A tous les enseignants, collégiens et lycéens du forum

Rappel du dernier message de la page précédente :
clarissep
Perfect Tommy a écrit :

Tu évoques le rôle des parents, ce n'est pas idiot. Mais je crois que ceux-ci ont surtout un rôle dans la structuration de l'enfant vis-à-vis de son rapport à l'autorité. Des parents faibles ou démissionnaires engendrent des enfants tyrans ou égoïstes, privés de repères et de valeurs, qui tôt ou tard caurons du tort à leur entourage et à eux-mêmes.

Peut-être peut-on néanmoins dire que des parents ayant le goût du travail et un respect profond pour l'institution qu'est l'école transmettent ce goût de l'effort à leurs enfants et participent certainement de la construction d'une image valorisante de l'école dans l'esprit de ceux-ci.

Ainsi beaucoup d'élèves provenant de milieux modestes ou eux-mêmes peu doués pour les études entretiennent-ils avec l'école des relations apaisées car cette institution conserve une image très positive dans leur famille, quand bien même celle-ci ne compte pas en son sein de polytechniciens ou d'archicubes !

En revanche, je pense que la baisse de niveau de l'enseignement n'est pas due au contexte familial mais bien à des choix politico-pédagogiques assumés par les institutions.


Je pense pour ma part qu'il s'agit d'un tout.
Les enfants maintenant sont en qlq sorte surprotégés, en en peut plus trop les punir ou les rouspéter qd ils font mal leur travail (sinon on va les traumatisé)...Effectivement, les coups de baton que recevaient nos grand-parents ce n'étaient pas ce qu'il fallait non plus mais en qlq sorte on est tombé dans le travers inverse où il faut pratiquement chouchouter ses petits élèves.
A la limite, tu te fais insulter par eux et en plus tu leur dis merci.
On est aussi passé dans une société où maintenant les enfants sont pas mal gâtés par la vie et ne se rendent plus vraiment compte de ce que veut dire travailler.
Et c'est sûr, il y a certainement une sorte de démission des parents qui pour la plupart n'apprenent plus certaines valeurs à leurs enfants. Combien d'enfants disent encore un simple bonjour ...mais les parents le font-ils eux aussi ou alors en est-on arrivé à être tellement pressé qu'on n'a plus le temps.
Et petit à petit, pour un tas de petites choses de ce genre qui s'accumulent, on en arrive là...
Perfect Tömmy
Citation:
Je pense pour ma part qu'il s'agit d'un tout.


Effectivement, les "réformes" de l'éducation que l'on dénonce ici sont le produit d'une époque donnée, d'un air du temps, d'un état de civilisation qui leur ont été propices...

Justement, je me pose la question suivante : quelle avenir pour une civilisation occidentale gangrénée par l'ultraconfort, la paresse, la jouissance consommatrice, l'égoïsme face à des peuples qui ont la niaque, la vraie (Inde, Chine, etc.) ?

Nous sommes en train de jouer gros, là, plus gros que nous ne le pensons, et personne ne s'en rend compte...
MarinaM
Perfect Tommy a écrit :
Citation:
Je pense pour ma part qu'il s'agit d'un tout.


Effectivement, les "réformes" de l'éducation que l'on dénonce ici sont le produit d'une époque donnée, d'un air du temps, d'un état de civilisation qui leur ont été propices...

Justement, je me pose la question suivante : quelle avenir pour une civilisation occidentale gangrénée par l'ultraconfort, la paresse, la jouissance consommatrice, l'égoïsme face à des peuples qui ont la niaque, la vraie (Inde, Chine, etc.) ?

Nous sommes en train de jouer gros, là, plus gros que nous ne le pensons, et personne ne s'en rend compte...


Dans l'immédiat, on tend a ressembler aux américains moyens, physiquement, et mentalement (qui ne savent pour la plupart pas placer l'europe sur une carte du moyen); mais a long terme je ne préfère même pas imaginer...
In Dub
clarissep
PlastiseeN a écrit :
Perfect Tommy a écrit :
Citation:
Je pense pour ma part qu'il s'agit d'un tout.


Effectivement, les "réformes" de l'éducation que l'on dénonce ici sont le produit d'une époque donnée, d'un air du temps, d'un état de civilisation qui leur ont été propices...

Justement, je me pose la question suivante : quelle avenir pour une civilisation occidentale gangrénée par l'ultraconfort, la paresse, la jouissance consommatrice, l'égoïsme face à des peuples qui ont la niaque, la vraie (Inde, Chine, etc.) ?

