PATRICK LARBIER a écrit :
Voici un post qui va en faire hurler plus d’un…
Résumons ce topic depuis le début : pour harmoniser, i faut d’abord écrire la grille d’accords. On écrit les accords simplement sans enrichissements. Une grille de base ne contient pas de sixte, pas de 13b ni de 11#. On pense simple, on écrit simple. Si la mélodie est « classique », pas de 7M, et les accords m7 peuvent aisément être remplacés par des accords mineurs tout court.La règle est : je simplifie au maximum.
On obtient donc une grille du type : C Am Dm etc…
Comment trouver ces accords ?
Là, il n’y a pas vraiement de règle. On joue, on tatonne, et… on trouve. Je ne saurais trop répéter que pour trouver, il faut CHANTER. Toutes les grilles bancales qui ont été postées n’ont pas été chantées (j’en mets mon auriculaire gauche à couper).
Une approche simple est que si je suis en Do majur, alors les accords que je trouverai naturellement seront
C Dm Em F G Am Bm75b
Bon, j’ai trouvé mes accords. Donc, maintenant, je veux écrire l’harmonisation.
Le premier reflexe, c’est de faire simple. Donc, on écrit tout en accords de trois sons. C’est contraignant, mais au moins on ne risque pas d’en mettre partout.
Un axiome de base du musicien est que :
Tout musicien qui ne sait pas quoi jouer joue alors un maximum de notes en espérant que l’une d’entre elles soit correcte.
Conséquence numéro 1 : le mauvais musicien en met partout
Conséquence numéro 2 : le bon musicien en joue souvent peu
Conséquence numéro 3 : le musicien sage suit un principe de précaution qui consiste à appliquer la conséquence numéro 2.
Lorsque nous avons défini la suite d’accords, nous devons à présent écrire la musique. Et là, ça devient souvent problématique. Alors, il y a un truc…
Il y a eu une grande polémique sur ce même forum concernant la définition des Drops 2.
Le Drop 2, comme son nom l’indique, est un terme anglo-saxon. Il a une signification particulière. On parle également de Drop3 , Drop 4 , mais pas encore de Drop 5, ni Drop 8 à la puissance 3. Pour ma part, et malgré le fait que ces définitions apparaissent dans des bouquins yankees, je garde ma définition, même si je suis le seul sur Terre à l’adopter. Pour une bonne raison : ma définition permet d’arriver plus simplement et plus facilement à un résultat musical.
Je m’explique.
Prenons un accord de Do majeur : do mi sol. J’ai insisté sur le fait qu’on ne doit pas jouer ces notes dans un ordre aussi serré. Il faut ouvrir l’accord, en jouant par exemple do sol mi. Et tous les accords seront joués avec cette logique d’écartement.
Revenons aux drop 2 (et ma définition que je ne suis pas près d’abandonner…):
L’accord intial est C : do mi sol
Le drop 2 : on prend la deuxième note et on la joue en dessous de la première : mi do sol. Et on obtient un accord ouvert. Notons qu’en jouant la deuxième note au dessus de la troisième, do mi sol, on obtient aussi un accord ouvert. Ce qui importe, c’est balancer cette seconde note ailleurs.
Puisque le Drop 2 permet de créer un renversement ouvert , et que l’accord ouvert est bien celui qui nous intéresse pour harmoniser, on en arrive à la question :
Combien y a t-il de Drop2 ?
La réponse est simple : nous avons trois Drop2 pour les accords majeurs, et 3 pour les accords mineurs.
Ecrivons les :
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5--9--12-----------5--8---12----------------------------------------------
2--5--10-----------1--5---10------------------------------------------------
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3--8--12-----------3--8---11-------------------------------------------
Supposons que la grille soit C Am Dm G
Alors nous jouerons le voicing en n’utilisant QUE ces positions. On choisira la position de Drop2 en fonction de deux contraintes :
1 – la note de la mélodie est la note aigue du Drop2
2 – les positions doivent s’enchainer sans grand heurt.
A présent, que se passe t-il si la grille contient un accord 7 ?
Et bien on reprend ces positions, et on baisse la fondamentale de 1 ton pour obtenir l’accord 7.
Ex sur C7 :
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9---------------------------------------------------------------------
5---------------------------------------------------------------------
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6-------------------------------------------------------------------
On voit bien ensuite qu’en changeant une seule note du Drop2, alors on obtient un accord enrichi (accord 6 , 7M, etc…).
Quer se passe t-il si la mélodie ne cadre pas avec les positions ?
C’est donc qu’il faut modifier le Drop2 : on tombe dans le cadre de l’accord enrichi.
Mais toujours, on reste avec des accords de 3 sons.
Quelques reflexions :
On apprend des positions d’accords au début de l’apprentissage guitare qui ne sont pas de Drop2. Pourquoi ne pas commencer directement avec ces positions puisqu’elle sont si musicales ? Et bien oui, pourquoi ?….
J’encourage chacun à modifier son jeu dès à présent pour ne jouer que des Drop2 ainsi définis. Libre à chacun ensuite de revenir à un jeu plus traditionnel.
En accompagnement, le Drop2 ainsi défini permet d’accompagner n’importe quoi, du New Orleans au Rock de Eric Johnson.
Voilà…. Il se trouve que cette application des Drop2 n’apparaît à mon sens que dans un seul ouvrage en Français : le mien co-signé avec Thierry Vaillot « Improvisation JazzII ». Bien que cette définition ne coincide pas avec les définitions anglo-saxonnes, il me semble évident qu’ainsi présenté, le Drop2 est largement plus facilement exploitable. C’est pour cette raison que je n’hésite pas à conserver cette définition du Drop2.
Ce post est un peu long….. Je serai ravi de répondre aux questions.
bon j'ai tout lu aprés mais c'est vraiment...trés interessant...bon je viens de potasser le truc...vraiment superbe...au niveau du jeu en arpège c'est vraiment top !!!....la mélodie est déposée ?