Jefferson Tuna a écrit :
Doc Loco a écrit :
Prend l'exemple de dEUS - il y'a (ou en tout cas il y'avait fortement au départ) un caractère "belge" indéniable (même si c'est difficile de définir pourquoi: un esprit parfois un peu tordu, un côté baroque, des expérimentations à priori bancales mais qui fonctionnent ... ). Loin de renier leurs origines, ils s'en sont servis, ainsi que de leur culture, pour l'intégrer au "rock".
Ces propos sont ceux d'un Français qui parle en toute ignorance de fait, et ne se base que sur son expérience et sa culture personnelles.
Excuse moi si je vais t'offenser, mais je ne suis pas Belge, et franchement, je ne conçois pas vraiment qu'il y ait un "caractère belge" en musique. Je ne retrouve pas du tout cet esprit dEUS chez d'autres groupes, ou même dans la culture belge. Cet esprit est à proprement parler l'esprit dEUS, c'est leur son, leur marque de fabrique. Les traits que tu décris peuvent-être retrouvés chez d'autres groupes non-belges. Et, pour inverser, je ne les retrouve pas chez les Girls in Hawai, Ghinzu, Hollywood Pornstars, Zita Swoon et co.
Ce qui m'amène à penser que la musique n'est pas non plus affaire de spécificité culturelle, à part quand une scène se développe (et à ce compte là, s'il en est une dont dEUS fait partie, éclaire moi). Ce qui fait que des groupes percent, c'est soit le pistonnage, soit (et j'espère le plus souvent) le talent. dEUS ont percé, à mon sens, non pas parce qu'ils portaient tel ou tel trait belge en leur musique, mais simplement parce que ce qu'ils faisaient se détachaient largement du lot. Simplement.
Si dEUS appartient à une scène? euh... c'est le moins qu'on puisse dire, ils l'ont créé
. C'est la bouillonante scène anversoise des années 90, dont est d'ailleurs aussi issu Zita Swoon (fondé par l'ex-bassiste de dEUS, Stef Kamil Carlens). Sinon, tu dis qu'ils se détachent du lot, mais que tu ne vois pas en quoi ils sont belges. Tu ne t'es pas demandé si justement, l'originalité qui fait qu'ils "sortent du lot" est justement ce petit apport culturel belge (que j'ai détaillé plus haut, je ne vais pas revenir dessus ni relancer la tarte à la crème du surréalisme) mixés à d'autres influences évidemment.
Sinon, je ne comprend pas pourquoi tu veux trouver des points communs à des groupes aussi différents (et issus de parties du pays aussi éloignées, si pas géographiquement, du moins culturellement - Anvers et Liège, c'est Lille et marseille hein
) que ceux que tu cites - il n'y a
pas de "scène belge" - il y'a un bon nombre de groupes avec CHACUN leur individualité justement, ce n'est pas un mouvement de mode où tout le monde se coiffe pareil, et surtout sonne pareil. [/quote]
Citation:
Notre problème en France c'est pas le manque de groupes. Ni le manque de talent. C'est le manque d'expression. Si on ne chante pas français, on ne perce pas (du moins dans la branche rock, je ne parle pas de la scène Versaillaise). Et de là les groupes français se plaisent à reproduire les artifices des illustres ancêtres, car limités dans leur originalité.
On a pas l'audace des étrangers, parce qu'on est resté dans la reproduction, et non dans la création, à l'instar des anglo-saxons. Eux n'ont pas conscience d'une quelconque contrainte : il crée, point barre.
Exactement. Il manque ce que certains appeleront de l'audace, d'autre du courage, mais qui n'est en fait probablement souvent que de l'inconscience, de l'insouciance et un manque de calcul.
Citation:
Alors bien sur, la solution, c'est "je fais comme les plus grands, mais en français". Erreur. A part quelques exceptions (et j'inclue Noir Désir, un des groupes qui m'a dépucelé), le français dans le rock ça ne sonne pas : c'est grotesque, niais, pataud, maladroit. Ca n'a pas la gouaille d'un argot cockney, ou même d'un anglais standart, et ça ne l'aura jamais. Pour rester dans la scène parisiano-bourgeoise pistonnée des Naast, BB Brunes & co, j'me baladais sur le myspace des Second Sex l'autre jour, j'écoute 1,2, puis 3 titres : j'accroche presque sur "Love's gone bad", mais oh merde ! C'est une reprise, et forcément ça n'avait rien à voir avec un "Le monde est silencieux" à chier celui-là, malgré une bonne énergie (m'enfin, l'ingé-son des Hives, ça aide).
(Mode chauvin on) :
La diversité culturelle c'est bien beau. Mais quand ça censure et que ça gâche un talent potentiel, non merci : pourquoi nous français serions de piètres rockers ?
(Mode chauvin off)
Avant de m'en aller, je précise que je suis un gros fan de dEUS et de la scène belge, pour que ça passe mieux
Je le répète: il n'y a pas de "scène belge". Il y'a eu la scène anversoise des années quatre-vingt-dix, mais depuis il n'y a plus de "scène" à proprement parler, chaque groupe fait son truc dans son coin. L'identité belge n'est pas à trouver dans un son ou une pose commune (heureusement!) mais dans une farouche individualité, un goût de l'aventure artistique sans se mettre de barrières et la caractéristique même du (encore) pays: celle d'être un melting-pot total, au confluent des cultures latines et germaniques, traversé de tous temps par toutes les invasions qui chacune laissèrent quelque chose, un pays trop petit que pour être imperméable aux cultures étrangères et trop schizophrène pour ne pas avoir des aspirations artistiques un peu barges. Bref toutes les raisons qui font que je l'aime mon pays
.
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"