Chopper a écrit :
Une remarque toutefois, concernant le post de Patrick quand il parle du positionnement des tierces. On aborde par là les notes cibles si je comprends bien, souvent tierces et 7eme. Mais à force d'insister tout le temps sur le placement de ces notes, ne risque t-on pas de figer, d'uniformiser l'impro ?
S'il ne faut retenir qu'une seule chose dans mes explications passsees et a venir c'est : LES TIERCES ET LES SEPTIEMES.
On peut, c'est vrai , imaginer qu'en insistant sur ces deux notes, on caricature l'improvisation. Il n'en est rien. Mais surtout, on s'apercoit que meme apres 10 ans de pratique, on a toujours un mal fou a les placer correctement.
Tres franchement, toute la musicalite du Jazz repose sur ce principe. Toute l'impro du jazz, meme lorsque'elle s'aventure vers les terrains du jeu Out, s'appuie sur ce principe.
La meilleure illustration est A Holdsworth : personne, ni meme lui (j'en suis convaincu), ne peut expliquer exactement chaque note des ses impros. Tout repose sur des enchainements de chromatismes, couleurs modales et bizarreries qui font de lui un improviteur absolument unique. Et pourtant, a chaque fois qu'il part d'un une zone completement delirante (et dans laquelle il pourrait lui aussi se perdre), il se debrouille toujours pour recadrer son discours en arrivant sur .... la tierce du prochain accord.
Jouer la tierce - et la septieme - c'est:
- justifier la grille d'accords
- rappeler a l'auditeur la structure d'un morceau dans lequel il s'est peut-etre perdu a force d'entendre des cascades de notes
- magnifier la melodie du morceau (qui elle aussi est basee sur les tierces et septiemes)
- clarifier son jeu
- donner un sens a toutes les extentions du chorus
- c'est surtout ce qui, dans nos oreilles, exprime le mieux la musicalite d'une piece tonale.