Salut,
Je suis avocat, pas dans cette spécialité qui relève du droit civil des obligations (je fais du droit public), mais je vais essayer de te donner quelques éclairages qui ne doivent pas être trop éloignés de la réalité 😉
D’une part as-tu conclu un contrat de vente ? Si oui, les parties (vendeur et acquéreur), vous devez vous en tenir aux clauses (sauf celles qui seraient non conformes au droit - souvent dites léonines ou abusives) avant même que s’appliquent des obligations légales pesant normalement davantage sur le vendeur qui possède la chose que sur l’acquéreur qui ne manifeste que son intérêt pour l’objet.
Si pas de contrat ça ne signifie pas qu’il n’y en a pas. Toute vente est un contrat, il est juste verbal... oui c’est un peu du « air contrat » 😅 difficile de prouver alors les clauses d’un contrat verbal, donc sur les conditions de la vente peu de choses à dire en l’etat, sauf que vous avez nécessairement eu une phase de pourparlers (notion qui a un sens juridique). Il y a naturellement eu une phase de discussion, de renseignements, de négo et ce sur la base d’une acte de publicité : ton annonce. Donc, là, clairement, on pourra aller fouiller et essayer d’opposer (réciproquement) des arguments liés aux conditions connues, acceptées des deux parties, de la vente.
Ensuite, autres éclairages, si j’etais un juge saisi d’un tel dossier, qu’en penserais-je ? Déjà j’essayerai de voir si l’acheteur qui s’estime lésé a bien été lésé. Or, rappelons qu’il s’agit de la vente d’un bien d’occasion, qui a eu plusieurs propriétaires, entre particuliers et non entre professionnels ou commercants (pas les mêmes obligations) mais dans un milieu de connaisseurs. On achète pas un tel instrument par hasard, sinon on lui préfère, vu les budgets, du neuf!
Donc premier point : y a t il lésion? Sans la teneur de vos échanges il est difficile de le savoir, mais ça peut être bon de les relire. A cet égard y a t il eu un vice du consentement dans leur sens classique (erreur sur la chose, dol (filouterie/escroquerie) ou encore violence). À te lire, je pencherai éventuellement sur le 1er cas, une éventuelle erreur de l’acheteur sur ce qu’il achetait, plus exactement penser acheter. Encore que... le vendeur apparaît de bonne foi et pouvait ignorer, toujours de bonne foi, des informations qui auraient pu apparaître essentielles pour l’acheteur, en ce qui concerne son bien...
Selon moi, et étant entre non pro, mais entre que connaisseurs et passionnés, le noeud de l’eventuel litige serait là : cet élément est-il si important qu’il peut mener à une résolution de la vente?
Rien n’est moins sûr car on pourrait arguer d’une maladresse de l’acheteur qui aurait pu se douter qu’un bien qui a 40 ans, qui n’est pas une première main, peut avoir des zones d’ombre dans l’historique. Et difficile d’en vouloir à un vendeur, même connaisseur, dans ces conditions. En outre il n’existe pas de régime légal, à ma connaissance de garantie dans ces ventes de gré à gré entre particuliers. Ainsi j’en conclurais que l’acheteur (ce que nous avons tous déjà fait, voire expérimenté hélas) s’exposait à une forme de risque qu’il ne pouvait ignorer en achetant une guitare ancienne d’occasion à un particulier.
Donc à ta place, je laisserai venir, avec compréhension naturellement de sa situation, car sa déception est réelle, mais en arguant de ta bonne foi. Libre à lui de toujours revendre et qui sait, à meilleur prix!