Nous sommes en train de jouer gros, là, plus gros que nous ne le pensons, et personne ne s'en rend compte...


Dans l'immédiat, on tend a ressembler aux américains moyens, physiquement, et mentalement (qui ne savent pour la plupart pas placer l'europe sur une carte du moyen); mais a long terme je ne préfère même pas imaginer...


Oui, c'est bien vrai mais aussi il est plus facile de diriger un pays de moutons que de personnes moins maléables. Et malheureusement, c'est ce que l'on est en train de faire, on crée une élite bien restreinte et le reste, on le laisse loin derrière.
De grâce !
Citation:
En revanche, je pense que la baisse de niveau de l'enseignement n'est pas due au contexte familial mais bien à des choix politico-pédagogiques assumés par les institutions.


J'ai failli poster un truc à ce sujet, mais j'ai renoncé en me disant qu'on me traiterait de parano, mais en réfléchissant, tout se tient...
Il n'y a qu'à regarder autour de soi pour comprendre que la baisse de l'esprit critique, de la culture, arrange ceux qui "gouvernent". (économiquement, politiquement... etc.)

Au 20h, on ne t'explique rien. Aux prime time pas de réflexion, on te dit quand applaudir. Pub star ac, Patrick le Lay, tout se tient. Dans les series, les gens applaudissent pour toi.
Nous croyons être maîtres de ce que nous faisons, mais pas exactement.
Je discutais récemment avec un ami qui me disait voir autour de nous le monde d'Orwell. Je comprends maintenant qu'on en est pas si loin en effet.
Quand Brighelli parle "d'ilotes", c'est exactement ça. On désarme progressivement les êtres pour pouvoir leur faire accepter ce qu'on veut, pour qu'ils ne saisissent pas les enjeux et qu'ils soient à la merci de ceux qui gouvernent.
Ce n'est pas aussi clair que ça, mais la logique implicite du système tient à ça.

ça me fait furieusement penser à ce que disait un philosophe mort en 1900. "Alors adviendra le dernier homme, celui qui n'aura plus les moyens d'avoir pitié de lui-même".

edit : je n'avais pas vu vos post plus haut, et je vois qu'on est exactement sur la même longueur d'ondes.
Je suis pas fou alors.
C'est exactement ce que dit perfect tommy, pour moi, c'est une époque, un tout.
Je dis ça sans ironie : allumez la télé un samedi soir, et regardez de quoi on se repaît (j'utilise "on" à dessein)... c'est objectivement pitoyable.
Des gens qui se remercient les uns les autres, qui font des courbettes, les bruits de public faux, le play-back.

Mais le tableau n'est pas tout noir. Les consommateurs (hé oui, l'homme est cela plus qu'autre chose aujourd'hui, un consommateur) s'unissent et deviennent plus forts. Les télespectateurs s'expriment (arrêt sur images, hebdo du médiateur, émission de Rachi Arhab). Le politiquement correct recule un peu, je trouve.
On a plus faim d'hommes qui ont un franc parler (Besancenot, Sarko...).
On a moins peur du politiquement correct (un mec comme Brighelli aurait été voué aux gémonies il y a encore 10 ans, et ce topic aurait fait 2 pages).
Il existe donc une réaction.
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.
MarinaM
De grâce ! a écrit :
Citation:
En revanche, je pense que la baisse de niveau de l'enseignement n'est pas due au contexte familial mais bien à des choix politico-pédagogiques assumés par les institutions.


J'ai failli poster un truc à ce sujet, mais j'ai renoncé en me disant qu'on me traiterait de parano, mais en réfléchissant, tout se tient...
Il n'y a qu'à regarder autour de soi pour comprendre que la baisse de l'esprit critique, de la culture, arrange ceux qui "gouvernent". (économiquement, politiquement... etc.)

Au 20h, on ne t'explique rien. Aux prime time pas de réflexion, on te dit quand applaudir. Pub star ac, Patrick le Lay, tout se tient. Dans les series, les gens applaudissent pour toi.
Nous croyons être maîtres de ce que nous faisons, mais pas exactement.
Je discutais récemment avec un ami qui me disait voir autour de nous le monde d'Orwell. Je comprends maintenant qu'on en est pas si loin en effet.
Quand Brighelli parle "d'ilotes", c'est exactement ça. On désarme progressivement les êtres pour pouvoir leur faire accepter ce qu'on veut, pour qu'ils ne saisissent pas les enjeux et qu'ils soient à la merci de ceux qui gouvernent.
Ce n'est pas aussi clair que ça, mais la logique implicite du système tient à ça.

