Seth Rotten a écrit :
le structuralisme lacanien est purement stylistique selon moi, il s'en sert de façon métaphorique, comme quand il se sert des maths (ses équations sont pourries), de la linguistique, de la cybernétique... c'est de la métaphore, la recherche d'une expression la plus formelle possible des jeux de l'inconscient.
Je ne connais pas du tout Lacan. Cela dit, la notion de structuralisme est une notion un peu confuse, dans laquelle il me semble qu'aucun auteur ne peut/veut être intégralement assimilé.
Par contre, pour moi, quand tu parles de "métaphore", d' "expression formelle", de "jeux", on est en plein dans une perspective structuraliste. Quand Lacan s'engouffre dans la logique, la topologie, il me semble qu'on est même dans une radicalisation structuraliste, par rapport à certains aspect "herméneutiques", humanistes de l'interprétation freudienne. La prééminence du symbolique est justement là (pas dans la théorie, mais dans l'épistémologie), dans cette croyance qu'on peut décrire les rapports entre les choses en utilisant des rapports formels entre des concepts, et surtout que ceux-ci n'ont pas moins de réalité que les rapports entre les choses. Le descriptif des médecins humanistes est tout autre chose, puisqu'il s'assume comme image d'une réalité inatteignable directement.
Un autre aspect fondamental du "système" structuraliste est celui de l'existence de l'entité nulle, du manque, ou du négatif, qui me paraît difficile à enlever de la démarche psychanalytique constituée sur les notions de manque, d'objet perdu, mais aussi de transfert, contre-transfert.
Mais finalement Lacan structuraliste ou pas, n'est qu'une question de définition et pour moi, le fond de la question est la capacité de penser l'action humaine, la genèse, la création (sans jeux de transfert, de déplacement, de inversion-négation à partir d'une structure fondatrice).
Enfin, tu comprends facilement que je parle en non-spécialiste absolu de la psychanalyse, d'un tout autre point de vue. Il est aussi évident que les mots prennent une autre signification, les enjeux sont différents. Mais si je tiens pour fondé ton explication d'un important virage lacanien, il a eu lieu dans les 10 dernières années: sont-elles significatives de son oeuvre (au-delà des spécialistes de l'histoire de la pensée de Lacan) puisque chaque fois que je rencontre un auteur estampillé "lacanien", je n'entends que la centralité du langage avec cette propension insupportable aux jeux de mot systématique? ça c'est aussi une signature il me semble.
Vous battez pas, je vous aime tous