Mr Park a écrit :
Et ? Quel intérêt de mettre des souffrances en compétition? Le fait que les sdf mourant dans la rue soient majoritairement des hommes (...) disqualifie le fait qu'on s'inquiète de la pauvreté des femmes seules? Ou qu'on s'alarme des différences de salaire?
Pourquoi, chaque fois qu'on parle d'une inégalité en défaveur des hommes, c'est souvent vu comme une odieuse tentative de disqualitication de la souffrance des femmes, ou de leurs problèmes ?
Où m'as-tu vu mettre en compétition telle ou telle soufrance ?
Est-ce qu'on est tellement cons qu'on doivent absolument choisir entre : les méchants hommes qui profitent des inégalité et tuent et violent les femmes, ou les méchantes femmes qui profitent etc. ?
Sur un sujet qui parle d'inégalités homme femme, on devrait pouvoir sereinement aborder toutes les inégalités, TOUTES, elles ne s'excluent pas les unes les autres !
Des féministes nous font un foin comme quoi les rasoirs roses coûtent plus cher que les bleus - quelle horreur ! - ou que les tampons sont odieusement taxés en tant que produit de luxe (comme les rasoirs pour hommes d'ailleurs) et si on aborde le cas des pères privés sans raisons de la possibilité d'élever leurs enfant, ou des SDF, ou que sais-je, on est accusés de détourner le débat, de relativiser la souffrance ou la mort des femmes?
C'est choquant, quand je discute avec une féministe des inégalités homme femme et que j'aborde, entre autre, le sexisme de la justice familiale, elle me dit "ça c'est autre chose" comme si j'étais hors sujet, c'est pas du sexisme ?
Quant à la "pauvreté des femmes seules", la situation est pire pour les hommes suite aux séparations, sauf que les hommes sortent des radars, on s'en fout de leur cas, de leur sort !
Moi je pouvais plus payer mon loyer, j'ai été expulsé, j'ai pas eu droit à une enquête sociale, tiens encore un petit témoignage (puisque tu insistes) :
Suite à la décision de justice d'expulsion, j'ai vu arriver chez moi un bonhomme qui m'a dit "Bonjour, je suis le méchant."
- Vous êtes huissier ?
- Voilà.
On a discuté, il s'enquérait de savoir qui vivait là. Je lui parle de moi et mon fils, il fait la grimace, il veut en savoir un peu plus. Je lui parle d'un peu tout, et quand j'en viens à la décision de justice avec domiciliation chez la maman il a enfin un grand sourire !
- Ah il vit chez la maman !
- Heu il vit plus souvent chez la maman qu'avec moi, mais j'essaie de faire en sorte que...
- Oui enfin il vit chez la maman !
J'ai compris plus tard que si mon fils avait été domicilié chez moi ou en résidence alterné, le préfet n'aurait pas donné les flics nécessaires à l'expulsion mais aurait diligenté une enquête sociale, ou familiale, enfin bref on aurait regardé d'un peu plus près, et vu que j'avais de quoi payer le loyer, celui-là ou un autre, et qu'il y avait peut-être d'autre choses à faire que juste me mettre à la porte.
Je ne suis pas vu comme une famille, avec mon fils, c'est insuportable dans le principe, et de surcroit cela a moult conséquences plutôt fâcheuses.
Des anecdotes comme ça j'en ai à la pelle, parce que quand on part du principe qu'on reste parent, malgré la séparation, la justice, l'administration etc. on remarque chaque fois que ce n'est pas la cas, chaque fois qu'on n'est pas respecté en tant que parent, et ça me semble pas normal. J'ai le droit d'en parler sur un sujet "inégalité homme femme", ou bien c'est réservé à la souffrance des femmes ?
La CAF a un fond d'aide à l'énergie, j'y ai pas eu droit, je suis même pas reçu par les assistantes sociales de la CAF - ça servirait à rien, elles ont donc raison de même pas me recevoir, officiellement pour elles j'ai zéro enfant, pourtant... j'ai pas rêvé ?! ce petit truc avec plein de cheveux et qui m'appelle papa ?
Je suis désolé si ce témoignage masque ou disqualifie que, dans certaines séparations, la mère vit quelque chose de bien plus horrible, voire meurt tuée par le papa.
Mais c'est un aveuglement que de croire que seules les femmes, ou principalement les femmes, pâtissent du sexisme.