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- Publié par
lemg le 23 Juin 2005, 17:35
Une autre :
Thierry Jonquet - Les orpailleurs
Une phrase, simple, courte : "Ils regagnèrent la Brigade sans trop se presser."
Et tout ou presque est dit.
Archétype de la phrase idéalement placée. Parce qu'au moment où elle surgit, nous en sommes déjà à deux meurtres. Deux femmes, toutes mutilées d'une manière bien précise. Et rien sur l'identité du meurtrier. Le mobile, n'en parlons pas. Pour couronner le tout, on ne sait même pas qui est la première victime.
On imagine qu'à ce stade, toute personne de sexe féminin habitant Paris et sa proche banlieue peut se laisser aller à la panique.
Donc, les policiers chargés de l'enquête "regagnèrent la Brigade sans trop se presser."
Les officiers Rovère, Dimeglio et Choukroun sont aussi des êtres humains, qui n'ont pas besoin de brasser du vent comme des Zebulon épileptiques pour faire avancer leur enquête. Tout comme cette jeune juge fraîchement arrivée de Tours où elle abandonne la petite délinquance qui constituait son quotidien, et au passage, pas mal de sa vie.
Bienvenue donc à Paris, et le maelstrom perpétuel du palais de justice. Maryse va plonger en direct dans une affaire étrange qui va la mener là où elle n'espérait sans doute jamais aller, surtout dans ces conditions, où ses propres souvenirs vont venir se mêler à l'histoire.
Les orpailleurs est un très bon polar, avec des personnages jouissifs par leur côté humain, leurs défauts. Personnages qui sont devenus récurrents à la télévision, dans la série "Boulevard du Palais" sur France2.
400 pages qui se dévorent sans problème, et pour bien digérer, une petite promenade s'impose.
Mais attention, sans trop se presser.