ça me fait furieusement penser à ce que disait un philosophe mort en 1900. "Alors adviendra le dernier homme, celui qui n'aura plus les moyens d'avoir pitié de lui-même".


Ah je l'avais pa compris comme ca, mais effectivement, en y refléchissant...
T'oublies aussi toutes les publicités, "l'ado-cible" ou plus précisément le mouton de panurge qui fait comme les autres pour être accepté.
Phénomènes de mode, tu parles...

In Dub
Perfect Tömmy
Citation:
ça me fait furieusement penser à ce que disait un philosophe mort en 1900. "Alors adviendra le dernier homme, celui qui n'aura plus les moyens d'avoir pitié de lui-même".


Nietzsche

EDIT :
Citation:
Mais le tableau n'est pas tout noir. Les consommateurs (hé oui, l'homme est cela plus qu'autre chose aujourd'hui, un consommateur) s'unissent et deviennent plus forts. Les télespectateurs s'expriment (arrêt sur images, hebdo du médiateur, émission de Rachi Arhab). Le politiquement correct recule un peu, je trouve.
On a plus faim d'hommes qui ont un franc parler (Besancenot, Sarko...).
On a moins peur du politiquement correct (un mec comme Brighelli aurait été voué aux gémonies il y a encore 10 ans, et ce topic aurait fait 2 pages).
Il existe donc une réaction.


Tout comme il y a des parents d'élèves conscients de la difficulté du métier de professeur et de l'abération de la pédagogie prônée par les "spécialistes" et qui vous félicitent lors de rencontre pearents-profs parce que vous êtes le premier professeur de français de leur enfant à faire... des dictées et des contrôles de conjugaison, ainsi qu'à leur faire acheter des livres...

Ca m'est arrivée cette année, et je dois dire que les parents qui m'ont tenus ce langage étaient loin d'être des notables cultivés et "éclairés" mais des gens simples...
De grâce !
Citation:
Tout comme il y a des parents d'élèves conscients de la difficulté du métier de professeur et de l'abération de la pédagogie prônée par les "spécialistes" et qui vous félicitent lors de rencontre pearents-profs parce que vous êtes le premier professeur de français de leur enfant à faire... des dictées et des contrôles de conjugaison, ainsi qu'à leur faire acheter des livres...


On doit vraiment se sentir utile, se sentir bien. Prof c'est un beau boulot.
J'ai mis longtemps à le comprendre.
Vraiment, c'est dommage qu'on ne comprenne pas que c'est pour le bien des enfants qu'il faut les réveiller un peu de temps à autres...
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.
Perfect Tömmy
Citation:
On doit vraiment se sentir utile, se sentir bien. Prof c'est un beau boulot.
J'ai mis longtemps à le comprendre.
Vraiment, c'est dommage qu'on ne comprenne pas que c'est pour le bien des enfants qu'il faut les réveiller un peu de temps à autres... Smile


On a malgré tout des satisfactions, parfois !

C'est certainement un beau métier : transmettre son savoir, permettre à une jeune personne de comprendre le monde qui l'entoure, de mieux penser et de mieux s'exprimer, bref de devenir un homme libre...

Tu parles de réveiller les enfants et tu as tout à fait raison. L'erreur des pédagogos est de considérer l'enseignement comme une violence néfaste, d'où le fait qu'il prône des idéologies telles que l'élève au centre du systême et des pratiques pédagogiques exclusivement inductives.

Ont-ils donc oublié que l'enseignant par excellence est un "accoucheur d'âme" comme le disait si bien Socrate. Or il n'y a pas d'accouchement de l'esprit sans douleur, sans remise en question de soi-même et de ses préjugés, sans constatation de ses erreurs et de ses ignorances...
Geordie boy
Bande d'élitistes, j'ai lu pratiquement tout ce post. Très intéressant. Mais le discours et les visions élitistes de certains à propos de l'éducation et du savoir m'effraient...je me retrouve....
jazzprac
C'est intéressant comme discussion. Juste quelques réflexions:

- j'ai lu le bouquin de Brighelli. Le titre et le ton général volontiers provoc m'ont fait penser à quelques profs de maths bourrins que j'ai eu il y a bien longtemps, mais le fonds me semble juste sur beaucoup de points. Il est utile de rappeler de temps à autre qu'apprendre demande un peu de travail. Peut-être l'éducation nationale devrait-elle choisir entre " je transmets des connaissances" et "j'éveille".

