Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
Redstein
C'est un violeur de petites filles, que veux-tu (et ami de Matzneff)...
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
Lao
  • Lao
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    Lao
    le 02 Juil 2020, 22:51
Oui j'ai vu. Et il ne s'est pas encore fait entarté ? ou ridiculisé ?
Ces gens qui puent la haine sont infréquentables.
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
Kandide
Le nouveau guide des amours plurielles
Françoise Simpère
Blow Up
Pour sortir des radotages bilieux de Jacquard. Un petit livre pas cher et super intéressant sur ce qui nous attend, vu qu'on est en train de prendre le même mauvais chemin qu'au 19e siècle avec le charbon et qu'au 20e avec le pétrole.
C'est un peu comme avec la drogue, il faut 500 kilos de feuilles de coca pour faire 1 kilos de cocaïne, il faut purifier 50 tonnes de roches pour extraire 1 kilos de gallium. Ces métaux rares sont derrière toutes les nouvelles technologies. Ils ont un coup énorme (financier et environnemental) et c'est la Chine qui en possède le plus.

Citation:
Transition énergétique, révolution numérique, mutation écologique… Politiques, médias, industriels nous promettent en choeur un nouveau monde enfin affranchi du pétrole, des pollutions, des pénuries et des tensions militaires. Cet ouvrage, fruit de six années d’enquête dans une douzaine de pays, nous montre qu’il n’en est rien !




"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
Kandide
Blow Up a écrit :
Pour sortir des radotages bilieux de Jacquard.

Attention... Il me semble que tu confonds Jaccard avec Jacquard ?



C'est important de bien faire la différence !!!!

Jacquard
est un humaniste à lire et à relire ! Alors que Jaccard, me fait peur (voir les citations plus loin )...
jules_albert


Thomas Bernhard n'aimait pas les écrivains. Il n'avait pour eux aucune estime, aucun égard. Il méprisait naturellement le monde de la littérature, de l'édition, des écrivains qui n'étaient pour lui que des fournisseurs de papier toilette. Thomas Bernhard se jugeait considérablement plus vertueux :

"Moi, j'ai toujours été un homme libre, je n'ai pas de pension et j'écris mes livres d'une façon tout à fait naturelle, comme le cours de ma vie, dont je vous garantis qu'il est différent du cours de la vie de tous ces gens. Seul celui qui est véritablement indépendant peut en fait bien écrire parce que quand vous dépendez de quoi que ce soit, ça se sent dans chacune de vos phrases. Et alors il n'y a que des phrases invalides, parce que tout simplement les gens sont dépendants : une épouse, une famille, trois enfants, le divorce, un État, une entreprise, une assurance, le patron. Vous pouvez écrire ce que vous voulez, on sent toujours la dépendance, et c'est ce qui fait que c'est mauvais, paralysé, invalide."

Manque de caractère, compromission avec les nécessités du marché : aucun écrivain ne trouvait grâce à ses yeux. Sauf ceux qui meurent jeunes, car ils n'ont pas eu le temps de se discréditer avec le pouvoir. Des gens compromis, qui sont achetables, entretenus, en somme des petits bourgeois, tel Thomas Mann, ciblait-il, "totalement crispé, un petit-bourgeois allemand typique, écrivant pour les petits-bourgeois poussé par une femme que seul la réussite de son poulain intéresse."

Car il y avait une femme derrière, ne manquait pas d'accuser au passage Thomas Bernhard : "Avec une femme âpre au gain. Pour moi c'est de cette mixture que résulte l'écrivain allemand. Avec toujours une femme par-derrière, aussi bien Thomas Mann que Zuckmayer. Elles ont toujours veillé à ce qu'ils soient assis à côté du chef de l'État à chaque stupide exposition d'art plastique ou à chaque inauguration d'un pont. Qu'est-ce que qu'un écrivain vient faire là ?"


"Prenez tous les prix Nobel ; additionnez tout ce qu'ils ont pensé, tirez un trait, vous obtenez une grande stupidité."
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Lao
  • Lao
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    Lao
    le 10 Août 2020, 12:28
Ouais, les écrivains c'est comme pour les chasseurs ; il y a les bons et mauvais écrivains. les mauvais hé bien ... ils écrivent ; et les bons, hé bien .... ils écrivent.
J09
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    J09
    le 10 Août 2020, 18:43
Gilles de Pierre Drieu la Rochelle. Un régal pour le moment...
Lao
  • Lao
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  • Publié par
    Lao
    le 10 Août 2020, 21:06
Drieu La Rochelle est pour moi l'exemple type de l'intellectuel perdu, et de parcours politique à ne pas suivre.
Je pense avoir lu un bouquin de lui (quand j"étais jeune) histoire de voir mais je ne m'en souviens plus (peut-être la comédie de Charleroi).
El Phaco
On peut penser ce qu'on veut des idées du bonhomme, mais il écrit bien (j'en juste lu quelques extraits, ma femme faisait son mémoire de maîtrise sur le développement et l'idéologie des mouvements fascisants en France dans les années 30).
"Information is not knowledge. Knowledge is not wisdom. Wisdom is not truth. Truth is not beauty. Beauty is not love. Love is not music. Music is the best..."
Frank Zappa

Tout ce que rêvez de savoir sur la Phacocaster Lionel Rouvier : https://www.guitariste.com/for(...)10641

Vds preamp M-Audio DMP3 60€ : https://www.guitariste.com/for(...).html
jules_albert


Dans La Course au paradis, votre nouveau roman, le docteur Barbara Rafferty - une féministe à la tête d'une organisation de lutte pour la protection des albatros - parvient à faire cesser les essais nucléaires français sur un atoll qui ressemble étonnamment à Mururoa.

