Pour les partisans de la "privatisation" (il s'agit en fait d'une ouverture du marché à la concurrence, c'est différent) , posez-vous juste quelques questions:
Croyez-vous qu'il soit possible de rentabiliser la distribution de 10 lettres par jour dans un petit village du cantal, à 10 km du bureau de poste le plus proche? Pensez-vous sincèrement qu'il soit possible de gagner de l'argent sur cette tournée?
Pensez-vous qu'une société privée, dont le but -légitime- est de gagner de l'argent, puisse se permettre de maintenir ce genre d'activité? *
Partant de là, à qui croyez-vous que va échoir la charge de transporter le courrier en bout de chaîne? ... A la seule société disposant de capitaux publics, à savoir... La poste.
autrement dit, votre courrier continuera d'être distribué par le bon vieux facteur.
Ce qu'on vous fait avaler, en fait, c'est la cession de toutes les activités rentables à des intérêts privés, dont l'objectif est uniquement le profit (pas un reproche, le monde est comme ça)... Tandis qu'on laissera l'Etat (donc nos impôts) financer tout ce qui est déficitaire.
Ainsi privée de ses activités les plus rentables, la poste ne pourra QUE perdre de l'argent, et QUE diminuer la qualité de service.
Résumons:
-avec l'ouverture à la concurrence, on fait cadeau de l'équivalent d'un siècle d'investissements publics à des acteurs privés, qui ne repercuteront pas les gains sur la population (alors que c'set elle qui à financé l'infrastructure qui leur permet de gagner de l'argent.
-La poste ne disparaitra pas. elle continuera à être le principal intermédiaire pour la plupart des particuliers (les opérateurs privés se concentreront sur les lignes à gros volume de courrier)
-Elle sera forcément moins rentable: ce sera donc l'État qui renflouera périodiquement les caisses avec nos impôts, avec une qualité de service encore dégradée...
Bref, le particulier sera perdant sur absolument TOUTE la ligne. Les seuls gagnants de l'histoire seront les actionnaires d'UPS et co.
Soutenir un tel projet, parce qu'on a lu dans les échos que "c'était l'avenir", sans réfléchir à ses conséquences évidentes et logiques (et pourtant occultées par le gouvernement), c'est preuve d'un aveuglement idéologique qui confine, osons le dire, à la stupidité.
*:A moins de l'y contraindre, comme on nous l'a fait gober pour France Telecom ou GDF (avec les résultats désastreux que l'on sait), par quelque obscure "obligation de service" dont la légalité reste très discutables, et d'enfreindre ainsi la majorité des traités commerciaux européens et internationaux, que nos dirigeants ont eux mêmes signés.
D'ailleurs ne nous interrogeons même pas sur le sens d'une telle démarche: autoriser des sociétés à buts lucratifs à se placer sur un marché pour soi disant "créer de la richesse", puis les obliger (ou pire: obliger l'UNE d'entre elles?) à en détruire sur ce même marché?? Bref ça n'a absolument aucun sens... A moins de se placer du point de vue de l'actionnaire.
*: NOBODY EXPECTS THE SPANISH INQUISITION!