Après la drague...

Rappel du dernier message de la page précédente :
GuitaristeX
Fozzie a écrit :
Monsieur M a écrit :

Tiens, ça m'intéresse ce que tu dis là. J'ai "toujours" pensé que le sadique se plaisait à trouver de la résistance chez celui sur qui il s'exprime. Non pas que le masochiste ne puisse pas en imposer, mais juste que, n'étant pas le seul à pouvoir le faire, un tout autre individu non masochiste, voire même un sadique, pourrait tout aussi bien "faire l'affaire", subir le besoin de s'exprimer du sadique (ou subir sa pulsion, je ne sais pas comment tu appellerais ce besoin... un besoin ?).

Va pour "pulsion sadique". Je ne suis pas un intégriste de la terminologie.

Te répondre de façon claire et précise est compliqué et c'est pour moi les limites de la théorisation : on ne rencontre pas beaucoup de sadiques "purs", des individus qui ne fonctionnent QUE sur cette modalité.
Dans "l'idéal", c'est quand même quelqu'un qui a vocation, pour trouver la jouissance, à rabaisser l'autre, montrer sa faiblesse et finalement l'annihiler (éventuellement sur le plan symbolique, mais pas seulement : on peut penser au meurtre sadique où on est plus du tout dans le symbole).

Or, tout un chacun va là où son énergie sera la moins dépensée pour le plus de résultat (la théorie de l'économie psychique est formidablement explicitée par Bergeret, par exemple). C'est donc beaucoup plus facile pour le lion d'attraper une gazelle qui boîte.

Mais là où l'être humain est compliqué, c'est qu'il n'y a pas de cas d'école dans la clinique réelle (ou si peu qu'on en fait... des cas d'école) : il peut y avoir des sadiques "joueurs", qui vont chercher à trouver un adversaire retors qui leur résistera.
Ici comme ailleurs, il n'y a pas de vérité qui vaille pour toute une frange. Les possibilités de modalités sont infinies.

Donc, pour la plupart des sadiques, un masochiste est l'idéal : c'est une victime plus que désignée : auto-désignée. Mais tu as raison : n'importe qui peut faire l'affaire. Sauf que la jouissance est moins facilement garantie.


l'asservissement psychologique d'une personne est lié au sadique ?
Et celui qui se laisse asservir ou est asservi est il masochiste pour autant ?

j'veux dire par là que les pressions psychologiques/morales/physiques subies par la cible du "sadique" font de nous (la cible) un(e) masochiste de manière automatique lorsque l'on a pas la force de pouvoir se sortir de cette situation ?

Quelque fois (ou meme souvent ? ) certains n'ont pas assez de force de caractère pour se sortir de ce genre de situation ( femmes battues etc etc).
En partant bien sur que ce genre de comportement et que l'asservissement psychologique fasse partie du mécanisme du sadique.
Invité
  • Invité
On bavarde, on bavarde, mais on s'est quand même vachement écarté du sujet, je crois.
Il me semble que le propos était plutôt tourné sur la question de la souffrance inconsciente que l'on s'inflige l'un à l'autre dans toute relation de couple, non ?
ZePot
  • ZePot
  • Vintage Total utilisateur
Jolie récupération de Fozzie qui tente une percée dans la surface de réparation ! Ah, il cherche la passe, Gx se positionne...
GuitaristeX
Fozzie a écrit :
On bavarde, on bavarde, mais on s'est quand même vachement écarté du sujet, je crois.
Il me semble que le propos était plutôt tourné sur la question de la souffrance inconsciente que l'on s'inflige l'un à l'autre dans toute relation de couple, non ?


