pas un "gentille communiste" (sic), c'est une des plus puissantes critiques de Ricardo. Tes idées viennent en effet tout droit de cet auteur du début du XIXème. Les sociaux-démocrates ont coutume de dire que Keynes a sauvé les Etats-Unis de la grande dépression, mais on pourrait aussi dire qu'il a précipité le déclenchement de la seconde guerre mondiale avec les effets hyper-inflationnistes de l'application de sa théorie. D'autre part, il n'est plus trop à la mode maintenant, accusé de tous les maux que connait le monde depuis 1973, les économistes orthodoxes se tournant plutôt vers Hayek. Mais pour revenir à Marx, je ne comprends pas le lien que tu fais avec l'Allemagne de l'Est. C'est comme si je te disais que le libéralisme, ça ne fonctionne pas, l'écroulement de l'Argentine en est la preuve.
Vous battez pas, je vous aime tous
Redneck_Joe
Schopy a écrit :

Wow j'ai pas vu les lignes passer. Bravo si vous avez tous lu
Je ferais éventuellement un petit graph pour illustrer, c'est toujours plus facile à intégrer.


Franchement, merci de cette explication. Je ne suis pas un économiste, je suis juste un type qui a lancé une affaire, on dit de moi que j'ai le sens des affaires mais ca s'arrête là, je n'ai pas tes compétences théoriques et bravo pour cette explication simple.

Quand je parlais d'inflation, je ne parlais pas de "planche à billets qui tourne" mais des prix qui augmentent. Je m'explique en reprenant ton exemple :

Citation:
Si je tiens un bar au bord du lac, je ne peux pas fixer le prix que je veux sur mes boissons, je dois tenir compte du prix du marché car je fais face à de la concurrence. Si je fixe un prix trop élevé, les consommateurs vont acheter leur coca ailleurs, je vais me retrouver avec un stock invendu qui va s’accumuler, je devrais donc baisser le prix pour l'écouler. De la même manière, si je fixe un prix trop bas, les gens vont faire la queue pour acheter mes boisons bon marché, étant rapidement en rupture de stock, j’aurais intérêt à augmenter le prix sans risquer de perdre des clients et augmenter mon bénéfice.


Si les gens touchent le RBI, ils vont dépenser plus, donc acheter plus de boissons dans ton bar du bord du lac et les gens vont faire la queue pour acheter tes boisons devenues bon marché (le bon marché est relatif), étant rapidement en rupture de stock, tu auras intérêt à augmenter le prix sans risquer de perdre des clients et augmenter ton bénéfice.

Par contre, je vais te poser une question par rapport à ceci :

Citation:
Pour comprendre pourquoi une guitare au USA coûte moins chère qu'en France, il faut comprendre la fixation du niveau des taux de change qui est lui aussi fixé par l'offre et la demande de monnaie.


Dans les années 90 et début 2000, on nous disait que les guitares étaient chères chez nous à cause du dollar fort. On est aujourd'hui dans une Europe avec une monnaie forte et pourtant, on paie toujours beaucoup plus cher qu'aux USA...

Les guitares sont un exemple, mais comment alors expliquer des prix multipliés par 4 ou par 5 pour un même produit ? Comment expliquer une telle différence ? Comment expliquer que des produits fabriqués en FRANCE soient moitié prix aux USA que chez nous ?

Comment expliquer qu'un Jeans, fabriqué en Turquie soit vendu 100 euros chez nous et 27 dollars aux USA ? Comment expliquer qu'une paire de chaussures vendue en France 60 euros soit vendue 33 dollars aux USA alors que... elles sont "made in China" ?

C'est une question sérieuse. Est-ce que le "pigeonnage européen" existe réellement ou est-ce une cause qui peut s'expliquer de manière logique via une théorie économique ?

Et ne t'en fais pas pour tous ceux qui te diront que ton "raisonnement s'écroule", tu es au contraire un des rares de ce forum à nous apporter une contradiction argumentée et "scientifique" loin des utopies de "tous les peuples de la terre se tenant la main en cueillant des petites fleurs".
Maybe you should think again !
Biosmog
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Redneck_Joe a écrit :

Et ne t'en fais pas pour tous ceux qui te diront que ton "raisonnement s'écroule", tu es au contraire un des rares de ce forum à nous apporter une contradiction argumentée et "scientifique" loin des utopies de "tous les peuples de la terre se tenant la main en cueillant des petites fleurs".


