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Le mythe des condensateurs.
Les guitaristes et autres musiciens aiment parler du plus petit détail qui fera « le son » de leur instrument. En guitare électrique, le condensateur de tonalité ne déroge pas à la règle. Trouver le bon condensateur peut se révéléer fatiguant et souvent assez coûteux. L’internet est à ce titre bourré de légendes urbaines vantant la supériorité d’un type de condensateur sur un autre. Les discussions sont parfois houleuses entre les partisans du « je crois ce que mes oreilles entendent » et les partisans de la « science a toujours raison ». Je vais ici tenter de chasser des légendes urbaines à propos de ces condensateurs, qui comme la rime le mentionne, sonnent couvent comme emmerdeurs.
1. Comment ca marche ?
Le condensateur est utilisé dans une guitare comme filtre. En effet, un condensateur possède une grande résistance aux fréquences élevées et une petite résistance aux fréquences basses. En gros, il ne laisse passer que les aigus et bloque les basses.
Relié en parallèle sur le circuit, son rôle est d’absorber les fréquences aigues pour ne laisser passer que les basses. En gros, quand le potentiomètre est mis au maximum, le signal passe en direct dans la sortie jack et le condensateur ne joue (presque) aucun rôle. Si je ferme le circuit en tournant le potentiomètre de tonalité, une partie du signal est absorbée par le condensateur qui tue les aigus et laisse passer les basses. Fermé au maximum, l’intégralité du signal est traité, les aigus sont absorbés en totalité et les basses continuent de passer.
Certains prétendent que le condensateur, même avec la tonalité mise « a fond » joue un rôle sur le rendu sonore. La réponse est assez complexe. Lorsque le potentiomètre est poussé à fond, le circuit n’est pas ouvert mais possède une « ouverture » de 250 à 500 kilo-ohms. Théoriquement, une partie du signal serait traité mais dans une proportion infime et négligeable, l’oreille humaine n’étant théoriquement pas capable de sentir la différence.
2. Les caractéristiques d’un condensateur.
Le premier paramètre est sa capacité ou capacitance. Celle-ci est exprimée en Farads. Le Farad étant une très grande unité, on utilise ses sous-multiples comme le miro farad µF, le Nano farad nF et le pico farad pF.
La capacité du condensateur joue un rôle TRES important dans le son. En gros, plus la capacité est grande, plus il absorbera d’aigus.
La seconde caractéristique du condensateur elle aussi très importante mais souvent négligée, c’est sa tolérance. Un condensateur de bonne qualité a une tolérance de 5 à 10% tandis qu’un condensateur peut avoir une tolérance jusque 80%… L’influence sur le son est très grande, car deux condensateurs identiques peuvent avoir des capacités assez éloignées alors qu’on les imagine très proches.
La troisième caractéristique est sa tension maximale de service. Celle-ci n’a AUCUNE influence sur le son.
Enfin, le type de condensateurs utilisés en guitare n’a lui aussi aucune influence, quoi qu’en disent les puristes.
3. Les différents types de condensateurs utilisés.
De gauche à droite, un condensateur plastique, un condensateur céramique, un condensateur mylar et un condensateur papier huilé (PIO, Paper in oil).
Le plastique est peu utilisé en guitare, les plus populaires sont les céramique, mylar et PIO.
Le condensateur céramique.
Ce type de condensateur est très utilisé en audio. Peu cher, beaucoup de gens l’exècrent en guitare lui imputant un son relativement mauvais.
Les condensateurs céramiques ont généralement une (trop) grande tolérance de fabrication. Les plus courants sont de tolérance –20 / +80% de leur valeur nominale. Cependant, il existe des condensateurs céramique de faible tolérance (normes militaires) qui donneront un résultat très valable et constant entre deux composants différents.
Bannir le condensateur céramique est un non sens au vu de cette remarque, c’est la tolérance de ce dernier qui entre en ligne de compte.
Le condensateur mylar.
Très utilisé de série dans les guitares modernes, le mylar a de nombreuses qualités en plus de son faible prix. Les tolérances sont bonnes, ce qui donne une constance dans le rendu et le prix est assez bas. Un reproche qui est fait à ces condensateurs de série est le côté trop « rapide » de la tonalité.
Le problème n’est pas le condensateur en lui même mais sa capacité assez élevée montée de série. A noter que les fameux condensateurs « Orange drop » très prisés sont de ce type, nous en parlerons plus loin.
