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coyote
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El Phaco a écrit :
Bertrand69 a écrit :
Je viens d'entamer le cycle d'Elric, de Moorcock. C'est vraiment prenant

Lu ado, j'avais adoré. Je suis retombé sur un tome l'an dernier, c'est quand même pas super bien écrit, pour ne pas être méchant... Heureusement que les persos sont classes. Et le cycle d'Hawkmoon est une vraie bouse.


Peut-être mal traduit ! Comme le cycle de Fondation, une horreur ! Dans le même genre, j'avais adoré le cycle des Princes d'Ambre, quasi certain que c'est idem niveau qualité d'écriture ou de traduction. J'ai les tomes qui trainent quelque part, je jetterai un oeil à l'occasion.

Edit :

El Phaco a écrit :

A la décharge de Moorcock, je n'ai jamais lu que les traductions, jamais la VO.


Tout comme moi, d'ou ma réflexion qui va dans le sens de la tienne.
"Have you ever been to Electric Ladyland"

"Il est difficile de vaincre ses passions, et impossible de les satisfaire."

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coyote
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Est-ce que quelqu'un a lu "sympathie pour le diable" du journaliste Paul Marchand ? J'ai visionné son adaptation, j'ai vraiment aimé, très bon film, ça m'a donné envi de me plonger dans le bouquin, plus distribué apparemment.

"Have you ever been to Electric Ladyland"

"Il est difficile de vaincre ses passions, et impossible de les satisfaire."

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jules_albert



le roman de la dévastation, à paraître en novembre.


C'est à la terrasse d'un bistro parisien, un matin frais de plein soleil, que j'ai entamé la lecture de l'essai de François Ricard, Le dernier après-midi d'Agnès. Les romans de Kundera constituent le premier territoire romanesque dans lequel il m'est advenu d'être happé, à l'âge de treize ans, en 1989. Ce territoire, je n'ai cessé depuis de l'arpenter, d'y séjourner inlassablement. Je ne suis pas né en France ; je suis né dans cet autre pays, cette étrange domov, l'univers romanesque et existentiel de Milan Kundera. De sorte que la lecture de Ricard a été elle aussi un rapt et un ravissement. Oui, ce matin-là (quel soleil éblouissant !), François Ricard m'a emporté dans la nacelle de sa montgolfière pour un survol intégral de ma tendre patrie. Pour un voyage au cœur de la beauté. Au cœur de la sagesse existentielle des romans de Kundera. Dans l'air si frais, au soleil, je comprenais page après page que Ricard avait trouvé la forme parfaite pour livrer son intelligence si précise, si essentielle, de l'art de Kundera.

L'œuvre de Kundera est l'école buissonnière nous offrant d'échapper à la « mobilisation infinie » de la modernité. Aux grandes fins transcendantes, elle oppose de petites fins immanentes, des moyens qui sont à eux-mêmes leurs propres fins : des chemins. Au moi moderne et à ses guerres perpétuelles, Kundera oppose le bonheur du non-moi promeneur, contemplateur, tout entier absorbé par le bout du chemin qui se donne dans le présent.

[...]


Personne n'a mieux saisi la cohérence de l'ensemble de l'œuvre de Kundera que François Ricard . Il a découvert une magnifique clé de l'univers de Kundera dans l'opposition de « deux figures de l'idylle ». Les personnages de Kundera se partagent entre ceux qui aspirent à la « grande Idylle » ou « Idylle de l'innocence » et ceux attachés à la « petite idylle » ou « idylle de l'expérience ». Les premiers rêvent d'un monde où toutes les limites disparaîtraient, un paradis communautaire dans l'harmonie duquel tous les individus seraient abolis, où toutes les identités séparées fusionneraient enfin. Le génie des anciens romans de Kundera consiste à avoir révélé l'équivalence qui existe entre tous les tenants de l'Idylle, aussi éloignés qu'ils semblent être les uns des autres : le monde stalinien, l'idéal lyrique de la révolution rejoignent ainsi la fête rock et les partouzes du monde du « sexe libéré » dans un unique, banal et atroce rêve de fusion. Les personnages attachés à « l'idylle de l'expérience », en revanche, détestent et fuient tout mensonge fusionnel. Leur petite idylle est privée, solitaire, intime, elle accepte les limites, elle tire son bonheur de la condition misérable, étrange, imparfaite, séparée, de l'homme.

