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Le procès du sang contaminé s'est ouvert le mardi 09/02/1999. Cette affaire a commencé en 1982 avec toutes les incertitudes scientifiques qui régnaient à l'époque. Une circulaire précisant l'existence d'un risque avait été émise le 20/06/1983 par le Pr Roux. Elle n'a cependant pas été appliquée et visiblement il n'a pas eu à l'époque l'écoute nécessaire. Les prélèvements de sang ont continué dans le milieu carcéral et ont même augmenté à l'époque. Le dépistage a été rendu obligatoire le 1er août 1985. Trois ministres, et pas les moindre, sont poursuivis pour empoisonnement, Edmond Hervé, Georgina Dufoix et Laurent FABIUS. Ce dernier s'est livré le 11/02/99 à un monologue durant son procès, une première dans l'histoire de la Cinquième République, puisqu'en effet comble de l'ironie, les opposants étaient dehors, et non pas dans le tribunal. La justice est-elle en déroute, on peut le supposer. Il n'y a que dans les républiques bananières que l'on voit des procès sans opposition, sans contre interrogatoire, et sans dialogue. Pour d'autres procès, on n'a pourtant pas hésité à réquisitionner une salle complète pour les parties civiles, et pour des faits beaucoup moins graves, comme de vulgaires escroqueries, pour des promesses de cadeaux. Ici pour une affaire aussi grave, où il y a eu mort d'hommes avec du sang contaminé, où la vie de milliers de personnes a été mises ou est en jeu, la justice française n'a retenu que 7 victimes, et laisser à la porte les parties civiles. Le pire, c'est que les avocats des parties civiles, n'ont même pas été admis à cette cour. Il est rare de voir un procès se dérouler sans la présence de toutes les parties concernées. Dans ce cas précis, nous ne pouvons plus parler d'un état de droit. Quand la justice n'écoute qu'un seul son de cloche, on doit parler de partialité, et d'état de non droit. Certains politiques qui se sont exprimés semblent oublier l'existence de l'article 6 de convention européenne des droits de l'homme, qui spécifie ceci:
Toute personne à droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera, soit des contestations sur des droits et obligations de caractère civil, soit du bien fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. Le jugement doit être rendu publiquement, mais l'accès de la salle d'audience peut être interdit à la presse et au public pendant la totalité ou une partie du procès dans l'intérêt de la moralité, de l'ordre public...
Le genre de choses à ne pas oublier...quand on va voter.