Courtial a écrit :
Idem, j'ai un peu de mal en général avec les guitaristes français, qui ont souvent tendance à en faire trop pour épater la galerie (Lagrène, Giniaux, Moignard, etc.), alors qu'au contraire ça gâche à chaque fois - à mon goût - leur morceaux.
Un très beau concert de Raphaël Faÿs, il y a deux ans, en duo, dans une église.
Un mélange de jazz, de plusieurs horizons, avec le flamenco. Mélanges ou mariages qu'il revoyait, à sa manière, dans presque chaque morceau.
Très distrait au début. Presque étranger.
Et après, l'apothéose. Jusqu'au terme.
J'avais vite oublié la virtuosité superlative pour ne plus écouter que la musique.
Et une bonne partie de la nuit passée avec lui, et d'autres amis, à manger des moules et boire du Sancerre.
Un homme d'une gentillesse assez redoutable, écoutant les autres comme c'est pas permis.
Un homme aussi amer, sur le milieu musical français, notamment.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.