El Phaco a écrit :
A lire dans la traduction de Vialatte, sinon ça perd pas mal de sel cette histoire.
"Mode Jules Albert" on
Kafka je l'ai pris dans la figure à 25 ans...J'ai rien compris...
En cherchant un peu je me suis aperçu que l'histoire de ce mec qui se croit Homme et qui, en se reveillant un matin, se constate animal monstrueux détestable, rappelle un des thèmes classiques de la litterature hassidique, notamment certains contes à portée spirituelle du Rabbin Nahman de Breslev.
Le père de Kafka, juif de langue allemande parfaitement intégré car adepte du mouvement de sécularisation des juifs européens du 19e n'avait pas du tout transmis la culture yiddish à ses enfants car, il en avait honte, c'était pour lui un frein à l'intégration.
La rencontre de Franz Kafka avec Georg Langer, cet étrange personnage, en même temps mystique juif et adepte de la psychanalyse, qui lui enseigna l'hébreu, le yiddish et la tradition mystique juive à sa demande, est, à mon avis, déterminante pour comprendre l'oeuvre de ce brillant écrivain de langue allemande, dont le génie consiste dans le renouvellement de cette thématique religieuse dans une optique universelle...
C'est ce qui fait la puissance des livres de Kafka, toutes les interprétations ou presque sont possibles, puisque la question qui y est posée, la question existentielle, est le propre de la condition humaine.
Sur le sujet on pourra lire avec profit l'excellente étude de quelques dizaines de pages qu'Albert Camus a consacré à l'absurde kafkaïen.
"Mode Jules Albert off"
rapideyemove a écrit :
En allemand c'est pas mal non plus .
Sinon, les traductions de Vialatte sont anciennes et pas mal pudibondes.
Or, quand Kafka lisait en public, à ses amis, La Métamorphose, ceux-ci étaient gondolés de rire. Le texte est plein de réseaux de sens, en filigrane, qui viennent constamment dynamiter l'économie sérieuse, compassée et cauchemardesque que les lecteurs français ont pu en donner
Humm...T'es un bon toi dis donc !!
Oui c'est ce que l'on appelle des procédés ou élaborations midrashiques, la Bible hébraïque et la litterature religieuse juive en sont remplis, comme beaucoup de textes litteraires mesopotamiens d'ailleurs. C'est un procédé typiquement sémitique surement à l'origine de pas mal de techniques psychanalytiques.
On retrouve ça aussi dans le Don Quichotte de Cervantes si on le lit en espagnol, texte qui, à l'origine était destiné à être lu en public également... Mais chez Cervantés c'est dissimulé encore plus profondement Inquisition oblige.
Il y a quelques ouvrages qui s'interessent à cette lecture de ce premier grand roman moderne.
Une bonne paire de PAF pour ta gratte et une bonne paire de baffles pour ta tête...
The baltringue connection