Rustedcans a écrit :
Je ne suis pas un fin connaisseur des guitares PRS, mais je pense qu'ils ont plus développé leur gamme SE, car plus abordable et de plus en plus qualitative.
J'ai pu essayer une SE DGT, grosse claque ! Micros super organiques, manche confortable, positions intermédiaires hyper utilisables. Très bonne LP like, bon 1200€ quand même, mais une très bonne gratte, avec de la personnalité.
Je pense que ce segment des SE est plus rentable pour eux, peut-être que je me trompe, mais vu qu'ils inondent le marché avec cette gamme ??
C'est un peu plus compliqué que ça en fait et un poil plus vicieux aussi. Cela se réfère en partie à la loi des rendements décroissants.
Alors, je n'ai pas essayé de DGT SE, j'ai une DGT us de 2013, je ne connais de PRS que la prod USA et ma Vela S2.
Mais PRS a pris la décision d'augmenter ses prix US, d'accord, mais, ils savent très bien que leurs guitares US étaient destinées à des utilisateurs ayant un peu de moyen et que l'occas se dirigeait aux guitaristes "plus populaires" donc aux moyens plus modestes. Equilibre maintenu des années, tant que l'économie mondiale ne partait pas (effet totalement provoqué) en carafe.
En changeant le prix de base de la guitare Core US et donc en changeant de segments d'acheteur, segments qui se rétrécie forcement, ils savaient pertinemment que cela aller laisser un creux, voir un vide béant, à la merci des autres marques qui proposent des produits (ne parlons plus de guitare ici, car à leur niveau, il ne s'agit plus de musique).
PRS se devait donc de proposer des gammes comblant ce gouffre économique et finalement vital pour l'entreprise, car leur prod usa CORE, ne pouvait plus avoir la quantité d'unité nécessaire dispo à la vente (réduc de personnel) et prix qui augmentent donc moins d'acheteurs potentiels et donc moins de bénéfice pour faire tourner la boutique.
Ils ont amorcé le développement massif de leur gamme SE (jusqu'à faire des vidéos avec Grissom pour le lancement de la DGT SE, impensable il y a quelques années en arrière), mais leur réputation de qualité constante et de fiabilité, devient ici à double tranchant, car il ne pouvait pas proposer l'excellence de finition de leur gamme CORE d'un côté, réputation acquise au prix de lourds efforts durant des années depuis la création de la marque et une gamme SE de piètre qualité avec des normes/cahier des charges qui n'ont plus aucun rapport avec la marque et ses qualités intrinsèques. Cela aurait été suicidaire et profondément contre-productif.
Donc les SE ont une très bonne qualité générale et sont techniquement vouées à avoir cette même qualité qui augmente ds le temps, mais paradoxalement, cela a un cout et forcément... les gammes SE augmentent aussi en prix, c'est un cercle vicieux, et cela, même si la qualité se maintient un temps. Donc sur la durée la gamme SE deviendra de moins en moins rentables, car plus pointue, donc plus difficile à produire sur la durée (unité en rupture régulière), la loi des rendements décroissants prend ici tout son sens !
Eh oui, 1200€ ou même 1000€ pour une DGT asiat, c'est très cher et la guitare est régulièrement en rupture de stock, la prod ne suit pas (un facteur qui montre déjà une faiblesse dans ce process économique hasardeux sur lequel PRS s'est lancé) car on ne fabrique pas cette guitare comme une strat Squier. Sur quelques années, on arrive déjà à des prix de SE limited ou de S2 en occas, aux prix de Core US en occas, il y a à peine quelques années en arrière... les Mc Carty US étaient à 900/1200€ d'occas et avec option.
Je ne sais pas ce que PRS trouvera comme "astuce" économique pour compenser cela... peut-être une autre gamme, inférieur en qualité, qui lancera un nouveau cycle pour quelques années, les sauvant une fois de plus de la banqueroute.
Fender est maitre dans l'art de complémenter les gammes de son catalogue, ils ont un produit pour toutes les couches sociales, et c'est d'ailleurs dramatiquement pathétiques, car il ne s'agit bien plus ici de musique, mais de produits, comme un téléphone ou un pot de confiture au taux de fruit/sucre variable en fonction du prix de vente.
Gibson aussi se défend pas mal à ce petit jeu (Epiphone suit la même voie que les SE avec la loi des rendements décroissant d'ailleurs), mais l'équipe de vampires à la tête actuellement de la marque, applique une autre stratégie qui cible leur attention sur des prix de plus en plus excessifs en testant régulièrement leur cheptel d'acheteur aveugles. Les limites des prix Gibson ne sont pas encore atteintes, mais ils s'y attèlent avec opiniâtreté