Born to run a écrit :
Bobba a écrit :
Pour moi JP2 avait directement sur les mains le sang de millier de personnes. (fidèles ?)
A chaque fois que le pape condamne le port du preservatif, il aura toujours de gens dans les pays du tiers monde (notament en afrique sub-saharienne) des gens qui l'ecouterons. On ne pourra probablement jamais dire combien, ni quel influence à réellement le pape sur ces comportement.
Mais toujours est-il qu'il a une responsabilité en tant que chef spirituel
En tant qu’anticlérical convaincu je prends sur moi de me faire l’avocat du Diable de L’Eglise.
Je vais quand même pas la défendre, mais je vais essayer de préciser sa position.
Sur le pape et la capote, tout (voire plus) a été dit.
Tout, et surtout beaucoup de faux.
Bien sûr qu’il est criminel de désarmer les gens face au SIDA et en particulier les jeunes et les Africains en s’opposant au préservatif.
Même si il a été « rapporté » maintes fois par de nombreux « journalistes » que le pape condamnait (interdisait ?) le préservatif, le pape n’a jamais condamné ni même cité ( !) dans aucun de ses textes ou discours le préservatif.
L’Eglise n’a pas position « idéologique » sur le préservatif, puisqu’elle n’a jamais évoqué le sujet.
Dire que l’Eglise condamne le préservatif, c’est effectuer une extrapolation du discours de l’Eglise sur la contraception. Elle considère simplement que les moyens de contraception s’oppose à la logique d’amour voulue par Dieu dans les relations sexuelles et que la fidélité conjugale est le meilleur moyen pour lutter contre les maladies.
Elle a par contre une position « idéologique » sur la sexualité :
Mgr di Falco, alors porte-parole de la Conférence des évêques de France, a dit en 1995 : « L’Eglise croit que la sexualité est belle, et fragile, et qu’elle est indissociable de l’amour, (..) alors c’est vrai, l’Eglise ne rejoint pas le discours hégémonique et assez simpliste du "Vas y mets une capote et fais ce que tu veux. »
D’un point de vue spirituel, d’un point de vue théologique, d’un point de vue philosophique, je trouve ce message, sain, vertueux et bon.
Mais terriblement dangereux, inconscient et criminel !
Parce qu’il se place à un niveau spirituel, idéologique, théologique, voire philosophique qui échappe à l’immense majorité des fidèles, qui (comme l’ensemble des ces blaireaux de journalistes) vont traduire le message de l’Eglise par le raccourci : « Le préservatif est contre la volonté de Dieu. »
Mais putain quand-est-ce que l’Eglise et les papes vont piger que leurs messages sont écoutés (et suivis !) par des millions de gens avec autant de niveaux de lecture !!!
Dernier exemple en date, la dernière sortie du pape à l’université de Ratisbonne, où le pontife philosophe librement sur le rapport entre la foi et la raison…
Vaste programme, non ?
Pas donné à tout de le monde de s’intéresser et de comprendre ce que veut dire le bonhomme, non ?
Pas de bol, il cite le djihad comme (mauvais) exemple !
L’est pas un peu naïf de croire que ce n’est que ça qui va ressortir de son discours ?
Je pense que l’Eglise et son plus haut représentant n’ont pas saisi toute l’importance et toute la responsabilité de l’autorité morale qu’elle représente aux yeux de beaucoup. Ni de son poids médiatique.
L’Eglise n’a pas réalisé à quel point ses « bonnes intentions » s’avèrent parfois criminelles pour des populations qui n’ont pas le recul nécessaire face à un message pour le moins complexe.
Alors oui, dans un contexte moderne de libéralisation de mœurs, de médiatisation à échelle planétaire de la société, les discours tenus par l’Eglise sont dangereux.
Oui, mais pas sur le fond.
L’Enfer est pavé de bonnes intentions, il paraît.
Tout à fait d'accord, mais il faut aussi que les personnes se fassent une opinion personnelle sur la foi et arrêtent, croyants ou non, de se reposer sur le pape pour le critiquer ou l'aduler selon leur opinion.