Effectivement mais ma question du dessus commence a revenir sur le sujet... je nous y amène... ou ramène de suite allé :

" la demoiselle qui n'arrive pas à se défaire consciemment ou inconsciemment de Jimmy ( si j'ai bien lut ) est elle masochiste de sa propre souffrance ou asservie psychologiquement par son propre ressenti en vers notre ami ?

edit : contrôle poitrine !!!!!!!!! feinte de frappe etttttttttttttttt
Invité
  • Invité
GuitaristeX a écrit :

l'asservissement psychologique d'une personne est lié au sadique ?
Et celui qui se laisse asservir ou est asservi est il masochiste pour autant ?

j'veux dire par là que les pressions psychologiques/morales/physiques subies par la cible du "sadique" font de nous (la cible) un(e) masochiste de manière automatique lorsque l'on a pas la force de pouvoir se sortir de cette situation ?

Quelque fois (ou meme souvent ? ) certains n'ont pas assez de force de caractère pour se sortir de ce genre de situation ( femmes battues etc etc).
En partant bien sur que ce genre de comportement et que l'asservissement psychologique fasse partie du mécanisme du sadique.

Pas nécessairement, non. Mais (et c'est là que je suis pas d'accord avec Deleuze), assez souvent quand même.
Le sadique et le masochiste sont (de ce que j'en ai vu, je mets du présent de l'indicatif que je vous demande de bien vouloir lire comme du conditionnel) des opposés qui s'attirent : c'est gens-là se "sentent" les uns les autres.
Le sadique va flairer la faiblesse de caractère chez son interlocuteur et cela va l'attirer. Le masochisme va être séduit par cette dureté (qui ne s'affirme pas encore comme une cruauté), chez l'autre.

On ne va pas trop généraliser, parce que ça deviendrait vachement polémique, mais on sait que certaines femmes battues ont connu deux, trois, quatre compagnons violents dans leur vie. Comment l'expliquer autrement que par une propension (non pas à se faire taper dessus mais) à être séduite par des traits de surface que l'on retrouve justement chez des personnalités violentes : virilité affirmée qui va rapidement muter en machisme évident, protection rassurante (future possessivité potentielle), etc.
Bref, des signes avant coureurs qu'elles perçoivent inconsciemment comme rassurants, qui correspondent à leur schéma ressenti de "l'homme qu'il leur faut" et qui sont des choix pathologiques sans cesse répétés.

Là aussi, c'est un jeu qui se joue à deux.
Pour être plus léger, si on observe pas mal de relations de couple, on se dit que ces gens se rendent malheureux l'un l'autre. Pourtant, ils restent ensemble, en mettant en avant des arguments irrationnels pour rester ensemble.
Si je voulais être provocateur, je dirais que plus on se plaint de l'autre, plus on montre que le couple est parfait puisque chacun y nourrit la névrose de l'autre.
On a tous des grands parents qui passaient leur temps à s'engueuler et qui n'auraient pourtant rien été l'un sans l'autre.

Edit : buuuuuuuuuuuut ! Retour au sujet pile poil sur nos pattes. Beau travail d'équipe.
Henry Spencer
Lutinvolant a écrit :
Il serait temps d'arrêter de réfléchir avec sa zigounette ou son "coeur"

Merde alors, il est où l'intérêt des relations sans ça?
Your mother is so fat, the escape velocity at her surface exceeds 3*10^8 M/S.
StarsRfallin
Fozzie a écrit :
puisqu'on parle ici du sadisme et du masochisme appliqués à la sexualité, que penses tu d'aborder le thème du sadisme et du masochisme relationnels ? Ta première intervention sur le thème me semblait plutôt aborder ce versant et c'est sans doute ce qui m'a dérouté par la suite.


Probablement parce que c'est ce dont je parlais, en effet.

Pour ce qui est du mix psycho/philo, je plaide coupable et j'avoue même ne m'être jamais posé la question de la différenciation en ces termes. Ce qui m'a amenée à une réflexion très intéressante, par ailleurs. Alors, merci.

