judburn a écrit :
Je sais que je serais musicien jusqu'à la fin, même sans jouer par exemple.
Je crois comprendre, même si je doute fort qu'un musicien dans l'âme qui ne joue pas puisse faire autre chose que devenir dingue.
Je dis que je crois comprendre, car je ressens la même chose, avec pourtant un vécu musical très différent. Je ne vais pas me mettre sur le divan, mais j'ai l'impression d'avoir toujours été obnubilé par la musique depuis que j'ai 8 ans : le piano classique, puis la flûte traversière, les analyses harmoniques jubilatoires des œuvres de Stravinski, Mahler et Berlioz. Et puis la découverte d'un autre monde avec des copains qui ont su m'orienter vers Cure, les Clash, les Smiths (et Sting aussi, mais ça je préfère oublier). Et la boulimie de tout savoir sur ces nouveaux héros, et donc naturellement la basse puis la guitare. Et juste depuis 5-6 ans, la volonté d'écrire et de jouer des morceaux qui font que je me sens encore mieux que s'ils n'étaient pas là...
Tout ça pour dire que sans musique, c'est même pas la peine. C'est le seul truc qui soit capable de me donner spontanément envie de chialer, par exemple...
Citation:
Le moteur peut être la reconnaissance, nous en avons tous besoin, surtout
quand on est encore bébé, et ça continue durant toute une vie.
En clair, "c'est quoi le talent" ? (question que Zoem aurait pu poser) et quelle valeur
lui attribuons-nous ? du fric ? du développement personnel ?
C'est très intéressant le développement de ce fil.
Chacun a sa réponse personnelle, je pense. Et elle est forcément juste.
Je ne peux parler que pour moi : je fais de la musique pour me sentir équilibré en premier lieu. Sauf que faire des morceaux dans mon coin ne me suffit pas nécessairement, et que donc l'étape logique suivante est de souhaiter la partager, la confronter aux autres. S'ils aiment, tant mieux. S'ils n'aiment pas... et bien ça dépend qui n'aime pas : si c'est quelqu'un que j'estime avoir des goûts musicaux sûrs (traduisons par "proches des miens"), ça va me gêner, vraiment. Après, ce que j'en fais, ça dépend des fois. Mais j'ai en général tendance à persévérer, ce qui dans certains cas est un défaut.
Sauf que je me permets de le faire car la musique est à la fois un hobby et l'occupation la plus importante/passionnante de ma vie : j'ai la chance d'avoir un boulot qui me permet de bien manger, de libérer du temps, et une cellule familiale plus que compréhensive. Donc tous les feux sont au vert pour faire de la musique à la fois une nécessité (en écouter et poser sur bande toutes ces foutues lignes mélodiques qui me réveillent parfois la nuit) et un moyen de développement personnel, sans pression autre que celle que le me mets.
Et je suis bien infoutu de savoir si j'aurais pu rester intègre musicalement parlant si des portes s'étaient ouvertes alors que j'en avais besoin pour vivre. J'ai appris à être mesuré sur ce genre de certitudes appliquées à soi-même.
Putain le roman, je ne sais même pas si c'est dans le sujet. M'en fous, j'ai passé du temps à l'écrire, ça reste!