L'Europe pour Kundera est ce lieu où, pendant un court laps de temps, il a été possible à certains hommes de vivre une idylle séparée, en tournant le dos à l'Histoire, à Dieu, au Destin, à la Patrie. Ses romans racontent ces possibilités, toujours plus limitées, toujours plus étroites et persécutées. Dans L'Immortalité enfin, toujours selon François Ricard, Kundera a découvert l'ultime visage de l'Idylle : le moi moderne, avide d'extension et d'extase, sûr de tous ses droits et prêt à broyer tous les obstacles qui le séparent de son « épanouissement », de sa sacro-sainte plénitude. Ricard écrit : « Par son appartenance au monde de l'Idylle, l'univers du moi moderne reste, en définitive, un univers totalitaire. C'est le totalitarisme de la "fin de l'Histoire". »

Dans tous ses romans précédents, Kundera avait mis en scène le mensonge et l'échec des multiples formes de l'Idylle de l'innocence. Or, dans L'identité, pour la première fois, c'est une idylle privée, une idylle de l'expérience qui se trouve au cœur du roman et dont Kundera orchestre le cauchemar de la débâcle. C'est cette ultime citadelle dressée au milieu du monde définitivement dévasté par l'Idylle que Kundera s'amuse à faire basculer, comme un enfant détruisant avec une lente cruauté son propre château de sable.

Bruno Maillé, Les maîtres de l'imagination exacte, page 52
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Ben.oît
Pourquoi lire Ricard et non lire (relire?) l’œuvre de Kundera?
Ricard apporte réellement quelque chose?

J’ai lu l’insoutenable légèreté de l’être cet été et je serais particulièrement triste qu’une personne vienne modifier l’émotion procurée par ce chef d’œuvre. Cela faisait longtemps qu’un roman ne m’avait pas autant parlé, bouleversé
Es könnte auch anders sein
jules_albert
Citation:
François Ricard m'a emporté dans la nacelle de sa montgolfière pour un survol intégral de ma tendre patrie. Pour un voyage au cœur de la beauté. Au cœur de la sagesse existentielle des romans de Kundera. Dans l'air si frais, au soleil, je comprenais page après page que Ricard avait trouvé la forme parfaite pour livrer son intelligence si précise, si essentielle, de l'art de Kundera.




Citation:
Personne n'a mieux saisi la cohérence de l'ensemble de l'œuvre de Kundera que François Ricard. Il a découvert une magnifique clé de l'univers de Kundera dans l'opposition de « deux figures de l'idylle ». Les personnages de Kundera se partagent entre ceux qui aspirent à la « grande Idylle » ou « Idylle de l'innocence » et ceux attachés à la « petite idylle » ou « idylle de l'expérience ».
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jules_albert
Ben.oît a écrit :
Pourquoi lire Ricard et non lire (relire?) l’œuvre de Kundera?
Ricard apporte réellement quelque chose?

J’ai lu l’insoutenable légèreté de l’être cet été et je serais particulièrement triste qu’une personne vienne modifier l’émotion procurée par ce chef d’œuvre. Cela faisait longtemps qu’un roman ne m’avait pas autant parlé, bouleversé

à propos de l'émotion romanesque :

Le roman est l'art du temps existentiel, l'art qui crée du temps vécu, de la temporalité humaine concrète. Et c'est là la source de toute émotion romanesque et le principe de l'expérience existentielle, extatique, qu'est à chaque fois la lecture d'un grand roman. Tu es aspiré à l'intérieur de la temporalité existentielle d'un ou plusieurs personnages ; c'est exactement cela, la jouissance que tu éprouves en lisant un roman : ce balancement extatique entre ta propre temporalité existentielle en train de s'évanouir et celle des personnages qui te deviennent plus intimes que toi-même. Seul le roman t'offre la perception de ce qu'est la temporalité existentielle, l'évidence de ce que les hommes ne vivent pas dans un temps linéaire, continu et mesurable ; ce que tu vis sans t'en apercevoir : le vécu humain concret dans le temps intérieur d'une existence.