Dans mon esprit, le fait de parler de masochisme dans TOUTES les relations interpersonnelles (et non pas seulement dans le couple, même si c'est probablement là qu'il prend le plus sens généralement. D'ailleurs, je ne sais pas vraiment pourquoi, et c'est un autre débat... Probablement que ce que l'individu donne dans ce genre de relations n'est nullement comparable aux autres cas et que la façon dont il s'y dévoile met en évidence sa déviance. Bon là encore, il convient de relativiser, tout est question d'intensité, vous savez bien...) est à rapprocher de ce qu'on nomme "anticipations autoréalisatrices" en sciences économiques. Je veux dire par là que l'individu mobilise ses craintes de souffrance et pousse finalement son "bourreau" à les lui faire subir.

C'est aussi pour ça que j'inscris ma façon de voir les choses dans les développements de Deleuze sur la question : parce que je crois que l'individu a un rôle actif dans sa souffrance.

(A mesure que j'écris, je m'aperçois qu'il est bien difficile de faire passer ce genre de choses par écrit, tant il est facile, particulièrement pour certains, de se laisser aller à une interprétation parfaitement déformée. Je ne le répéterai jamais assez : ces conditions de souffrance et le plaisir que l'individu en retire peuvent être parfaitement imperceptibles. Elles le sont d'autant plus chez ceux qui ne se remettent pas en question, soit dit au passage. Aussi, je le dis encore : finalement, certains s'en sortent mieux que d'autres dans ce cadre là)

Il peut aussi bien s'agir du parent qui craint pour la "sécurité" de son enfant, le bride et le pousse par là à enfreindre les règles qu'il lui aura fixées.
Comme de la fille qui détruit une relation par le manque de confiance (né de sa crainte première : la perte de l'autre).

Ces exemples sont probablement grossiers. C'est aussi fait exprès, pour assurer de dépeindre au mieux le schéma que j'ai cité.

A noter que dans tous les cas, le masochisme de l'un n'est pas neutre pour l'autre, puisqu'il "contraint" ou amène l'autre sur des chemins qu'il n'aurait pas forcément choisis, dans d'autres circonstances.

Bon, j'espère que c'est un peu plus clair. Je ne crois ni être capable de porter un jugement sur le genre humain, ni détenir la vérité. Force est de constater que j'y ai trouvé des réponses. Je ne crois pas pour autant céder à la facilité de la généralisation : je ne m'avance sur ce sujet qu'après y avoir beaucoup réfléchi et je crois, qu'à un degré ou un autre, dans une nature de relation ou une autre, on s'inscrit tous dans ce schéma.

J'ajouterais que ce cheminement de pensée ne peut certainement se comprendre que sur la base d'un présupposé (de taille, je l'accorde) : la souffrance peut s'avérer tout à fait confortable quand elle se dresse en une situation connue de l'individu, face au risque que représentent d'autres voies qu'il ne connaît et de fait, ne dirige, pas.

A. qui n'est plus blonde, et ça se voit !
Mother fuckin' Princess A.


« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
Apocalypse 3:14-16
Monsieur M
StarsRfallin a écrit :
A noter que dans tous les cas, le masochisme de l'un n'est pas neutre pour l'autre, puisqu'il "contraint" ou amène l'autre sur des chemins qu'il n'aurait pas forcément choisis, dans d'autres circonstances.

C'est un truisme : les dispositions ("physiques", "mentales") d'un individu influencent de fait l'individu qui cherche à rentrer en relation avec lui.




lui
Pendez-les tous.
StarsRfallin
Oh mais qu'Il excuse ma volonté d'être le plus claire possible...
Mother fuckin' Princess A.


« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
Apocalypse 3:14-16
Monsieur M
StarsRfallin a écrit :
Oh mais qu'Il excuse ma volonté d'être le plus claire possible...

Il t'excuse il t'excuse. Attention la prochaine fois.



lui
Pendez-les tous.
Redstein
ZePot a écrit :
Redstein a écrit :
cela revient à présenter le couple, et plus généralement les rapports amoureux tels que les conçoit la majorité d'entre nous, comme un pilier essentiel de la société de consommation, société dont il est à peu près avérée qu'elle va tout droit dans le mur.



