- lemg à Paris -
(ou Distance et proximité d’un amateur provincial)
En guise d’introduction riche en autofiction… Où l’on se rassure, ici personne ne se trompe de trou.
Il a fière allure dans son uniforme. Stars & Stripes à l’épaule. Rutilant pour le moins. De près, le visage jovial semble la parfaite antithèse du costume. A bien y réfléchir, ça devient vite inquiétant. Cherche donc dans ta mémoire petit visiteur, dans quel roman, quel film, un flic US au caractère bonhomme s’avérait en réalité un tueur au sang-froid implacable.
Obéissance : je cherche, je ne trouve pas. Ca devient
vraiment inquiétant. Et dire que j’avais promis de dire bonjour en vitesse. Tant pis, j’ose. Je m’approche. Il discute avec un gars et je demande qui est le patron de ce stand. Il me répond que c’est lui et me voilà obligé de poursuivre.
_ Voilà, je voulais te vous remercier pour les invitations reçues. Je suis sur guitariste.com. Voilà.
_ C’est quel pseudo ?
_ Euh… laimegé
_ Comment ?
_ laimgé. Aile. Eu. Aime. Jet.
_ Ah ouais d’accord.
S’ensuivront formules de politesse et moi, planté là l’air d’un con de compétition qui ne sait pas quoi dire. Et qui finira par retourner errer dans les travées de ce Salon. Où il y avait des choses à voir.
Plus tôt, en guise de premier mouvement. Où l’on se demande si un grand architecte a succombé aux charmes de l’unplugged.
… Ah non, ça c’est le salon de la coiffure. Le Hall 4 doit être de l’autre côté. Ca explique les coiffures aperçues dans le métro. Un temps, l’image d’un coiffeur fou sévissant dans la capitale avait fait son chemin dans son crâne. Ouf…
Je rentre, c’est le matin, c’est encore supportable.
Attaque par la travée à l’extérieur gauche. Première surprise, rédigée sur un papier, suffisamment grand pour être lisible par les bigleux de mon espèce : NOUVEL ACOUSTIQUE. Qu’est-ce à dire ? Jean Nouvel va venir taquiner la Takamine ? Je l’ignorerai toujours.
Je progresse, c’est bien un Salon. Comprenez ce que cela veut dire. Celui qui aura suivi mon évolution au cours des presque six heures passées là-bas ce sera bien marré.
Bon, c’est pas tout ça, où sont les chiottes ?
Trouver James Hetfield. L’urinoir est juste au-dessous. Message reçu. Ca fait du bien. Allez on continue.
En vrac, en guise de suite. Où l’on tente de résumer sa journée.
Bande son : poum tchack poum poum tchack. Dibilibilouilouiouinouinwoush. Grint grunt fizzz grunt grunt grunt fiiizz. Walking on the moon. Splash cling dong. Wanna whole lotta love. Flon flon flon flon. Purple rain... puurple rain. Slap pop slap slap.
Ils se promènent leurs baguettes bien en l'air, portées tel un trophée. Ils sont batteurs. Et il y a fort à parier qu'on ne les autorise à sortir que le dimanche.
Le dé à coudre de café est à 1,90 euros.
Essayées, sans le son : Hagstrom Viking, MusicMan Petrucci.
Le démonstrateur du Tyros de Yamaha se voulait drôle sans y parvenir. Highway to hell sur son clavier, c'est une mise en application du titre.
Le démonstrateur du clavier Korg avait sûrement pris du speed avant.
Si vous parvenez à trouver le stand Guitariste.com, vous serez récompensés. Y règne une ambiance qui n'est pas sans évoquer le bureau d'un loueur de chasse-neige au Sahara.
Essayé, avec le son : pédales T-rex, pédales TC electronic, Boss RT-20 et RE-20 (qu'on m'amène celui qui a réglé le son de base), Korg Kaoscillator...
Un stand, une cabine, un guitariste sur une scène et d'autres guitaristes devant la scène. Le guitariste c'est Christophe Godin, les autres je ne sais pas. Ne suis pas rentré, il faisait trop chaud et une démo Zoom n'était pas la raison première de ma présence ici.
Rocktron est un sale morveux. On l'a puni, envoyé dans un coin à l'abri des regards. Mais avaient donc bien pu se cacher sa bande de petits garnements. Les Digitech, Eventide et tous les autres, ils étaient forcément quelque part. Forcément.
En guise de conclusion. Où l'on s'essaye au sérieux.
Pas désagréable ce salon, mais - au-delà des défauts inhérents à ce genre de manifestations - pas totalement réjouissant. C'est ici que se révèle l'explication du titre de ce message. La proximité, c'est mon intérêt pour le matériel, mon plaisir à tenir quelques minutes entre mes mains du matériel qui me tente. Le côté gosse qui ressort devant les vitrines. Distance parce que je n'ai jamais été vraiment soluble dans ce milieu, et ça ne s'arrange pas avec les années. J'ai parfois franchement l'impression d'être un intrus. Heureusement que ça ne m'a pas empêché de passer une bonne journée.
Et avant de vous quitter, un proverbe : "Sur le podium Ricard, on joue comme quand on a bu trop de Ricard." Toi qui grattait aux alentours de seize heures, si tu ne l'as pas remarqué, tu étais totalement désaccordé.
Soigner ses sorties qu'ils disaient. Dans mon cas, c'est raté.
lemgement lemg