Bruno Maillé, Les maîtres de l'imagination exacte, page 69

Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Ben.oît
jules_albert a écrit :
Citation:
François Ricard m'a emporté dans la nacelle de sa montgolfière pour un survol intégral de ma tendre patrie. Pour un voyage au cœur de la beauté. Au cœur de la sagesse existentielle des romans de Kundera. Dans l'air si frais, au soleil, je comprenais page après page que Ricard avait trouvé la forme parfaite pour livrer son intelligence si précise, si essentielle, de l'art de Kundera.




Citation:
Personne n'a mieux saisi la cohérence de l'ensemble de l'œuvre de Kundera que François Ricard. Il a découvert une magnifique clé de l'univers de Kundera dans l'opposition de « deux figures de l'idylle ». Les personnages de Kundera se partagent entre ceux qui aspirent à la « grande Idylle » ou « Idylle de l'innocence » et ceux attachés à la « petite idylle » ou « idylle de l'expérience ».



Qui l'affirme?
Es könnte auch anders sein
Raphc
  • Raphc
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On fait quoi du Negre du Narcisse de Conrad ?
Et du Nègre du Surinam de Voltaire ?
Le Peril Jaune d'Indochine, faut rebaptiser l'album ?

JK Toole doit offusquer pas mal de gens aussi.
Colonel Blues
Oui, et il va aussi falloir penser à dire :
- "travail de couleur foncée" et non "travail au ***"
- "sombre spiritual" et non "*** spiritual"
- "ce soi-disant auteur a fait écrire son livre par un collaborateur"
- …


Tiens, ça me fait penser que je n'ai même pas eu l'idée de demander au bassiste de notre groupe ce qu'il pensait de toutes ces co**eries…
Il est vraiment "sombre"…

Si tu me lis, bisou Chris !!!
Le prochain qui m'écrit "un publique", "une visse" ou "il a tord" sera condamné à écrire ses futurs posts au porte-plume !

"Ce n’est pas d'un dimanche à la campagne dont nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle". (B. Charbonneau & J. Ellul)
Biosmog
  • Biosmog
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Colonel Blues a écrit :
Oui, et il va aussi falloir penser à dire :
- "travail de couleur foncée" et non "travail au ***"
- "sombre spiritual" et non "*** spiritual"
- "ce soi-disant auteur a fait écrire son livre par un collaborateur"
- …


Quand ça arrivera, tu nous avertis!

En 1940, quand l'édition US a été titrée "And Then There Were None", je ne me souviens pas d'une polémique pareille. Peut-être parce que c'était la volonté de l'auteur?
Vous battez pas, je vous aime tous
Sola
  • Sola
  • Special Top utilisateur
  • #5142
  • Publié par
    Sola
    le 19 Sep 2020, 15:12
-rien à voir avec la couleur de peau

-spiritual tout court

-prête-plume
Le bonheur rangé dans une armoire
Lao
  • Lao
  • Vintage Top utilisateur
  • #5143
  • Publié par
    Lao
    le 16 Oct 2020, 18:00
Un ovni dans la science fiction : Les dépossédés d'Ursula Le Guin.
Citation:
Elle a écrit des romans, des nouvelles, des poèmes, des livres pour enfants et des essais. Elle est surtout connue à partir des années 1960 pour ses nouvelles et romans de fantasy et de science-fiction dans lesquels elle s'est distinguée par son exploration des thèmes anarchistes, taoïstes, féministes, ethnologiques, psychologiques ou sociologiques.

Ursula Le Guin a remporté un grand nombre de prix littéraires pour ses romans, nouvelles et recueils, dont aux États-Unis sept prix Hugo, six prix Nebula et vingt-deux prix Locus. En France, elle a notamment reçu le Grand prix de l'Imaginaire.

