Moi par contre je pense qu'on peut faire une analyse quand on est psychotique, mais c'est clair que ça requiert de trouver un analyste extrêmement talentueux, qui saura rapidement percevoir comment ne pas tout faire craquer.
En effet on peut décompenser en analyse, si le transfert devient trop massif et se rompt d'un coup, ou si le travail d'association libre mène à l'émergence de quelque chose d'au delà du refoulement, enfin il y a plein de possibilités...
Mais tout comme avec un bon analyste, bien formé, expérimenté et "n'ayant pas peur de s'y frotter" (l'angoisse de l'analyste est communicative), ça peut permettre, dans un travail dont la nature diffère un peu d'une cure type pour névrose, d'aller un peu mieux.
C'est un point de débat depuis longtemps, entre les idiots freudiens orthodoxes qui continuent de dire que "le psychotique n'a pas de transfert", ceux qui pensent que ça ne peut se faire qu'en institution, ceux qui pensent que c'est possible mais qu'il faut faire gaffe à ce qu'on fait... je rappelle qu'un névrosé aussi peut craquer pendant son analyse, on en revient toujours au même point, une analyse se fait avec un psychanalyste qui "en sait un bout", suffisamment pour ne pas faire n'importe quoi. C'est pour ça que pour être analyste il faut une bonne formation clinique et théorique, mais aussi avoir mené très loin son analyse, presque "jusqu'au bout" si l'on peut dire.
Citation:
Peut-être que certaines personnes sont psychotiques sans le savoir (ou dans le déni ?) et pensent qu'une analyse leur fera du bien...
Mais, c'est vrai que tout cela n'est pas clair... Moi, je pensais aussi qu'une psychanalyse pouvait être une thérapie ?
D'une c'est tout à fait ça et de toute façon avant de décompenser on s'ignore "psychotique", si tant est que ça veuille dire quelque chose.
D'autre part une cure-type n'est pas une thérapie, c'est un autre travail. Une psychothérapie vise à "faire avec", ou à réintroduire des étayages solides pour aller mieux et moins souffrir. Une psychanalyse dite "cure-type" va au delà, questionne le symptôme et remet radicalement en jeu la façon dont le sujet vit avec son symptôme, son désir, son angoisse, etc...
Citation:
Lorsque les analystes disent que la psychanalyse est une thérapie, c'est un mensonge éhonté ...Même il est vrai qu'une analyse peut avoir des "effets thérapeutiques", ce qui est très différent, (c'est mon cas : l'analyse m'a permis de régler mes problèmes avec l'alcool, avec la phobie de l'avion entre autres symptômes) , ce n'est pas la visée première ... elle entre même en contradiction avec la dissociation qui doit être faite entre "norme" et "idéal"
C'est ça mais selon la conception de la psychanalyse, le caractère thérapeutique en soi de la cure-type n'est pas discuté pareillement. Pour ma part je pense qu'elle a en effet des effets de guérison annexes mais que le but n'est pas là.
Pour autant on peut être psychanalyste ET mener des psychothérapies basées sur le référentiel théorique analytique. Le travail est différent, son objectif aussi.
Citation:
Le fait qu'elle ait été à la mode pendant plusieurs années a attiré à elle une foule de dangereux imposteurs (si j'en juge d'après les "cercles" que j'ai fréquentés, ils sont même largement majoritaires)
Majoritaire non mais disons que certains ont une pratique un peu bizarre, et qu'on a dit beaucoup de conneries au nom de la psychanalyse.
Je renvoie toujours aux mêmes conseils : se renseigner sur la personne avant, son appartenance théorique, puis se servir des entretiens préliminaires en face à face pour jauger un peu de ce qui se passe.
La seule chose qui peut rendre une psychanalyse dangereuse, c'est quand l'analyste est à côté de ses pompes, parce que l'analysant, lui, il sera toujours rien d'autre que ce qu'il est.