Bucker a écrit :
Refuser de faire la guerre, il y a des Israéliens qui le font, par conviction religieuse le plus souvent. Question : quand la guerre est faite contre ceux qui veulent t'annihiler est-ce que c'est une option ? Se laisser abattre comme du bétail comme il y a 80 ans, c'est une option ?
Vu de France, tous les déportés français, les esclaves du STO, les prisonniers dans les camps, les otages civils exécutés, les résistants torturés, tu crois qu'ils regrettaient les "guerres faites pour les élites" ?
C'est bien gentil l'analyse marxiste de la 1ère guerre mondiale, mais ça ne s'applique pas à tous les conflits. Et ton discours sonne plus Bardamu que Jaurès.
L'option c'est partir: pas mal de juifs allemands, ceux qui avaient les moyens, dans les années 30 sont partis aux USA.
Ceux qui ne fuit pas n'ont simplement ni le choix ni les moyens.
Pour la guerre, je ne l'ai pas vécu, mais suffisamment relaté par ma famille :
Du côté de ma mère qui a l'époque a vécu sur Brest et Guingamp, ils ont été bombardés et déplacé 3 fois, perdant tout leur habitat rasé par les bombes.
Ma grand mère parlait souvent de cette période : elle n'avait aucun à priori, dépassée par le quotidien ou elle devait trouver comment nourrir ses 5 gosses. Elle a côtoyé des militaires allemands: difficile de les ignorer, et quand elle en parlait c'était sans haine, seulement " les bochs". Elle ne pouvait pas compter sur mon grand père, alcoolique et violent qui dépensait ce qu'il gagnait a la SNCF en bibine. Il était plus souvent a cultiver sa haine à un comptoir ou avec ses collègues résistants à pourrir le réseau SNCF quand ils le pouvaient pour emmerder l'occupant.
Je ne l'ai su qu'à la mort de ma grand mère, le passé résistant du GP, ma grand mère n'en parlait jamais, ma mère non plus : elle m'a simplement dit qu'elle aurait préféré qu'il soit un bon père plutôt qu'un résistant.
A la fin de la guerre, ma mère a été réfugiée à l'âge de 9 ans chez une famille en Belgique : elle devait y être accueilli pour 3 mois, elle y est resté pendant 3 ans. C'était pour soulager ma grand mère, et l'éloigner de la violence du GP. Ma grand mère a ensuite vécu jusqu'au début des années 70 sur Brest, dans des baraquements en bois construit à la hâte sur les ruines de Brest pour les réfugiés. Baraquements américain et français, cela représentait une petite ville dans la ville.
https://www.ouest-france.fr/br(...)17955
Ceux qui vivait dans ces quartiers étaient considérés comme des parias.
Quand au GP, je ne l'ai jamais connu, il a crevé seul et divorcé dans son alcool, et dans les poubelles de l'histoire. Il n'y a guère qu'une photo de lui avec ses potes devant un monument aux morts, avec son brassard FFI, vu comment il était flinguer avec son " uniforme" tu gratte le brassard avec photoshop et tu pourrais le prendre pour un milicien.
Pareil pour mon père, il a fait l'Algérie, il n'en parlait jamais et n'a jamais été aux réunions des "anciens cons" de l'Algérie.
Rien de vraiment glorieux dans la guerre.