- une réflexion s'impose sur la notion d'élitisme. Le fait de niveler par le bas, comme le dit plus ou moins Brighelli, est aussi une forme d'élitisme pervers, puisque seuls émergent ceux qui ont les moyens, l'entourage et le contexte culturel pour apprendre ailleurs qu'à l'école.

- j'ai passé le bac en 1977. Mon sentiment est que c'était...beaucoup plus facile qu'aujourd'hui. Je ne me souviens pas de m'être épuisé en stress et en révisions. Je n'ai pas le sentiment non plus d'un contenu global plus riche ou plus intéressant. Je me souviens en revanche d'avoir compris très tôt que je pouvais apprendre et comprendre mieux, plus vite et de manière plus large en lisant beaucoup, en cherchant moi-même, en lisant la presse, qu'à l'école. Ce n'était pas vrai de toutes les matières, évidemment: je suis une quiche en maths, ce que je regrette aujourd'hui parce que je suis sincèrement convaincu d'être passé à côté de quelque chose de passionnant. Mais aucun prof ne m'a aidé, autrement que par des conseils du genre " t'as qu'à faire des exercices pour que ça rentre".

- Enfin, il me semble qu'une des caractéristiques de l'époque, c'est de considérer que tout est égal à tout. On considère que BHL est un philosophe, que Céline Dion est une chanteuse et Marc levy un écrivain. Il me semble normal que cette vision des choses se retrouve à l'école. Je n'ai pas l'impression d'être élitiste en disant cela: c'est un simple constat.
"Take it easy. But take it."
Perfect Tömmy
Comme toujours, tes posts sont empreints de sagesse, Jazzprac !

Je rebondis seulement sur ton dernier argument : le mal intellectuel qui frappe notre société est bien ce relativisme absolu qui interdit que l'on propose la moindre échelle des valeurs. J'ai toujours été frappé par cette scie verbale que je retrouve dans le discours de bien des élèves lorsqu'un "débat" quelconque survient dans une classe : "C'est ma manière de pensée. Point barre." Jai l'impression que les jeunes sont aujourd'hui enfermés dans un quant-à-soi hostile à toute remise en question de leurs préjugés, parce que ceux-ci baignent dans un contexte où leur est constamment répété qu'il n'y a pas de vérité, que toutes les opinions se valent, que chacun est libre d'avoir "sa philosophie" (merci, Amel Bent).
De grâce !
jazzprac a écrit :
C'est intéressant comme discussion. Juste quelques réflexions:

- j'ai lu le bouquin de Brighelli. Le titre et le ton général volontiers provoc m'ont fait penser à quelques profs de maths bourrins que j'ai eu il y a bien longtemps, mais le fonds me semble juste sur beaucoup de points. Il est utile de rappeler de temps à autre qu'apprendre demande un peu de travail. Peut-être l'éducation nationale devrait-elle choisir entre " je transmets des connaissances" et "j'éveille".

- une réflexion s'impose sur la notion d'élitisme. Le fait de niveler par le bas, comme le dit plus ou moins Brighelli, est aussi une forme d'élitisme pervers, puisque seuls émergent ceux qui ont les moyens, l'entourage et le contexte culturel pour apprendre ailleurs qu'à l'école.

- j'ai passé le bac en 1977. Mon sentiment est que c'était...beaucoup plus facile qu'aujourd'hui. Je ne me souviens pas de m'être épuisé en stress et en révisions. Je n'ai pas le sentiment non plus d'un contenu global plus riche ou plus intéressant. Je me souviens en revanche d'avoir compris très tôt que je pouvais apprendre et comprendre mieux, plus vite et de manière plus large en lisant beaucoup, en cherchant moi-même, en lisant la presse, qu'à l'école. Ce n'était pas vrai de toutes les matières, évidemment: je suis une quiche en maths, ce que je regrette aujourd'hui parce que je suis sincèrement convaincu d'être passé à côté de quelque chose de passionnant. Mais aucun prof ne m'a aidé, autrement que par des conseils du genre " t'as qu'à faire des exercices pour que ça rentre".

