Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
jimfire
Je me le note. Je viens justement d'attaquer "le meilleur des mondes"... Une lacune de moins à combler !! Je ne le savais pas si vieux 1932 et tellement d'actualité !! Et je n'en suis qu'au début !!
Blow Up
C'est un peu vieillot et radoté Huxley qui aurait eu plus raison que Orwell, il y a même eu des films grand public sur le sujet.



D'autant plus qu'aujourd'hui, avec le flicage généralisé et renforcé par peur du terrorisme et les collectes de données sur la vie privée par les grosses multinationales d'internet et de l'informatique, Orwell revient en force.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
jimfire a écrit :
Je me le note. Je viens justement d'attaquer "le meilleur des mondes"... Une lacune de moins à combler !! Je ne le savais pas si vieux 1932 et tellement d'actualité !! Et je n'en suis qu'au début !!


Après cet excellent roman, tu peux lire aussi "un bonheur insoutenable" d'ira Levin TTB selon moi et pas mal d'autres...

Article wikipédia:
https://fr.wikipedia.org/wiki/(...)nable
Doc Loco
Blow Up a écrit :
C'est un peu vieillot et radoté Huxley qui aurait eu plus raison que Orwell


En fait, les deux avaient raison, mais l'un décrivait/prévoyait plutôt les sociétés totalitaires (russie soviétique, chine communiste et même Allemagne nazie - ce qui les renvoie au fond agréablement dos à dos) et l'autre plutôt la société de consommation, du bonheur forcé et de la tendance à l'eugénisme (on a l'embarras du choix). Même si certains aspects des deux bouquins peuvent bien sûr concerner les deux types de société. Quand j'ai dévoré ces deux bouquins étant gosse, je trouvais ça bien vu mais qu'ils poussaient le bouchon un peu loin. C'était les seventies et on était encore vachement optimistes pour le futur ...
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
Blow Up
C'était le sujet du énième copier/coller de Jules Albert sur la page précédente : le totalitarisme type 1984 n'est rien comparé au totalitarisme anesthésiant du spectacle et de la société de consommation.
C'est tellement convenu, bête et binaire comme analyse d'opposer leurs visions, alors que c'est vrai, elles se rejoignent ou se complètent sur biens des points.
J'ai quand même l'impression (après plusieurs décennies de prospérité qui ont donné raison à Huxley) qu'on se dirige plus maintenant vers 1984 (terrorisme, migrants, crise, repli nationaliste, fichage virtuel etc... ) que vers le meilleur des monde.

Avant on avait des Huxley et des Orwell pour réfléchir sur la société et en faire des anticipations, aujourd'hui on a des Houellebecq.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
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    le 17 Sep 2016, 00:30
Blow Up a écrit :
C'était le sujet du énième copier/coller de Jules Albert sur la page précédente : le totalitarisme type 1984 n'est rien comparé au totalitarisme anesthésiant du spectacle et de la société de consommation.
C'est tellement convenu, bête et binaire comme analyse d'opposer leurs visions, alors que c'est vrai, elles se rejoignent ou se complètent sur biens des points.
J'ai quand même l'impression (après plusieurs décennies de prospérité qui ont donné raison à Huxley) qu'on se dirige plus maintenant vers 1984 (terrorisme, migrants, crise, repli nationaliste, fichage virtuel etc... ) que vers le meilleur des monde.

Avant on avait des Huxley et des Orwell pour réfléchir sur la société et en faire des anticipations, aujourd'hui on a des Houellebecq.


est-ce vraiment le mot qui convient ? ça le galvaude un peu, non...?

après, c'était peut-être plus "simple" avant de penser le monde quand il était dominé par des superpuissances...
jules_albert
l'échappée vient de publier ce livre collectif sur debord (anselm jappe figure parmi les auteurs)

Guy Debord n'a jamais laissé de répit à son objet d'étude, qui fut aussi son terrain de lutte : la société du spectacle. Suivant une trajectoire continue, ses oeuvres, les unes après les autres, ont mis au jour le canevas sur lequel se déploient les multiples avatars de la logique marchande : aliénation au travail, dépendance à la consommation, falsification de la vie. De la même façon, Debord ne nous laisse, à nous lecteurs, aucun répit. On le savait déjà à travers les livres publiés de son vivant, qui montrent avec quelle ténacité il maintint jusqu'à la fin le cap qu'il avait commencé à suivre au début des années 1950.