Le Paper in oil.
Un beau mythe ! Ces condensateurs de très bonne qualité sont fabriqués selon les anciennes méthodes. Dépassés de nos jours, plus aucun constructeur ne les utilise pour ses productions, sauf peut-être dans des guitares dites Vintage dont la ressemblance avec le modèle d’origine est poussé dans le moindre détail.
Il n’est pas exempt de défauts : Il vieillit mal, sa tension maximal chute, ce qui n’est pas important dans une guitare. Il est également plus rare, donc plus cher. Si on en possède, on peut les installer, mais investir dans ce genre de condensateur est inutile.
4. Le cas du « Orange drop ».
Le orange drop est un condensateur Orange, très joli à regarder mais terriblement efficace. Il s’agit d’un condensateur Mylar de très haute performance, avec une tolérance très étroite et une tension maximale très élevée (600 volts voire plus).
Très fiable et performant dans les amplis, son usage en guitare me laisse dubitatif : Avons nous besoin d’un condensateur qui résiste à 600 volts alors que dans une guitare, les tensions sont toujours inférieures à UN volt ? La réponse est non ! Si on possède de tels condensateurs, leur installation peut se faire mais investir dans ce genre de condensateur est inutile, en théorie… On les trouve a bas prix chez les revendeurs de composants, mais un Mylar ordinaire de même capacité et de même tolérance sera exactement pareil.
5. Le type de condensateur modifie le son.
Une belle légende. Je mets quiconque au défi (y’a rien à gagner) de percevoir une différence entre des condensateurs de même caractéristiques (capacité et tolérance) mais de type différent. Souvent, des gens entendnet à juste titre une différence, mais celle-ci n’est pas due au type de condensateur, mais à sa valeur et tolérance.
J’ai lu sur un forum que certains condensateurs avaient leur capacité qui variait en fonction de la fréquence qui les traversait. La formule de la capacité du condensateur est connue et la fréquence n’a aucune influence sur celle-ci. La seule différence serait dans la courbe d’impédance du condensateur, or, les variations sont minimes et imperceptibles à l’oreille humaine, seuls des appareils de mesure précis étant capables de la mesurer.
6. Les « bumble-bees et autres New Old Stock.
Ces types de condensateurs sont célèbres pour avoir équipé des guitares mythiques comme des Gibson et autres. Les vendeurs de tels accessoires en demandent souvent des prix très élevés, jusque 80 euros pour un condensateur alors qu’un Mylar ordinaire se trouve à quelques centimes.
Ces composants sont des « collectors », idéaux pour restaurer un instrument à l’origine. Ceux qui vous prétendent qu’ils vous donneront un son plus vintage sont des menteurs qui n’en veulent qu’à votre porte monnaie. Pour un utilisateur, ces condensateurs sont inutiles, seule la collection justifie leur commercialisation.
7. La progressivité et la bonne combinaison.
Merci à Super Taz d'avoir noté une confusion dans mon premier récit.
Le potentiomètre joue énormément dans la tonalité, de lui dépend la progression du contrôle. Il vous faut soit un potentiomètre LINEAIRE (Noté B), soit un Logarithmique (Noté A pour Audio Taper). Ce qui change est la progressivité du contrôle. De nombreux constructeurs ont déjà adopté cette solution (Cas sur Epiphone par exemple).
Si votre tonalité vous semble trop « directe », adoptez un condensateur de plus petite capacité et associez-le à un potard de plus grande valeur et Linéaire. Dans tous les cas, des essais sont nécessaires.
8. Conclusion.
A l’exception des modèles très chers, tout condensateur peut s’adapter sur une guitare. Le Mylar étant cependant une technologie fiable, on préfèrera toujours en installer un de ce type.
Mais ne rêvez pas, l’installation d’un Orange Drop ne fera pas de miracle par rapport à un Mylar classique et si votre guitare possède des condensateurs céramiques, la première chose à faire est de vérifier sa tolérance, ce sera celle-ci qui sera en cause avant le type de condensateur concerné.
Généralement, de série sont installés des condensateurs de 47 nF. Si ceux-ci vous semblent atténuer trop fortement les aigus, passez à 22 nF, Mylar vert, céramique ou Orange Drop, peu importe, seule sa capacité (et sa tolérance) sont vraiment importantes.
