manu68 a écrit :
C'est vrai que j'ai tendance à jouer trop en avance. Et ça même sur des morceaux rapides. A mon avis c'est typique des débutants.
Je vais y faire attention.
Le métronome, j'ai essayé pour des gammes ou du déchiffrage de morceaux, mais après franchement j'ai du mal. Je sais que je devrais plus l'utiliser, mais c'est tellement tentant de jouer "comme on le sens".
Mon épouse qui fait de la clarinette (classique) considère quasiment comme "hérétique" le fait de ne pas jouer exactement ce qui figure sur la partition.
Effectivement, c'est toute la différence entre le classique et le jazz. Dans une vision scolaire du classique, on vise la perfection du jeu « on top », c’est à dire « exactement sur le temps ». En réalité, eux aussi utilisent le « rubato », mais je crois qu’il s’agit d’une notion « avancée » d’interprétation.
Pour nous, en jazz, dans la majorité des cas, il est préférable d’être « en retard ». Cela donne une impression de lenteur (qui est fausse d’ailleurs). Mon impression, c’est que ce genre d’artifice joue littéralement avec le cerveau de l’auditeur et est un des éléments constitutifs du style jazz classique.
Quoi qu’il en soit, pour pouvoir jouer en retard, et ce, de manière régulière, il faut absolument savoir jouer « on top ». Donc, il faut faire ami-ami avec ton métronome, voire être le patron de ton métronome.
Je dis ça, parce qu’on peut distinguer des différences notables dans la régularité des métronomes. Notamment, les métronomes sous formes d’applet java ou flash, qui sont tributaires de variations importantes. Ce week end, j’ai joué sur l'accordeur/métronome d’un copain qui s’est avéré très irrégulier au point qu’on a du en changer.
Toujours ce week end, un ami « jazzifiant niveau débutant » a fait l’expérience avec moi. Le jeu « comme on le sent » t’oblige à faire des galipettes harmoniques pour jouer jazz, alors qu’un jeu « très régulier » sonne jazz par essence, sans galipette. Le simple déroulé d’une gamme de C majeure sonnait jazz par le simple emploi de croches swinguées. Dès lors, lorsque tu rajoutes la couche harmonique (notes cibles, jeu altéré), le style jazz se révèle en force.
Ce qui est marrant, c’est que beaucoup de contributeurs m’ont tancé à mes débuts sur ce même fil, pour que je revienne aux fondamentaux et que j’arrête mes galipettes. Aujourd’hui, c’est moi qui donne ce conseil… mais, c’est tellement vrai !!
Le jazz en guitare, c'est :
- le rythme (tempo, pulsation, on top, laid back..)
- L'harmonie (majeur, mineur, altéré, diminué...)
- la technique instrumentale (glissés, rapidité, écarts de doigts, jeu en octaves, etc...)
Tout le monde gagne à travailler dans le domaine où il est le plus faible. La satisfaction qui en résulte est importante.