wagins00 a écrit :
Branchée 5 minutes dans le Vaporizer alors qu'elle était réglée à l'envers....
Ça fait maintenant 2h que je la joue, et j'halucine vraiment sur sa projection débranchée maintenant qu' elle est bien réglée, sans même avoir changer les cordes.....
Le manche vibre d'une force dans la main gauche
Le corps aussi.... vraiment surpris de cette qualité de son débranchée...
Ça c'est le korina. Très résonnant.
Depuis que j'ai une Korina V, je me suis un peu intéressé à ce bois,
Terminalia superba, sur lequel circulent des légendes, fantasmes et contrevérités depuis des décennies parmi les guitaristes, en raison de la grande rareté et l'aura quasi-magique entourant les 3 Gibson Modernistic (ou Futuristic), taillées dans cette essence :
Futura/Explorer, Moderne et celle qui nous intéresse ici, la Flying V (98 exemplaires produits en 1958-59 avant d'être discontinuée faute de succès commercial ; une vingtaine de plus jusqu'en 1963, avec les pièces restantes dans l'atelier, reconnaissables à leur accastillage nickelé et leurs reflector knobs).
Voici quelques éléments, glanés dans la documentation professionnelle à destination des négociants, menuisiers et luthiers.
Dénommé
fraké ou
limbo, localement et en Europe.
Limba aux USA.
Korina était son appellation commerciale aux USA dans le secteur de l'ameublement, que Gibson a reprise.
Ce n'est pas un bois noble ni "précieux", c'est en réalité un bois très courant.
Il est même utilisé dans la construction (charpente, menuiserie intérieure, lambris), panneaux de fibres/particules, contreplaqué (notamment pour les raquettes de ping-pong), placage, lamellé-collé, emballage (caisses), ameublement, etc.
Ce n'est pas un bois rare, et apparemment, il n'a jamais été protégé ou interdit d'exportation.
Les ressources naturelles et les plantations, principalement autour du Golfe de Guinée, font l'objet d'une gestion raisonnée et durable, depuis les années 50.
C'est une espèce de grande taille (jusqu'à 50 m pour 1,5 m de diamètre), à croissance rapide :
0,5 à 3 m d'accroissement vertical et 0,5 à 3 cm d'accroissement en diamètre, par an.
Il se plante facilement en Afrique Equatoriale, même en dehors de son aire naturelle d'origine.
Pour toutes ces raisons, c'est donc un bois plutôt bon marché, qui est beaucoup exporté.
C'est un bois à l'aspect et aux propriétés proches de l'acajou, bien que d'une famille différente.
Il est souvent veiné de noir, voire presque uniformément gris-noir, en raison de la présence de micro-organismes.
Il est à la fois prisé par les luthiers, parce qu'il est très résonnant, en général un peu plus léger que l'acajou, voire parfois très léger, et parce qu'il se travaille facilement.
Mais son travail doit s'accompagner d'un certain nombre de précautions car ses poussières ont un fort pouvoir irritant, et les épines ou échardes non retirées causent des infections (bois dit
septique).
Recouvert d'un vernis incolore, il prend une belle couleur dorée.