Je me permets de relancer le sujet avec un truc que j'viens de lire :
"introduction à la Psychologie "
Disons-le tout net, ce titre contient une erreur qui risque de produire une illusion. Il laisse entendre qu’il existerait « une » discipline appelée « psychologie » enveloppant dans sa structure différents « départements », suivant une classification admise. C’est faux. Il n’y a aujourd’hui aucune unité de la psychologie. Il n’existe pas parmi les sciences humaines de discipline plus fragmentée que la psychologie. Si un physicien relativiste peut ne pas connaître la théorie quantique, il admet pourtant qu’elle fait partie de la physique. Il sait reconnaître ce qui fait ou non partie de la physique. Mais ce n’est pas le cas en psychologie où personne ne connaît l’ensemble des références. Les auteurs majeurs pour les libraires n’existent tout simplement pas dans l’enseignement. Il n’y a aucun rapport entre ce que l’on trouve dans les magazines grand public de psychologie et ce qui se pratique à l’Université. Les spécialistes disent pudiquement que les modèles biologiques de la recherche et le modèle culturel de la psychologie "ont du mal à s’articuler". Il faut mettre en garde le futur étudiant, s’il cherche dans la psychologie universitaire une quelconque forme de « connaissance de soi », il sera déçu et surpris.
Dans le consensus actuel on admet la différence entre psychiatrie, spécialisation des études de médecine dans la maladie mentale, psychanalyse, école fondée par Freud ; psychologie générale. On admet qu’un psychologue est, soit une personne que l’on embauche pour faire des tests de recrutement en entreprise, ou quelqu'un qui donne des consultations pour soulager des personnes vis-à-vis de leurs problèmes. Mais pour ce qui est des contenus, c’est le flou le plus complet.
Le mot psychologie veut dire « science » de « l’âme », en grec. C’est un mot qui n’a pas cours en psychologie. Nous pouvons dire connaissance du « psychisme », ou science de « l’esprit », ou de la « pensée », ou du « mental », ou du « comportement » etc. Cela donne autant de pistes différentes. La question qu’est-ce que la psychologie ? est redoutable en raison de la confusion régnante quand à l’objet que l’on considère. Il n'est même pas évident que le « connais-toi toi-même !» socratique ait aujourd'hui vraiment un sens en psychologie.
Nous avons commencé par des avertissements à l’adresse de futurs étudiants en psychologie. Les statistiques montrent que la psychologie fait le plein en première année de faculté, mais que dans les années suivantes, plus des deux tiers des effectifs disparaissent. On ne devrait pas se diriger vers des études de psychologie par défaut, sur de vagues réminiscence de terminale ou pour tenter de résoudre des problèmes personnels. On ne trouvera pas ce que l’on y cherche. De même, il y aurait erreur à croire que l’on y trouvera une discipline ayant une unité et une cohérence semblable à celle de la physique. La scientificité de la psychologie est très problématique. Elle ne donne guère de résultats sous la forme de lois précises et quand elle le fait, c’est nécessairement en ignorant ce qui constitue le cœur de la psyché. Karl Popper n’a aucun mal a soutenir que les théories psychologiques ne sont pas falsifiables.
Cela ne veut pas dire qu’elle n’ait pas une grande importance et que la compréhension de l’esprit doive rester en friche, bien au contraire. Aurobindo disait dans les années 40 que la psychologie occidentale était encore dans l’enfance. C’est encore largement justifié 70 ans plus tard, mais il y a cependant eu des avancées significatives et un renouvellement formidable, mais j’ai le regret de dire en dehors de l’Université. La psychologie la plus vivante est celle qui est entrée délibérément dans une perspective spirituelle et qui a par là rejoint la philosophie dans sa quête.
Vos avis ? surtout Fozzie ^^ s'il est pas en vacances je trouve ce qui est écrit largement vrai.
j'vous ai quand même évité de lire d'autres passages vachement plus longs...