J.G. Ballard : Le véritable sujet de ce roman n'est pas le pour et le contre des essais nucléaires français, mais plutôt le fanatisme des groupes de pression qui se focalisent sur une cause, comme le groupe que dirige le docteur Barbara Rafferty, mon personnage, mais aussi Greenpeace ou les groupes de défense des droits des animaux.
Ce qui m'intéresse, c'est la psychologie de ce nouveau type de fanatisme. Il faut distinguer ces groupes apparus ces trente dernières années et les partis politiques traditionnels. Quand vous êtes membre d'un parti politique, vous devez coexister avec des gens intéressés par l'économie, la justice sociale, la politique étrangère ou la défense, et vous devez faire cohabiter vos centres d'intérêt et les leurs. Dans un groupe à cause unique, vous n'avez pas besoin de faire de compromis, de vous contrôler. Il est donc possible de développer un programme de revendications très radicales.
Ces groupes ont attiré des gens aspirant à des dénouements violents, des gens qui ont soif d'apocalypse. Ils sont dangereux parce que la plupart d'entre eux ne connaissent pas les vraies raisons qui les ont poussés à rejoindre ces groupes. Comme les personnages de mon roman : le couple de Japonais revisite d'une certaine manière Hiroshima et Nagasaki, le jeune Neil Dempsey revient sur les traces de son père, mort à cause des essais, et le docteur Rafferty a, elle aussi, des motifs secrets dont elle n'a pas pleinement conscience mais qui surgissent en cas de crise. Les fanatiques de ces groupes ont toujours besoin de créer des situations de crise. On a eu quelques cas récemment en Grande-Bretagne avec les manifestants contre l'exportation de veaux vivants. Ils tentaient d'arrêter les camions, une jeune mère est morte en se jetant sous les roues d'un poids lourd. Ils recherchent le statut de martyr. Il y a des groupes très violents de défense des animaux qui, depuis une quinzaine d'années, posent des bombes sous les voitures des chercheurs. Beaucoup sont aujourd'hui en prison.


Comment vous est venue l'idée de vous intéresser à la psychologie des membres de ces groupes ?

J.G. Ballard : Au cours des vingt dernières années, j'ai vu ce fanatisme grandir, pas seulement en Grande-Bretagne mais dans tout le monde occidental. Il y a eu le gang Manson et son trip new-age avant l'heure, le révérend Jim Jones en Guyane et ses trois cents fidèles suicidés, plus récemment David Koresh à Waco, les attaques au gaz dans le métro de Tokyo... Il est clair qu'aux États-Unis et en Europe, les gens sont déçus par la politique traditionnelle. Les partis politiques sont de grosses bureaucraties, il est très difficile pour un citoyen ordinaire de s'impliquer, la politique est réservée aux professionnels prêts à consacrer leur vie entière à leur carrière. Les citoyens ne peuvent pas participer, sauf en déposant une enveloppe dans l'urne tous les quatre ou cinq ans. Les groupes à cause unique ouvrent une porte dérobée qu'il est tentant d'emprunter. Mais ils sont dangereux, vont encore se développer et avoir une très grande influence sur la politique traditionnelle.


Les militants écologistes ou ceux de Greenpeace réagiraient sans doute très violemment à vos propos, au fait d'être associés à David Koresh...

J.G. Ballard : La même psychologie est à l'œuvre, même si elle prend des formes beaucoup plus extrêmes dans ces groupes religieux. Le même mécanisme se produit : une cause unique est défendue à travers la publicité et les relations publiques pour attirer la presse et la télé. Il est ainsi possible de trouver très rapidement un large soutien à ces pauvres veaux, des centaines de gens débarquent dans les ports et commencent à se balancer sous les roues des camions. Sans les médias, les courts sujets des journaux télévisés, les petites phrases et le recours aux émotions, tout cela n'aurait pas été possible. La politique traditionnelle n'est pas sensationnelle, elle ne s'adresse pas aux émotions. Personne n'est touché par le traité de Maastricht ou la PAC. Il faut prendre garde quand les émotions envahissent la politique, les précédents ne sont pas très encourageants.


Parmi les critiques britanniques, personne ne semble s'être attaqué à votre analyse de ces groupes.

J.G. Ballard : La plupart des critiques y ont vu une espèce de satire. Mais pour moi, ce n'est pas une satire. C'est une description très directe, presque journalistique. Une tentative plutôt neutre d'exploration de la psychologie de ce nouveau fanatisme. En fait, je partage beaucoup des idées du docteur Rafferty mais je n'admets pas les moyens utilisés pour les mettre en œuvre. Son programme eugénique d'élimination de la race masculine est très attirant, mais je ne pousserais pas trop loin ce sujet.

Interview parue en 1995 dans Les Inrockuptibles
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Lao
  • Lao
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    Lao
    le 12 Août 2020, 10:45
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Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.

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