Yazoo! a écrit :
enfin et c'est pour moi plus que révélateur, la définition se construit sur une négation. c'est le fond du problème: il n'existe aucun terme pour qualifier l'idée d'évoluer dans un schéma de pensée non pas contre mais en dehors da la référence à "Dieu, la divinité"
plus fort encore:
Athéistique.
Abjuratoire. - Blasphématoire.
(c) Larousse.
le blasphème, l'abjuration sont donc en relation directe ou découlent de " l'attitude, la doctrine qui nie... ". Edifiant non ?
tu peux considérer que je joue sur les mots; ce n'est pourtant pas le cas: pour moi, la métaphysique est à la base un mécanisme de défense psychique par rapport à l'idée de la mort, que la conscience ne peut admettre.
"ma" certitude "métaphysique" c'est que la mort est strictement équivalente à la non-conscience, c'est à dire l'état dans lequel je me trouvais avant de naître.
la tentative de donner un sens à tout ça (être, ne pas être, naître, mourir)débouche sur la spiritualité et la notion de "Dieu" n'est qu'une réponse... parmi d'autres
j'espère être mieux compris.
Je pense qu'on se comprend, et qu'on est plus ou moins d'accord.
La seule chose, c'est que du moment que tu as une certitude "métaphysique" quelconque, tu sors du cadre de la raison : il est fort possible que "la mort (soit) strictement équivalente à la non-conscience", mais après tout, on n'en sait strictement rien.
On sait que le corps cesse de fonctionner puisqu'il finit par « retourner à la poussière », mais on n'a pas (encore ?) la preuve que notre activité mentale (ce que d'aucuns nomment l'« âme ») est le seul produit de réactions chimiques/neuronales...
Sinon, tout à fait d'accord avec toi sur le côté trompeur de la notion d'athéisme - d'où mes citations dictionnairesqueuh, qui ne sont que très moyennement convaincantes, j'en conviens...
Faut comprendre que pour le croyant, la remise en question de sa croyance, c'est la remise en question de son cadre de référence complet, de sa raison de vivre, en fait (ce qui explique sa virulence, qui prend la forme d'un jésuitisme certain et d'attaques personnelles incessantes - rien d'étonnant : ce sont les seules armes dont il dispose compte tenu du désert intellectuel qui est sa condition
nécessaire dans ce domaine, ses certitudes reposant sur la foi, c'est-à-dire sur du vent).
Par contre, pour le non-croyant, tout ça est un simple exercice spéculatif, et le fait de dire « on ne sait pas » n'est pas du tout équivalent à une « recherche spirituelle » quelconque: l'explication proposée par les croyants de tout poil n'est en effet qu'une possibilité parmi des myriades d'autres.
Ce qui n'interdit pas l'espoir que tout ne s'arrête pas avec la mort... et comme tu le dis :
« (...) pour moi, la métaphysique est à la base un mécanisme de défense psychique par rapport à l'idée de la mort, que la conscience ne peut admettre. »
Ben oué - c'est la raison pour laquelle les hommes ont créé dieu - c'est-à-dire inventé la notion non seulement de divinité, mais de divinité suffisamment basse du front pour s'intéresser à nous (ce qui est déjà très con) et
à notre vie dans ses moindres détails !
Donc encore une fois, si l'athéisme est la négation de l'idée de divin, l'agnosticisme est l'affirmation que tout ce qui ne peut être appréhendé par nos sens est
inconnaissable---mais non pas
inexistant, puisque prendre une autre position sur la question serait par nature un acte de foi et non pas de raison.