Donc.
L'évangile du bourreau - Arkadi & Gueorgui Vaïner
La publicité est partout.
Tout le monde le dit.
Tout le monde le sait.
Pourquoi le dire à nouveau ?
Parce que.
Cette couverture est une publicité.
La regarder.
Et laisser monter en soi le slogan.
"Vous me reconnaissez ?"
"Je suis..."
Réveillez-vous.
Ce livre n'est pas une publicité.
C'est un roman, un bandeau rouge vous dira : polar russe.
Ne vous en souciez pas.
Ouvrez-le.
Attaquez le premier chapitre. La maison vous conseille de lire tous les renvois bas de page dudit chapitre au préalable.
Vous vous sentez perdus au mileu de tous ces personnages.
Passez outre ou abandonnez tout de suite, ça n'ira pas en s'arrangeant.
Attaquez la lecture.
"Vous me reconnaissez ?"
Bien sûr, vous l'avez reconnu.
1953
Il vient de mourir ; ce n'est qu'un début.
Khvatkine P.E. le narrateur - membre de la Boutique, connue aussi sous le nom de KGB - vous conte l'effervescence, le transport du corps. L'autopsie.
Chapitre 2 : vous venez de mettre les pieds, les mains, ainsi que tout le reste dans un engrenage redoutable.
Ecoutez donc ce qu'à vous narrer Pavel Egorovitch Khvatkine, professeur de droit.
1979
Moscou.
P.E, marié. Père. Mais rien de tout celà n'est simple. Et derrière, c'est pire.
Le passé qui remonte.
Tout le passé, tiré des profondeurs par ce machiniste, ce Mangouste venu demander la main de sa fille, et accessoirement la sienne, histoire de signer quelques aveux.
Page 771.
Vous venez de lire l'excipit.
Une remarque : au fond, quel meilleur résumé que cette dernière phrase.
Les autres : n'y allez pas directement, ne pas lire ce qui précède est une perte de temps.
"Vous me reconnaissez ?"
Pour sûr.
Roman époustouflant s'il en est.
Pour sa gallerie de portraits de tout : bourreaux, victimes, rescapés...
Pour son langage.
Pour sa richesse à tout point de vue.
Ce yo-yo permanent entre passé et présent, entretenu par le personnage de Mangouste qui brinqueballe le lecteur.
Impossible à résumer, on précisera que si l'on doit juger un livre sur le désir irrépressible qu'il apporte au lecteur de pénétrer en son sein, celui-ci est une réussite totale.