Les guitaristes et autres musiciens aiment parler du plus petit détail qui fera « le son » de leur instrument. En guitare électrique, le condensateur de tonalité ne déroge pas à la règle. Trouver le bon condensateur peut se révéléer fatiguant et souvent assez coûteux. L’internet est à ce titre bourré de légendes urbaines vantant la supériorité d’un type de condensateur sur un autre. Les discussions sont parfois houleuses entre les partisans du « je crois ce que mes oreilles entendent » et les partisans de la « science a toujours raison ». Je vais ici tenter de chasser des légendes urbaines à propos de ces condensateurs, qui comme la rime le mentionne, sonnent couvent comme emmerdeurs.
1. Comment ca marche ?
Le condensateur est utilisé dans une guitare comme filtre. En effet, un condensateur possède une grande résistance aux fréquences élevées et une petite résistance aux fréquences basses. En gros, il ne laisse passer que les aigus et bloque les basses.
Relié en parallèle sur le circuit, son rôle est d’absorber les fréquences aigues pour ne laisser passer que les basses. En gros, quand le potentiomètre est mis au maximum, le signal passe en direct dans la sortie jack et le condensateur ne joue (presque) aucun rôle. Si je ferme le circuit en tournant le potentiomètre de tonalité, une partie du signal est absorbée par le condensateur qui tue les aigus et laisse passer les basses. Fermé au maximum, l’intégralité du signal est traité, les aigus sont absorbés en totalité et les basses continuent de passer.
Certains prétendent que le condensateur, même avec la tonalité mise « a fond » joue un rôle sur le rendu sonore. La réponse est assez complexe. Lorsque le potentiomètre est poussé à fond, le circuit n’est pas ouvert mais possède une « ouverture » de 250 à 500 kilo-ohms. Théoriquement, une partie du signal serait traité mais dans une proportion infime et négligeable, l’oreille humaine n’étant théoriquement pas capable de sentir la différence.
2. Les caractéristiques d’un condensateur.
Le premier paramètre est sa capacité ou capacitance. Celle-ci est exprimée en Farads. Le Farad étant une très grande unité, on utilise ses sous-multiples comme le miro farad µF, le Nano farad nF et le pico farad pF.
La capacité du condensateur joue un rôle TRES important dans le son. En gros, plus la capacité est grande, plus il absorbera d’aigus.
La seconde caractéristique du condensateur elle aussi très importante mais souvent négligée, c’est sa tolérance. Un condensateur de bonne qualité a une tolérance de 5 à 10% tandis qu’un condensateur peut avoir une tolérance jusque 80%… L’influence sur le son est très grande, car deux condensateurs identiques peuvent avoir des capacités assez éloignées alors qu’on les imagine très proches.
La troisième caractéristique est sa tension maximale de service. Celle-ci n’a AUCUNE influence sur le son.
Enfin, le type de condensateurs utilisés en guitare n’a lui aussi aucune influence, quoi qu’en disent les puristes.
3. Les différents types de condensateurs utilisés.
De gauche à droite, un condensateur plastique, un condensateur céramique, un condensateur mylar et un condensateur papier huilé (PIO, Paper in oil).
Le plastique est peu utilisé en guitare, les plus populaires sont les céramique, mylar et PIO.
Le condensateur céramique.
Ce type de condensateur est très utilisé en audio. Peu cher, beaucoup de gens l’exècrent en guitare lui imputant un son relativement mauvais.
Les condensateurs céramiques ont généralement une (trop) grande tolérance de fabrication. Les plus courants sont de tolérance –20 / +80% de leur valeur nominale. Cependant, il existe des condensateurs céramique de faible tolérance (normes militaires) qui donneront un résultat très valable et constant entre deux composants différents.
Bannir le condensateur céramique est un non sens au vu de cette remarque, c’est la tolérance de ce dernier qui entre en ligne de compte.
Le condensateur mylar.
Très utilisé de série dans les guitares modernes, le mylar a de nombreuses qualités en plus de son faible prix. Les tolérances sont bonnes, ce qui donne une constance dans le rendu et le prix est assez bas. Un reproche qui est fait à ces condensateurs de série est le côté trop « rapide » de la tonalité.
Le problème n’est pas le condensateur en lui même mais sa capacité assez élevée montée de série. A noter que les fameux condensateurs « Orange drop » très prisés sont de ce type, nous en parlerons plus loin.
Le Paper in oil.
