Le problème de faire des reprises de Jeff Buckley, encore plus que pour d'autres artistes je trouve, c'est ce qui fait la particularité de son œuvre : le mélange d'extrême douceur et de grande force dans sa voix, son grain unique, sa capacité à être "ange" et "démon" dans la même seconde, la finesse du jeu de guitare, si brillant et si modeste à la fois (rarement du gros son mis en avant).
Dans l'exemple ci-dessus, je ne retrouve rien de ce que j'apprécie du morceau original, si ce n'est la batterie que je trouvais justement too much dès l'origine. Et pour le coup, ça en fait un morceau très banal, dont toute magie a disparu : je me prends le chant en pleine poire, et le "solo" de guitare est super clean alors qu'il a un son tout distordu avec une touche de dissonance sur l'original, ce qui en faisait tout le sel.
Parfois j'entends qu'un grand morceau est un grand morceau dans l'absolu, indépendamment de l'interprète. Je trouve que rien n'est plus faux dans le cas de Jeff Buckley.
C'était un avis de vieux con réactionnaire, j'espère que d'autres trouveront du plaisir à écouter cette reprise.