Un petit extrait qui permet de comprendre l'origine de cette société anarchiste.
Citation:
Nous sommes partis les mains vides, il y a cent soixante-dix ans, et nous avons eu raison. Nous n’avons rien emporté. Parce qu’il n’y a rien ici que les États et leurs armes, les riches et leurs mensonges, et les pauvres et leur misère. Il n’y a aucun moyen d’agir avec un cœur pur, sur Urras. Vous ne pouvez rien faire qui ne soit en rapport avec le profit, et la crainte de perdre, et le désir de puissance. Vous ne pouvez pas dire bonjour sans savoir lequel d’entre vous est « supérieur » à l’autre, ou du moins essaye de le prouver. Vous ne pouvez pas agir comme un frère envers les autres gens, vous devez les manipuler, ou les commander, ou leur obéir, ou les tromper. Vous ne pouvez pas « toucher » une autre personne, et pourtant ils ne vous laissent jamais seul. Il n’y a pas de liberté. C’est une boîte ; Urras est une boîte, un paquet, avec le joli papier d’emballage que forment le ciel bleu, les champs, les forêts et les grandes villes. Et quand vous ouvrez la boîte, qu’y a-t-il à l’intérieur ? Une cave sombre et poussiéreuse, et un homme mort. Un homme dont la main a été déchiquetée parce qu’il la tendait aux autres.
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
Kandide
Lao a écrit :
Un ovni dans la science fiction : Les dépossédés d'Ursula Le Guin.
Citation:
Elle a écrit des romans, des nouvelles, des poèmes, des livres pour enfants et des essais. Elle est surtout connue à partir des années 1960 pour ses nouvelles et romans de fantasy et de science-fiction dans lesquels elle s'est distinguée par son exploration des thèmes anarchistes, taoïstes, féministes, ethnologiques, psychologiques ou sociologiques.

Ursula Le Guin a remporté un grand nombre de prix littéraires pour ses romans, nouvelles et recueils, dont aux États-Unis sept prix Hugo, six prix Nebula et vingt-deux prix Locus. En France, elle a notamment reçu le Grand prix de l'Imaginaire.

Un petit extrait qui permet de comprendre l'origine de cette société anarchiste.
Citation:
Nous sommes partis les mains vides, il y a cent soixante-dix ans, et nous avons eu raison. Nous n’avons rien emporté. Parce qu’il n’y a rien ici que les États et leurs armes, les riches et leurs mensonges, et les pauvres et leur misère. Il n’y a aucun moyen d’agir avec un cœur pur, sur Urras. Vous ne pouvez rien faire qui ne soit en rapport avec le profit, et la crainte de perdre, et le désir de puissance. Vous ne pouvez pas dire bonjour sans savoir lequel d’entre vous est « supérieur » à l’autre, ou du moins essaye de le prouver. Vous ne pouvez pas agir comme un frère envers les autres gens, vous devez les manipuler, ou les commander, ou leur obéir, ou les tromper. Vous ne pouvez pas « toucher » une autre personne, et pourtant ils ne vous laissent jamais seul. Il n’y a pas de liberté. C’est une boîte ; Urras est une boîte, un paquet, avec le joli papier d’emballage que forment le ciel bleu, les champs, les forêts et les grandes villes. Et quand vous ouvrez la boîte, qu’y a-t-il à l’intérieur ? Une cave sombre et poussiéreuse, et un homme mort. Un homme dont la main a été déchiquetée parce qu’il la tendait aux autres.

Oui à diffuser le plus possible !
Et à étudier toute cette sociologie !
yonder
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Tiens je viens de finir Au service surnaturel de sa majesté. C’est sympa. Bon Mix entre polar type James bond sur fond British, avec une touche de science fiction et une idée de départ classique mais bien revisitée. Je recommande
https://www.babelio.com/livres(...)03889
Anonymous: https://youtu.be/ymd0Qr7ByRI
Ecouter Agape ? :)
Happy 10:15 billy strat user

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