Il y a déjà quelques années on pouvait avoir une bateau avec un moteur de 9,9cv sans permis. Maintenant la puissance du moteur a été ramené à 6cv, au delà le permis est obligatoire.
A propos de 9,9cv il m'est arrivé une aventure peu glorieuse, il y a déjà plus d'une trentaine d'années. Nous étions en vacances dans un camping de Bandol, et nous avions amené notre hors bord, un modeste Pop 3,45m équipé d'un 9,9cv Yamaha.
Les premiers jours nous avons pêché autour de l'île de Bendor, puis les marins d'eau douce que nous étions ont pris confiance et ,un matin, par un super beau temps, nous partons pour faire le tour des îles Embiez. Impeccable, beau soleil, pas de vent, il était 11 heures du matin et les voiliers rentraient au port sûrement pour que leurs propriétaires puissent se restaurer.
Puis, vers 11h30, les vagues prennent de l'ampleur et notre coquille de noix est agitée en tous sens. Le vent souffle de plus en plus fort, les vagues sont de plus en plus hautes, je décide de faire demi tour. Les vagues nous arrivent alors par derrière et nous arrosent. Moteur à fond, j'avance de quelques mètres, mais le retrait des vagues me fait reculer d'autant.
Les enfants adorent cette séquence, moi, pas tellement, je me dis que si l'on s'en sort on ira à la messe tous les dimanches! Finalement, je parviens à dépasser une pointe rocheuse qui nous abrite un peu et qui nous permet de rentrer au port, trempés!
Là, le capitaine du port, m'interpelle: "Celà fait un moment que je vous regarde à la jumelle, ce coup de vent était annoncé, vous ne prenez pas la météo à la radio avant de partir? Par cette mer je n'allais pas aller vous chercher (propos choquant de la part d'un bon marin) il y a une semaine, le boulanger d'Aubagne et ses trois passagers ont coulé à la pointe rocheuse et ils se sont tous noyés!"
Là, j'ai compris que les voiliers n'étaient pas rentrés pour manger, mais qu'ils s'étaient informés de la météo. On a rentré le bateau au camping d'où il n'est pas ressorti tant j'ai eu peur pour ma famille.
Non seulement, en quelques minutes une véritable tempête s'est levée, mais mon embarcation de 3,45m était ridicule. Un marin m'a appris qu'un bateau devait faire au moins 6 à 8m afin que l'avant et l'arrière reposent chacun sur une vague.
Quelques années plus tard, toujours à Bandol, nous sommes montés à bord d'un énorme catamaran, seul bateau qui avait le droit de sortir du port en raison du vent violent, pour aller aux îles Embiez. Le capitaine, nous dit que nous avons choisi d'être à l'étage du bateau et que nous prendrions des paquets de mer, donc il valait mieux descendre à l'abri, car une fois partis, plus question que le groupe panique. On a pris des paquets de mer alors que nous étions placés à plus de 4-5 mètres de la surface de l'eau. Ce jour là, j'ai réalisé que quelques années avant nous avions eu une chance incroyable avec notre coquille de noix.
D'après les gens de Bandol la méditerranée est très dangereuse par grands vents car les vagues sont très irrégulières! J'ai acheté, par la suite, un bateau plus gros, mais conscient de n'être qu'un marin d'eau douce, je n'ai plus jamais navigué en mer!