La mer, les marins d'eau douce et les loups de mer, zi topic

Ce n'est pas que les gens de Bandol qui trouvent la méditerranée dangereuse : météo parfois imprévisible, rafales de vent puissantes, mer hachée avec houle courte, sans oublier les shore breaks très dangereux sur les côtes.



En atlantique et manche, les néophytes qui n'ont pas pensé à regarder les horaires de marées

Après cette bêtise, je suis allé au salon du bateau à Paris pour trouver une embarcation plus grande et plus stable. J'ai rencontré Eric Tabarly, que je voyais plus grand tant cet homme m'impressionnait par son talent de navigateur.

Petit, râblé, son maillot sculptait des épaules massives et incroyablement musclées. Il était super sympa, très simple et modeste. Je lui ai raconté ma mésaventure à Bandol. Il m'a surpris en me disant qu'il n'y a pas de marin d'eau douce et que lui-même était impressionné par les tempêtes des lacs d'Annecy et du Léman.

Je lui ai acheté un bouquin qu'il a eu la gentillesse de dédicacer comme s'il me connaissait depuis longtemps. Sa disparition accidentelle en mer m'a bouleversé, s'était un grand marin, j'étais fan de cet aventurier avant, et encore plus fan et admiratif après notre rencontre, il était pétri de qualités!

Ah ah, j'ai vécu la même aventure sur la côte du Honduras coté Pacifique. On avait passé le WE sur une île à bouffer de la langouste et le dimanche après midi on devait retourner à terre mais le temps avait viré du grand bleu du matin aux nuages de plomb et tous les bateaux étaient rentrés. Restait juste un pêcheur avec sa pirogue à moteur, qui a bien voulu se lancer dans la traversée après longue discussion ! Au début ça allait pas trop mal mais le vent forcissait tranquillement en levant une houle de travers de plus en plus forte. Ça tanguait dur et la copine commençait à sérieusement s'inquiéter. Les vagues devenaient vraiment fortes et pour ne pas chavirer, le pêcheur devait virer de 90° pour prendre chaque vague de face puis reprendre sa route devant dans le creux en attendant la suivante. On n'avançait pas vite avec ces manœuvres et on en prenait plein la figure... La copine paniquait de plus en plus et moi, ça me faisait marrer de plus en plus !

Enfin on arrive en vue du quai, noir de monde. On a été accueilli sous les applaudissements, car en fait tout le village était venu nous voir couler.... Inutile de dire que le pêcheur a eu un bon pourboire en plus du prix convenu.... avec des billets complétement trempés !

Ben pour le coup Moitessier a fait son tdm sur une bonne enclume en acier (14 tonnes de mémoire le Joshua), il était même capable de nager à la vitesse de son bateau
Et avant il naviguait sur une Jonque complètement bouffée par les tarets....

Le matériau idéal n’existe pas, il faut choisir en fonction du programme de nav’. L’acier c’est lourd et ça rouille, le bois sensible aux bestioles et à l’intrusion d’eau, le polyester flexible, cassant, sensible à l’osmose, l’alu très sensible a l’electrolyse, le carbone on n’en parle même pas... Bref, on revient toujours au nerf de la guerre : entretien et bricolage...

Pour l’histoire de Casseoreille, tous les marins se sont faits et se feront branler. Le tout est d’en tirer les leçons et de ne pas pousser le bouchon trop loin. Tu as eu de la chance sur ce coup là, un peu comme un skieur qui passe à côté d’une plaque à vent...

Il a construit au moins cher, en cherchant systématiquement des solutions réparables sans chantier spécialisé.

Lors de la construction de Tamata il avait pensé à l'alu mais c'est une techno trop complexe pour sa philosophie. Et puis Tamata était payé par les dons d'amis.

A relire son autobiographie inachevée "Tamata et l'alliance", à mon sens son meilleur livre pour comprendre ce qu'il était.

Oui, t'as raison, l'alu, ce n'est pas du métal Une sorte de polymère ?

ébé on ne sait plus, y'en qui disent que ça refile des troubles du comportement

rhôôô ok de la tôle d'acier en opposition à l'aluminium.

Sinon en technique marrante, il y a le ferro-ciment, le bonheur de la construction amateur des années 70

Pour la pratique de la pêche j'ai eu une vieille barque en bois, très lourde, bien enfoncée dans l'eau et très stable. Puis des barques Rigiflex construites en rotomoulages et enfin un bateau coque aile de mouette, genre Boston Whaler en fibre de verre.

De toutes ces embarcations c'est la plus rustique et la moins belle qui me laisse le meilleur souvenir, bien que tous les trois ans il fallait la sortir de l'eau, la faire sécher, goudronner le fond et les côtés immergés, et passer tout le reste de la barque au carbonyl. Pendant plusieurs mois, lors des journées ensoleillées une odeur de goudron nous tenait compagnie.

Les bateaux en polyéthylène sont lourds et stables et ne nécessitent aucun entretien.

Les bateaux en fibre de verre sont juste posés sur l'eau, plus sensibles au vent et aux vagues, mais pareil n'occasionnent pas d'entretien.

Chaque fois que j'ai l'occasion de me balader dans un port, j'aime les canots, style bretons, marseillais, etc..., aux belles courbes de bois galbé, ce sont souvent de petits chefs d'oeuvres réalisés par de véritables artistes. Comme dans la fabrication des guitares que l'on trouve en toutes sortes de matériaux, même en carbone, le bois est une matière noble qui retient toute notre attention et que l'on préfère très souvent.

malheureusement le bois c'est très carte postale maintenant, ou des trucs du genre réunion à Paimpol ou Douarnenez

et pour le ferro-ciment, d'après ce que j'ai lu sur diverses sites ouèb c'est la coque misère du voilier, et j'ai pas envie de tester pour approuver

Si tu veux allez sur l'eau et que la sécurité est ta priorité, prends un bon bateau quels que soient les matériaux. Sauf si tu veux briser de la glace évidemment.

La sécurité se joue à un autre niveau en mer, l'autonomie, la capacité à décider et à s'y tenir …

En marine marchande notre prof de sécurité nous rappelait qu'il n'était pas prof de résistance de matériaux.

Autrement dis, tu fais avec ce que tu as sous les pieds.
Avec l'embarquement que tu as trouvé ou l'embarcation que tu peux te payer.
Déjà être sur l'eau.

Comme tu voulais de la littérature, pas directement un ouvrage maritime, mais qui donnera envie de prendre le large: "Les mutins de la Liberté".

L'histoire vrai de la création de Libertalia à Madgascar par Misson et un moine Italien.
Evénements aussi couverts par Daniel Defoe dans son histoire générale des pirates.

Il l'a fini "Tamata" je pense, mon exemplaire est meme dédicacé.
Je garde un préférence pour La Longue Route cependant.

pour le premier quote

pour le second quote, je savais pas l'histoire de libertalia c'était à Madag', en vrai je penserai plutôt à "les révoltés du Bounty" vu que je veux y passer un jour.....

la première raison si ça vous intéresse est que pour ce pays d'une 60ène de personnes il y a une "capitale" donc probable que je puisse faire partie un jour d'un gouvernement habillé en colon du 18ème siècle juste pour la dérision du truc

on fait une compète de bouquin? tu connais quoi d'autre?

Tiens, question bête, y'a pas de coques en inox ?

Ça existe mais c'est très cher pour peu d'avantages.
Je crois même qu'avec le temps et le contact à l'eau de mer il peut y avoir de la corrosion sur l'inox.

Oui bien sur à la longue il s'oxyde, mais on est très loin de l'acier.