ah ben je suis content que tu aies trouvé un copain pour discuter

Mais en passant, tu peux m'expliquer la contradiction argumentée et "scientifique", car personnellement, je n'ai lu qu'une sympathique régurgitée d'un cours d'économie de niveau bac sur un sujet dont la personne n'avait visiblement aucune idée.
Vous battez pas, je vous aime tous
Biosmog a écrit :

Au contraire, je pointe cette confusion, car elle fait tomber par terre tout ton raisonnement (mais il faut comprendre la différence entre un salaire et un revenu). Sinon, la théorie économique, telle que tu la décris, est basée sur un mode de production industriel et n'est pas du tout valable pour décrire l'économie contemporaine. L'erreur ne repose pas tant sur le postulat de l'équilibre de l'offre et de la demande, mais sur le processus de formation de la valeur.


Tu dis que j'ai tord sans démontrer que j'ai tord. Je fais comment pour me défendre moi?

Biosmog a écrit :
Marx n'est pas un "gentille communiste" (sic), c'est une des plus puissantes critiques de Ricardo. Tes idées viennent en effet tout droit de cet auteur du début du XIXème. Les sociaux-démocrates ont coutume de dire que Keynes a sauvé les Etats-Unis de la grande dépression, mais on pourrait aussi dire qu'il a précipité le déclenchement de la seconde guerre mondiale avec les effets hyper-inflationnistes de l'application de sa théorie. D'autre part, il n'est plus trop à la mode maintenant, accusé de tous les maux que connait le monde depuis 1973, les économistes orthodoxes se tournant plutôt vers Hayek. Mais pour revenir à Marx, je ne comprends pas le lien que tu fais avec l'Allemagne de l'Est. C'est comme si je te disais que le libéralisme, ça ne fonctionne pas, l'écroulement de l'Argentine en est la preuve.


Bon on va pas se disputer sur tous ceux qui on fait la pensé économique.
Je n'ai jamais entendu dire que Keynes pourrait être responsable de l'hyperinflation après la première guerre mondiale.
Keynes a développé un modèle macroéconomique (toujours utilisé aujourd'hui) et a mis en évidence les conséquences d'une politique budgétaire expansionniste (utilisé dans la politique du New Deal) qui a sorti le monde de la crise, il peut y avoir d'autres causes mais je n'ai jamais, jamais lu aucune prescription de sa part en ce qui concerne la politique monétaire expansionniste qui était responsable de l'hyperinflation. Tu as des sources?

Biosmog a écrit :
je n'ai lu qu'une sympathique régurgitée d'un cours d'économie de niveau bac sur un sujet dont la personne n'avait visiblement aucune idée.


Je m'exprime "niveau bac" comme tu dis, ca s'appelle de la vulgarisation. Je n'ai pas besoin d'utiliser des termes plus techniques ou théories plus complexes dans un thread comme celui ci et sur un forum de musique. Les théories que tu dis datées figurent dans tous les manuels modernes d'économie politique. De plus je n'avais pas aucune idée du sujet, j'ai détourné le sujet car je suis convaincu qu'un RBI est une mauvaise allocation des resources. Après on peut discuter de justice sociale et de décroissance pour admettre le RBI mais le système actuel ne va pas dans se sens et sera très dur à réfréner, pas impossible hein..

Bon j'arrête car je préfère défendre mes idées que ma personne.



Redneck_Joe a écrit :

Citation:
Pour comprendre pourquoi une guitare au USA coûte moins chère qu'en France, il faut comprendre la fixation du niveau des taux de change qui est lui aussi fixé par l'offre et la demande de monnaie.


Dans les années 90 et début 2000, on nous disait que les guitares étaient chères chez nous à cause du dollar fort. On est aujourd'hui dans une Europe avec une monnaie forte et pourtant, on paie toujours beaucoup plus cher qu'aux USA...


Les guitares sont un exemple, mais comment alors expliquer des prix multipliés par 4 ou par 5 pour un même produit ? Comment expliquer une telle différence ? Comment expliquer que des produits fabriqués en FRANCE soient moitié prix aux USA que chez nous ?

Comment expliquer qu'un Jeans, fabriqué en Turquie soit vendu 100 euros chez nous et 27 dollars aux USA ? Comment expliquer qu'une paire de chaussures vendue en France 60 euros soit vendue 33 dollars aux USA alors que... elles sont "made in China" ?

C'est une question sérieuse. Est-ce que le "pigeonnage européen" existe réellement ou est-ce une cause qui peut s'expliquer de manière logique via une théorie économique ?