Les hommes vivaient en couple à peu près 6 millions d'années avant la société de consommation.

Et si la société de consommation est vouée à se casser la gueule, ça m'étonnerait que ce soit la faute du couple. Elle a l'air de très bien s'accommoder des célibataires, gays, familles monoparentales et autres profils de consommateurs modernes.


Note que je dis le contraire : le couple actuel (la famille mononucléaire, mais aussi son avatar "éclaté", qui en signe à la fois l'échec et la persistance) contribue à la stabilité de la société de consommation : ces millions de gens anesthésiés par ce mode de vie éminemment aliénant mais présenté partout comme le seul viable, c'est par la consommation qu'ils supportent/tentent de supporter leur sort.
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
Lutinvolant
Avouez que je vous manquais !

Je m'excite trois secondes sur une remarque et Blam, ça pond des pages entières avec auteurs de référence et introspection profonde.

Vite fait en survol :

Je sais pas si c'est de la masturbation intellectuelle mais si on finit pas tous par se fouetter les uns les autres à coup de manettes de X-Box, c'est que cela n'aura servi à rien !

Citation:
ces conditions de souffrance et le plaisir que l'individu en retire peuvent être parfaitement imperceptibles.


Elles ne sont pas si imperceptible que ça quand on parle de "pouvoir". Et là tout d'un coup, la vision du couple (et de notre fabuleuse société ou on peut acheter sa soeur et emmurer sa fille) prend son sens.

S'il est vrai que tous les couples ne se défoncent pas gueule à coups de macaque mort, beaucoup entretiennent un curieux rapport au pouvoir et à qui le détient. Et faire jouer ce pouvoir c'est aussi une violence.

Bref, à partir du moment ou un individu n'est pas possesseur de son libre arbrite dans une relation personnelle (je parle pas de boulot ni de vie en société) c'est qu'il y a un problème.

Avoir de l'emprise sur quelqu'un c'est le contraindre et subir une emprise c'est être contraint.
Bon vous appelez ça de l'amour, chacun son sport...

Le Lutin "qui voit que les bonnes habitudes ne se perdent pas..."
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
Invité
  • Invité
StarsRfallin a écrit :
l'individu mobilise ses craintes de souffrance et pousse finalement son "bourreau" à les lui faire subir.
[...] je crois que l'individu a un rôle actif dans sa souffrance.
[...]Il peut aussi bien s'agir du parent qui craint pour la "sécurité" de son enfant, le bride et le pousse par là à enfreindre les règles qu'il lui aura fixées.
Comme de la fille qui détruit une relation par le manque de confiance (né de sa crainte première : la perte de l'autre).

Je suis bien d'accord, là dessus : la plupart d'entre nous joue un rôle dans sa souffrance. Mais toute souffrance n'est pas masochiste. Encore faut-il qu'il y ait du plaisir, même à un niveau secondaire. C'est bien ce que je te disais dans ma première intervention : c'est pas parce qu'il y a souffrance, même auto-engendrée, qu'il y a du masochisme dans l'air.

Citation:
la souffrance peut s'avérer tout à fait confortable quand elle se dresse en une situation connue de l'individu

Je suis d'accord. On peut tirer tout un tas de bénéfices secondaires à une situation dont on se plaint.
(Là encore, ce n'est pas du masochisme, pourtant).
GuitaristeX
Moi ce qui me choque le plus c'est cette manière qu'ont les forumers à réagir négativement dès qu'un débat s'élève au dessus du style "pipi caca généralisé".

c'est hallucinant de voir un débat aussi intéressant associé à de la masturbation intellectuelle...
Lucie
  • Lucie
  • Vintage Total utilisateur
C'est moi en plus qui ai lancé le débat ( sans le vouloir) en employant le mot " maso ".
J'aurais peut être du me taire, vu que c'était juste pour dire que cette fille est folle.
“Peu importe que vous ayez du style, une réputation, ou de l'argent, si vous n'avez pas bon cœur, vous ne valez rien.”

Louis de Funès

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