Un beau mythe ! Ces condensateurs de très bonne qualité sont fabriqués selon les anciennes méthodes. Dépassés de nos jours, plus aucun constructeur ne les utilise pour ses productions, sauf peut-être dans des guitares dites Vintage dont la ressemblance avec le modèle d’origine est poussé dans le moindre détail.
Il n’est pas exempt de défauts : Il vieillit mal, sa tension maximal chute, ce qui n’est pas important dans une guitare. Il est également plus rare, donc plus cher. Si on en possède, on peut les installer, mais investir dans ce genre de condensateur est inutile.
4. Le cas du « Orange drop ».
Le orange drop est un condensateur Orange, très joli à regarder mais terriblement efficace. Il s’agit d’un condensateur Mylar de très haute performance, avec une tolérance très étroite et une tension maximale très élevée (600 volts voire plus).
Très fiable et performant dans les amplis, son usage en guitare me laisse dubitatif : Avons nous besoin d’un condensateur qui résiste à 600 volts alors que dans une guitare, les tensions sont toujours inférieures à UN volt ? La réponse est non ! Si on possède de tels condensateurs, leur installation peut se faire mais investir dans ce genre de condensateur est inutile, en théorie… On les trouve a bas prix chez les revendeurs de composants, mais un Mylar ordinaire de même capacité et de même tolérance sera exactement pareil.
5. Le type de condensateur modifie le son.
Une belle légende. Je mets quiconque au défi (y’a rien à gagner) de percevoir une différence entre des condensateurs de même caractéristiques (capacité et tolérance) mais de type différent. Souvent, des gens entendnet à juste titre une différence, mais celle-ci n’est pas due au type de condensateur, mais à sa valeur et tolérance.
J’ai lu sur un forum que certains condensateurs avaient leur capacité qui variait en fonction de la fréquence qui les traversait. La formule de la capacité du condensateur est connue et la fréquence n’a aucune influence sur celle-ci. La seule différence serait dans la courbe d’impédance du condensateur, or, les variations sont minimes et imperceptibles à l’oreille humaine, seuls des appareils de mesure précis étant capables de la mesurer.
6. Les « bumble-bees et autres New Old Stock.
Ces types de condensateurs sont célèbres pour avoir équipé des guitares mythiques comme des Gibson et autres. Les vendeurs de tels accessoires en demandent souvent des prix très élevés, jusque 80 euros pour un condensateur alors qu’un Mylar ordinaire se trouve à quelques centimes.
Ces composants sont des « collectors », idéaux pour restaurer un instrument à l’origine. Ceux qui vous prétendent qu’ils vous donneront un son plus vintage sont des menteurs qui n’en veulent qu’à votre porte monnaie. Pour un utilisateur, ces condensateurs sont inutiles, seule la collection justifie leur commercialisation.
7. La progressivité et la bonne combinaison.
Merci à Super Taz d'avoir noté une confusion dans mon premier récit.
Le potentiomètre joue énormément dans la tonalité, de lui dépend la progression du contrôle. Il vous faut soit un potentiomètre LINEAIRE (Noté B), soit un Logarithmique (Noté A pour Audio Taper). Ce qui change est la progressivité du contrôle. De nombreux constructeurs ont déjà adopté cette solution (Cas sur Epiphone par exemple).
Si votre tonalité vous semble trop « directe », adoptez un condensateur de plus petite capacité et associez-le à un potard de plus grande valeur et Linéaire. Dans tous les cas, des essais sont nécessaires.
8. Conclusion.
A l’exception des modèles très chers, tout condensateur peut s’adapter sur une guitare. Le Mylar étant cependant une technologie fiable, on préfèrera toujours en installer un de ce type.
Mais ne rêvez pas, l’installation d’un Orange Drop ne fera pas de miracle par rapport à un Mylar classique et si votre guitare possède des condensateurs céramiques, la première chose à faire est de vérifier sa tolérance, ce sera celle-ci qui sera en cause avant le type de condensateur concerné.
Généralement, de série sont installés des condensateurs de 47 nF. Si ceux-ci vous semblent atténuer trop fortement les aigus, passez à 22 nF, Mylar vert, céramique ou Orange Drop, peu importe, seule sa capacité (et sa tolérance) sont vraiment importantes.
Hé les mecs, j'ai composé une chanson qui dure 5 minutes 15, et si on l'appellait 5:15 ???