- Enfin, il me semble qu'une des caractéristiques de l'époque, c'est de considérer que tout est égal à tout. On considère que BHL est un philosophe, que Céline Dion est une chanteuse et Marc levy un écrivain. Il me semble normal que cette vision des choses se retrouve à l'école. Je n'ai pas l'impression d'être élitiste en disant cela: c'est un simple constat.


Je suis aussi d'accord avec toi. Je souligne ce que tu dis en réponse au mess de Geordie Boy.
Brighelli, un élitiste? Oui et non. Le système actuel est comme tu dis "un élitisme pervers".
En essayant d'améliorer le niveau général, on fait du bien à TOUS les élèves.
ça me fait penser au titre d'un bouquin assez démago de Jack Lang "une école élitaire pour tous."

http://www.telerama.fr/debats/(...)02336

Je suis un peu blasé d'avoir raté ce chat, j'aurais bien posé une petite question...
Il semble que le bouquin ait un certain succès ! C'est donc qu'il répond à une attente !
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.
Perfect Tömmy
Pour ceux que cela intéresse, je mets un lien vers le site du collectif Sauver les Lettres, obscur groupuscule néo-fachisant constitué de professeurs de Lettres ayant l'indigne projet d'apprendre à lire et à écrire à leurs élèves, ainsi qu'à leur transmettre des connaissances littéraires et à former leur esprit critique...

http://www.sauv.net/

Plaisanterie mise à part, leur site est riche de témoignages et d'analyses pertinentes (peut-être un peu trop destinées aux spécialistes de la matière, parfois...) sur le contenu actuel des programmes et les méthodes pédagogiques prêchées par les IUFM...
jazzprac
Perfect Tommy a écrit :
Comme toujours, tes posts sont empreints de sagesse, Jazzprac !

Je rebondis seulement sur ton dernier argument : le mal intellectuel qui frappe notre société est bien ce relativisme absolu qui interdit que l'on propose la moindre échelle des valeurs. J'ai toujours été frappé par cette scie verbale que je retrouve dans le discours de bien des élèves lorsqu'un "débat" quelconque survient dans une classe : "C'est ma manière de pensée. Point barre." Jai l'impression que les jeunes sont aujourd'hui enfermés dans un quant-à-soi hostile à toute remise en question de leurs préjugés, parce que ceux-ci baignent dans un contexte où leur est constamment répété qu'il n'y a pas de vérité, que toutes les opinions se valent, que chacun est libre d'avoir "sa philosophie" (merci, Amel Bent).


Je ne suis pas certain qu'ils soient si enfermés que ça. Par exemple, il doit y avoir sur ce site de jeunes guitaristes qui pensent que leur avis sur un livre qu'ils n'ont pas lu vaut celui de leur prof de français. Cependant, ils reconnaitront volontiers qu'Olivier Olmos par exemple joue de la guitare beaucoup mieux qu'eux...Autrement dit, c'est aussi une question de repères. Je crois bien me souvenir d'avoir dit à ma prof de philo que mon avis valait celui de n'importe quel philosophe, quand j'avais 17 ans Ce qui est plus embêtant, c'est de conserver ce mode de pensée en devenant adulte. Je pense que ce refus de toute échelle de valeurs ne concerne pas que les adolescents, c'est effectivement comme tu le dis un contexte général.
"Take it easy. But take it."
Perfect Tömmy
Citation:
Je crois bien me souvenir d'avoir dit à ma prof de philo que mon avis valait celui de n'importe quel philosophe, quand j'avais 17 ans Embarassed


Incorrigible punk !

Je me souviens pour ma part avoir soutenu à mon prof de philo que son cour constituait un viol caractérisé de ma conscience !

EDIT : Pour en revenir au site du collectif Sauver les Lettres, vous y apprendrez entre autre chose à quel point la baisse des horaires de français depuis 1976 est manifeste :

- en 1976, un élève qui quittait le collège avait bénéficié dans sa scolarité de 2800 heures d'enseignement du français, cela depuis son entrée au CP jusqu'à la fin de son année de 3ème

- aujourd'hui, un élève ne profite plus que de 2000 heures de français ; cette perte de 800 heures signifie qu'un élève qui quitte le collège en fin de troisième a eu autant d'heures qu'un élève de 76 qui aurait quitté le collège en cours de 5ème !

Ajoutez à cela les ravages de l'apprentissage de la lecture par la méthode globale...

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