Colonel Blues a écrit :
J'ai lu plus haut que je donnais des leçons… bien loin de moi cette idée.
J'ai lu aussi que penser ce que je pense, tout en étant enseignant, était bien triste… il faudrait déjà savoir à qui, où, et comment j'enseigne…
Permettez-moi donc d'éclairer certaines lanternes :
- je n'ai pas eu la sensation de donner des leçons ici, mais simplement de décrire ma vue des choses, mon avis n'a donc rien de péremptoire ni de définitif…
- je ne sais donner des leçons qu'en quelques domaines, et seulement à qui désire en recevoir…
- je suis enseignant dans un quartier difficile de Seine St Denis (93) et dans la même école depuis 20 ans… mes élèves et moi entretenons une relation de confiance mutuelle, appréciée des familles, je fais un petit peu partie de leur vie…
- à mon sens, enseigner c'est donner à réfléchir, fournir de quoi étayer des raisonnements, faire naître la curiosité et le sens critique, quelle que soit la matière enseignée et l'âge de l'élève.
Voilà, je suis plein d'espoir… malgré quelques déceptions inévitables ?
En force, Colonel, en force !
Et de quoi mettre le quotidien au clou, des fois que ce mauvais sujet vaille trois sous, trente deniers, ou de quoi renflouer le déficit des héritiers de Phidias, Praxitèle et Zeuxis.
De quoi nourrir la vie parallèle, ses transactions secrètes, et ses œuvres ribaudes, clandestines.
Entre Mètis et Mnémosyne...
Ça peut être ça aussi le mot d'école.
PS, pour ce message, «
Vite, voiturez-nous ici les commodités de la conversation.»
J'attends l'utilisation, au moins, de ces smileys :
Je les entends d'ici.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.