Et ne t'en fais pas pour tous ceux qui te diront que ton "raisonnement s'écroule", tu es au contraire un des rares de ce forum à nous apporter une contradiction argumentée et "scientifique" loin des utopies de "tous les peuples de la terre se tenant la main en cueillant des petites fleurs".


Merci pour tes compliments

Non il n'existe pas de théorie économique qui explique la divergence des prix. Au contraire selon les théories, les prix doivent être identiques.
Ce qui explique ces différences se sont les entraves au libre marché autrement dit les politiques publiques.
Il s'agit principalement de protectionnisme et de TVA. Le protectionnisme c'est le fait de protéger son industrie en imposant des taxes à l'exportation aux autres pays. Si la France veut que les français achètent plus de salade nationales qu'espagnoles, elle va taxer les salades venant d’Espagne. Le producteur espagnol va répercuter la taxes sur le prix de vente et la salade espagnole sera plus chère que la française sur l'étalage.

Ensuite il y a les charges sociales. Si je reprends l'exemple du jeans, bien que le produit vienne de Turquie, il génère une activité rémunératrice en France. Pour vendre un jeans Turque en France il faut le distribuer et l'exposer en magasin. Une entreprise gère le distribution, une autre gère la vente en boutique. Il faut des employés dans les 2 cas. Si les charges sociales sont en France plus élevées qu'au USA en fonction de la politique social de chaque pays, cela explique les différences de prix pour le même jeans.

Pour simplifier disons que TVA + Impôt sur le bénéfice = 50% du prix de vente en France et 15% au USA. Cela signifie que la différence de prix sera de l’ordre de 50 -15 = 35% moins chère au USA. (j'ai pris des chiffres au hasard)

Les politique publiques ainsi que des variations de taux de change expliquent donc les différences de prix. Ce n'est pas le turque qui s'en met plein les poches en vendant + cher en France par rapport au USA, sinon il ne vendrait qu'en France. La différence de prix c'est la politique fiscale de l’état francais.


Sinon j'ai regardé le doc, je vais reprendre les 35 dernières minutes car les modalités sont pas très claires avant de donner mon avis. En attendant, il y a d'autres modèles de commerce comme le Potlatch basé sur l'enrichissement par le don.
http://fr.wikipedia.org/wiki/P(...)ie%29
Bon je vais expliquer le financement ainsi que mon analyse.

Le revenu inconditionnel de base (RIB) serait financé de 2 façons:
La première c'est par la TVA. Personne échappe à la TVA, c'est un impôt sur la consommation du produit fini (sauf si comme dans le documentaire qui propose de redistribuer la TVA aux faibles revenus)
La deuxième c'est sur l'impôt progressif du revenu. En d'autres termes, ceux qui gagneront plus d'argent seront imposé davantage avec un taux progressif. Pour 3000€ (RIB=1000€ + 2000€), vous seriez taxé à hauteur de 17% soit 510. Pour 9000€ (RIB + 8000€), 39% soit 3510.
Première observation, la tranche de salaire imposée intègre le RIB dans la taxation. Cela signifie que plus vous gagné d'argent, plus le RIB vous est imposé. C'est en soit logique puisque les hauts salaires ne sont pas dépendants du RIB. Dans leur exemple le RIB s'assimile au revenu brute imposable à partir d'un certain montant, il n'est plus inconditionnel. A partir d'un impôt de 1001€ je ne touche plus le RIB du moins si mais on me le reprends en augmentant l'imposition. Poudre au yeux.

Pour faire simple, on taxe les hauts revenues uniquement.

Premier scénario: Hypothèses: aucun contrôle sur les prix, 100% des gens qui ont un travail continuent à travailler
Dans ce cas, une augmentation de la richesse conduira à une augmentation de la demande créant ainsi une pression sur les prix.
Les prix vont augmenter (inflation, je vous vois venir, t'avais dit que non, ouais mais bon faut vous affirmer aussi ) donc comme la richesse et les prix ont
augmenté, l'effet est nul pour les plus modeste et ceux qui ne trouvaient déjà pas de travail avant, toucheront en effet le RIB mais
comme les prix on augmenté, il seront encore plus pauvres.