Mais les notes inédites rédigées tout au long de sa vie pour des projets restés inaboutis incitent aussi à poursuivre sa réflexion sur l'évolution des sociétés contemporaines, et sur les moyens d'enrayer son cours funeste. Ainsi faut-il décrypter ces documents rassemblés et publiés ici pour la première fois : notes préparatoires pour la poursuite de son oeuvre autobiographique et critique, définition des bases politiques de l'Internationale situationniste, ou encore un dictionnaire qu'il avait en projet dans les années 1980 en vue de critiquer la corruption du langage par le spectacle. Les commentaires et les mises au point qui accompagnent la publication de ces inédits permettent d'accéder à une meilleure compréhension de l'oeuvre de Debord. Ecrits par des auteurs de différents pays, ces textes abordent des moments précis de son parcours et traitent de thématiques variées et originales. Par leur richesse, leur clarté et leur érudition, ils entendent inviter à lire Debord –et le relire. Démarche plus que jamais nécessaire.

Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
hercule01
Blow Up a écrit :
C'était le sujet du énième copier/coller de Jules Albert sur la page précédente : le totalitarisme type 1984 n'est rien comparé au totalitarisme anesthésiant du spectacle et de la société de consommation.
C'est tellement convenu, bête et binaire comme analyse d'opposer leurs visions, alors que c'est vrai, elles se rejoignent ou se complètent sur biens des points.
J'ai quand même l'impression (après plusieurs décennies de prospérité qui ont donné raison à Huxley) qu'on se dirige plus maintenant vers 1984 (terrorisme, migrants, crise, repli nationaliste, fichage virtuel etc... ) que vers le meilleur des monde.

Avant on avait des Huxley et des Orwell pour réfléchir sur la société et en faire des anticipations, aujourd'hui on a des Houellebecq.


il faut compléter avec le camps des saints maintenant...
Clip de mon groupe Triptyque
https://youtu.be/ztcqWq84pXA

Twitter:@triptyque11
Lao
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    le 18 Sep 2016, 11:27
On devine chez Debord une clairvoyance sur le fonctionnement socio-politique. Le problème est que sa manière de s'exprimer le place au même niveau que ce qu'il dénonce.
Le langage de Debord (et de ses amis situs) est du même ordre que le galimatias des managers ou des marketeurs : incompréhensible pour la grande masse des gens.
Ce n'est pas avec des gens comme ça qu'on arriverait à soulever les foules de citoyens.
PP
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    le 18 Sep 2016, 11:51
tout à fait. pour ne pas dire pire...

hercule01 a écrit :

il faut compléter avec le camps des saints maintenant...


acheté au moment de sa réédition, finalement pas encore lu... ça date quand même de 73... est-ce quand même en phase avec ce qui se passe aujourd'hui ?
jules_albert
Lao a écrit :
On devine chez Debord une clairvoyance sur le fonctionnement socio-politique. Le problème est que sa manière de s'exprimer le place au même niveau que ce qu'il dénonce.
Le langage de Debord (et de ses amis situs) est du même ordre que le galimatias des managers ou des marketeurs : incompréhensible pour la grande masse des gens.
Ce n'est pas avec des gens comme ça qu'on arriverait à soulever les foules de citoyens.

le langage employé par karl marx dans "le capital" n'est pas forcément facile d'accès et pourtant un ouvrier, du moins anciennement, comprenait instantanément de quoi parlait marx, il est même probable que "le capital" ait été plus facile à comprendre pour un prolétaire qui subissait quotidiennement dans sa chair les processus d'exploitation décrits par marx que pour un bourgeois, même lettré...

debord a plusieurs styles d'écriture : le style insurrectionnel et direct des revues potlatch ou i.s., le style plus ardu et philosophique de "la société du spectacle" qui s'inscrit dans la lignée hegelomarxiste, il y a aussi le style grand siècle d'in girum imus nocte ou de panégyrique... (la fronde et la vie d'intrigues du cardinal de retz ont marqué l'imaginaire de debord).
c'est aussi en raison de son style que debord n'est pas tombé dans l'oubli, contrairement aux autres meneurs de mai 68. d'ailleurs, il est évident qu'il était conscient d'écrire pour la postérité d'où la méticulosité de l'écriture et les très nombreuses références détournées, parfois cachées, qui constituent un jeu, mais aussi une nouvelle façon d'énoncer la vérité.
dans tous les cas, il refuse de verser dans le populisme, l'eau tiède (il préférait le bon vin) et la vulgate du gauchisme ordinaire.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Blow Up
Lao a écrit :
Le problème est que sa manière de s'exprimer le place au même niveau que ce qu'il dénonce. Le langage de Debord (et de ses amis situs) est du même ordre que le galimatias des managers ou des marketeurs : incompréhensible pour la grande masse des gens.


