RFM a écrit :
Voir le monde au travers du prisme de son propre fantasme est une chose.
En faire une règle universelle,
destinée à évaluer les autres
pour ensuite les y conformer, une toute autre.
Le sceau du bon sens !
Qu'il conviendrait de creuser encore davantage.
Ah les douceurs du solipsisme !
Oui, je sais... Mais ce n'est pas un si gros mot que cela !
Je ne suis pas seulement la condition et la fin de toute réalité.
Il me reste, il nous reste, toujours, à organiser nos différends. À leur donner des chemins d'existence.
Pour qu'ils aient lieu. Et qu'ils aient un lieu. Les deux.
Ce que les mots d'un brave homme, pas si brave que cela, purent résumer par énigme, ainsi, puisque nous sommes parfois étrangers à nos propres paroles, qui ne laissent pas de se retourner bien un jour contre nous, surtout quand on leur manque de parole :
«
als Hören der Stimme des Freundes, den jedes Dasein bei sich trägt »
Profond bavardage que je pourrais tenter de rendre ainsi à la contestation et à sa transparence : "
à l'écoute de la voix de l'ami que chaque être, ici, traîne avec lui" (Sein und Zeit, § 34, si je me souviens bien).
Et de ce pas cela m'entraînerait vers une de ses proches très lointaines, Hannah Arendt qui racontait à propos de ce brave homme, pas si brave que cela, une bien curieuse histoire de renard, pris au piège de lui-même.
Je m'enfoncerais dans le sujet peut-être de cette façon.
Mais je vous l'éviterai ! Et vous en sais heureux.
Être responsable d'autrui c'est répondre de lui.
Pour approcher à ce terme la pensée de Levinas, un autre "passant considérable".
Le sceau du bon sens. Oui. Il met le temps.
Un sceau qui ouvre. Il n'est pas dans l'instant, tout à sa satisfaction aussi immédiate que malheureuse.
Et ce n'est pas, alors, à ce prix, un chien de Pavlov.
Lequel transforme, dans sa détresse, ses fantasmes en fantômes.
Je sens que je vais me faire encore des amis. Chic alors !
Et bof ! Et zou !
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.