Deuxième scénario: Hypothèses: aucun contrôle sur les prix, 90% des gens qui ont un travail continuent à travailler.
Si 10% des actifs ont arrêté de travailler, c'est qu'ils considéraient que le bénéfice additionnel du travail est inférieur à celui
de passer du temps libre. Dans ce cas 10% de l’activité productive est réduite soit 10% de l'offre de biens et services.
La demande à également augmenté mais l'offre elle a diminué. Cette situation exerce également une tension sur les prix mais supérieur au scénario 1. Les prix augmentent et ceux qui ont décidé de ne plus travailler
se retrouve plus pauvre qu'avant. Il seront incité à rechercher un travailler pour retrouver leur niveau de vie précédent ce qui
au final, on se retrouvera avec 100% des travailleurs initialement qui voudront travailler soit le premier scénario.

Le RIB aurait un effet neutre sur la situation des travailleurs et un impacte négatif sur les chômeurs. Je dit bien "aurait", c'est une analyse au saut du lit. Je vous laisse critiquer les limites de celle-ci.

Je considère que la relation riche/pauvre n'est pas une question monétaire mais d'éducation. C'est elle qui assure l'intégration professionnelle.
3 pôles d'éducation: les parents, l'école, la rue. Ces 3 pôles doivent travailler de concert pour assurer l'avenir de l’individu. Pour caricaturer, les banlieues sont un exemple aux ces pôles ont échoués. Malheureusement les jeunes dans les banlieues en paient le prix.
Je ne suis pas de ceux qui les blâmes, au contraire. Je comprends leur situation et je regrette qu'il soient autant stigmatisé.
Mu.
  • Mu.
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  • #493
  • Publié par
    Mu.
    le 07 Fév 2014, 13:04
Schopy a écrit :


Premier scénario: Hypothèses: aucun contrôle sur les prix, 100% des gens qui ont un travail continuent à travailler
Dans ce cas, une augmentation de la richesse conduira à une augmentation de la demande créant ainsi une pression sur les prix.
Les prix vont augmenter (inflation, je vous vois venir, t'avais dit que non, ouais mais bon faut vous affirmer aussi ) donc comme la richesse et les prix ont
augmenté, l'effet est nul pour les plus modeste et ceux qui ne trouvaient déjà pas de travail avant, toucheront en effet le RIB mais
comme les prix on augmenté, il seront encore plus pauvres.



Tu es partisan de la théorie de la régulation et pourtant tu ne fais que 50% du travail...
Expliques moi, sous couvert des hypothèses sous-jacente que tu utilises, quelle pression est exercée sur les prix si comme tu le dis l'effet du RBI est nul ?

Qu'est ce qui te permet de dire que l'effet de l'inflation sera plus important que l'effet revenu?
Bêêêh
Mu. a écrit :
Schopy a écrit :


Premier scénario: Hypothèses: aucun contrôle sur les prix, 100% des gens qui ont un travail continuent à travailler
Dans ce cas, une augmentation de la richesse conduira à une augmentation de la demande créant ainsi une pression sur les prix.
Les prix vont augmenter (inflation, je vous vois venir, t'avais dit que non, ouais mais bon faut vous affirmer aussi ) donc comme la richesse et les prix ont
augmenté, l'effet est nul pour les plus modeste et ceux qui ne trouvaient déjà pas de travail avant, toucheront en effet le RIB mais
comme les prix on augmenté, il seront encore plus pauvres.



Tu es partisan de la théorie de la régulation et pourtant tu ne fais que 50% du travail...
Expliques moi, sous couvert des hypothèses sous-jacente que tu utilises, quelle pression est exercée sur les prix si comme tu le dis l'effet du RBI est nul ?

Qu'est ce qui te permet de dire que l'effet de l'inflation sera plus important que l'effet revenu?


Wow j'ai déjà fait 50% du travail! Je pensais pas être à mi-chemin

Les courbes de demandes se déplacent sur la droite. L'offre ne change pas donc les nouveaux prix d'équilibre augmentent. L'effet est nul après ajustement d'O/D.

Je sais pas si l'effet revenu serait supérieur/inférieur à l'inflation. J'ai également fait une hypothèse implicite qu'ils seraient égaux. Sans données, sans connaissances de la forme des courbes donc sans pouvoir connaître les différentes élasticités, impossible de dire quel effet l'emporte sur l'autre. Bonne remarque. Tu as une autre approche?
Mu.
  • Mu.
  • Vintage Top utilisateur
  • #495
  • Publié par
    Mu.
    le 07 Fév 2014, 15:06
Oui, il faut sortir du cadre théorique classique, ou alors arrêter de le vulgariser..

Mais j'ai la flemme de ressortir mes cours sur IS-LM
Bêêêh

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