Fozzie a écrit :
puisqu'on parle ici du sadisme et du masochisme
appliqués à la sexualité, que penses tu d'aborder le thème du sadisme et du masochisme
relationnels ? Ta première intervention sur le thème me semblait plutôt aborder ce versant et c'est sans doute ce qui m'a dérouté par la suite.
Probablement parce que c'est ce dont je parlais, en effet.
Pour ce qui est du mix psycho/philo, je plaide coupable et j'avoue même ne m'être jamais posé la question de la différenciation en ces termes. Ce qui m'a amenée à une réflexion très intéressante, par ailleurs. Alors, merci.
Dans mon esprit, le fait de parler de masochisme dans TOUTES les relations interpersonnelles (et non pas seulement dans le couple, même si c'est probablement là qu'il prend le plus sens généralement. D'ailleurs, je ne sais pas vraiment pourquoi, et c'est un autre débat... Probablement que ce que l'individu donne dans ce genre de relations n'est nullement comparable aux autres cas et que la façon dont il s'y dévoile met en évidence sa
déviance. Bon là encore, il convient de relativiser, tout est question d'intensité, vous savez bien...) est à rapprocher de ce qu'on nomme "anticipations autoréalisatrices" en sciences économiques. Je veux dire par là que l'individu mobilise ses craintes de souffrance et pousse finalement son "bourreau" à les lui faire subir.
C'est aussi pour ça que j'inscris ma façon de voir les choses dans les développements de Deleuze sur la question : parce que je crois que l'individu a un rôle actif dans sa souffrance.
(A mesure que j'écris, je m'aperçois qu'il est bien difficile de faire passer ce genre de choses par écrit, tant il est facile, particulièrement pour certains, de se laisser aller à une interprétation parfaitement déformée. Je ne le répéterai jamais assez : ces conditions de souffrance et le plaisir que l'individu en retire peuvent être parfaitement imperceptibles. Elles le sont d'autant plus chez ceux qui ne se remettent pas en question, soit dit au passage. Aussi, je le dis encore : finalement, certains s'en sortent mieux que d'autres dans ce cadre là)
Il peut aussi bien s'agir du parent qui craint pour la "sécurité" de son enfant, le bride et le pousse par là à enfreindre les règles qu'il lui aura fixées.
Comme de la fille qui détruit une relation par le manque de confiance (né de sa crainte première : la perte de l'autre).
Ces exemples sont probablement grossiers. C'est aussi fait exprès, pour assurer de dépeindre au mieux le schéma que j'ai cité.
A noter que dans tous les cas, le masochisme de l'un n'est pas neutre pour l'autre, puisqu'il "contraint" ou amène l'autre sur des chemins qu'il n'aurait pas forcément choisis, dans d'autres circonstances.
Bon, j'espère que c'est un peu plus clair. Je ne crois ni être capable de porter un jugement sur le genre humain, ni détenir la vérité. Force est de constater que j'y ai trouvé des réponses. Je ne crois pas pour autant céder à la facilité de la généralisation : je ne m'avance sur ce sujet qu'après y avoir beaucoup réfléchi et je crois, qu'à un degré ou un autre, dans une nature de relation ou une autre, on s'inscrit tous dans ce schéma.
J'ajouterais que ce cheminement de pensée ne peut certainement se comprendre que sur la base d'un présupposé (de taille, je l'accorde) : la souffrance peut s'avérer tout à fait confortable quand elle se dresse en une situation connue de l'individu, face au
risque que représentent d'autres voies qu'il ne connaît et de fait, ne dirige, pas.
A. qui n'est plus blonde, et ça se voit !
Mother fuckin' Princess A.
« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
Apocalypse 3:14-16