Oui n'y a rien de plus spectaculaire que les post-situs, on pourrait même parler de fond de commerce de la subjectivité radicale, avec des éditions et des penseurs franchisés, et avec chaque année un ou deux livres panégyriques à la gloire du gourou Debord.

Pour rire un peu, un petit générateur de textes post-situs abscons type comité invisible.

http://iqvator.atwebpages.com/(...)n=ufi
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
jules_albert
les phénomènes de récupération ne sont pas nouveaux, d'ailleurs jaime semprun avait publié en 1976 un ironique "précis de récupération" dans lequel le gauchisme et divers intellectuels à la mode étaient passés à la moulinette.

ajoutons que ce pauvre comité invisible va davantage chercher ses idées chez foucault, negri et deleuze que chez les situs.


Citation:
Gilles Deleuze et Félix Guattari passent encore, dans de nombreux milieux, pour des penseurs ultra-subversifs. En vérité, ils représentent un cas d'école pour étudier le passage du libertaire au libéral entre les années 1970 et 1990. Indépendamment de ce qu'ont pu être leurs intentions subjectives, ils ont représenté comme peu d'autres une critique aux allures très radicales, qui allait bien au-delà de la politique traditionnelle et semblait "en phase" avec les aspirations les plus profondes du post-1968, mais qui se trouve finalement avoir été une préparation au "nouvel esprit du capitalisme", au capitalisme postmoderne.


http://anarchrisme.blog.free.f(...)tiles
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Blow Up
Houla, Anselm Jappe qui rejoint Clouscard (et même Zemmour) sur les libérales/libertaires post 68, le tout venant d'un site de curés anars. Ca devient vertigineux de confusionnisme.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
Lao
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    Lao
    le 18 Sep 2016, 20:16
jules_albert a écrit :
..............
dans tous les cas, il refuse de verser dans le populisme, l'eau tiède (il préférait le bon vin) et la vulgate du gauchisme ordinaire.
vi
d'où mon ressenti.
jules_albert
rappelons aussi la "généalogie de la pensée molle" de miguel amorós, texte éclairant qui peut expliquer l'aigreur de certains : https://www.guitariste.com/for(...).html

L'I.S. donna le coup de grâce au stalinisme et posa les bases d'une critique radicale véritablement subversive où le désir allait de la main de la connaissance rationnelle. Mais ses victoires profitèrent aux nouvelles générations amorphes et soumises, rétives à quitter le refuge capitaliste pour appuyer des projets révolutionnaires, en réalité piliers d'une classe triomphante qui sut phagocyter et intégrer les contributions situationnistes. [...]

Les vedettes de la récupération acquirent une notoriété impensable peu d'années auparavant, car un des aspects les plus significatifs de la destruction de l'histoire est la facilité avec laquelle se fabriquent des réputations quand la mystification a les mains libres. Ainsi donc, les penseurs-fonctionnaires campèrent un temps entre les décombres théoriques des luttes antérieures - rendus inoffensifs par le reflux du mouvement -, suffisamment pour que la soumission progresse et que les illusions révolutionnaires cessent d'être nécessaires. Avec un prolétariat se vautrant dans la misère modernisée, les idées n'étaient plus dangereuses : n'importe quel professeur médiocre pouvait remettre en question l'orthodoxie antérieure et proposer une alternative fictive et bâclée. Le truc consistait à être extrêmement critique sur les détails et s'abstenir de conclure. L'excuse était de dire que tout était trop "complexe" pour en venir à accepter des solutions simples comme l'abolition de l'État et des classes. La psychanalyse pouvait servir d'alibi à la radicalité en papier. Par exemple, pour un comique comme Guattari, il ne fallait pas chercher la lutte des classes dans les lieux habituels du combat social, dans les antagonismes générés par l'exploitation, mais plutôt "dans la peau des exploités", dans la famille, chez le médecin, dans le groupuscule, dans le couple, dans le "moi", etc., c'est-à-dire, partout où le capital et l'État n'étaient pas trop remis en cause.

Toutes ces théories sonnaient très radicales, même très anarchistes, mais on pouvait passer sa vie à regarder son sexe ou son intériorité, se culpabiliser et chercher la lutte des classes sans être certain de la trouver. Une pensée soumise qui gardait l'apparence de la subversion était la plus indiquée pour un pouvoir qui s'appuyait sur des classes moyennes salariées et sur un prolétariat qui reculait dans le désordre, tous encore commotionnés par les secousses du passé, rêvant de révolutions qu'en réalité ils ne désiraient pas, du moins, incapables de réaliser s'ils voulaient vraiment changer l'ordre des choses. Consommateurs d'idéologie, ils voulaient en même temps le prestige de la révolte et la tranquilité de l'ordre.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf

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