quantat a écrit :
Dionysos serait plutôt le dieu du déchaînement ...un dieu cruel et gai selon Nietzsche... le dieu des transgressions : ce pourquoi il est un des seuls dieux à ne pas avoir de temple dans la cité, mais toujours en périphérie...
Dionysos a des cornes , des pieds de bouc et un phallus démesuré, en érection ...
Sa symbolique est celle de Pan et des Satyres...
Les mythes montrent qu'on a pensé à tuer Dionysos avant d'y renoncer ... (sauvé in extremis et régénéré dans la cuisse de Zeus)
Il devient Satan dans la mythologie chrétienne.. . et sera alors chassé du paradis ...
Le déchaînement du sexe et de la violence que Dionysos représentait sont définitivement interdits
Les rituels dionysiaques primitifs étaient sanglants... le sacrifice perd sa dimension violente dans l'eucharistie, bien qu'elle prétende garder la même signification (c'est le dieu qui est mangé)
Le cruel n'est pas l'inverse de la bonté chez Platon, ni chez Nietzsche. Dionysos était (pas seulement, mais aussi) un dieu qui s'occupait des hommes, qui administrait un réconfort, leur offrait l'extase, ce qui est assez rare dans le panthéon antique, contrairement à la cruauté. Dans la mythologie, il a été bel et bien tué, démembré, consommé en sacrifice et ressuscité. C'est même la partie du mythe la plus importante, le Dionysos double (doublement né, rapiécé), ambivalent, Zagreus et le Dionysos thébain. Pas tant le déchainement, ou la transgression, mais surtout l'altérité radicale: ni d'ici, ni même unique. En étant un ensemble d'éléments assemblés, le deuxième Dionysos est une sorte d'Arlequin, qui lui aussi a une apparence rapiécée (heureusement pour lui, seulement le costume): il représente tout le monde (puisqu'il a une pièce de chacun) et personne à la fois, il est d'ici et d'ailleurs, il est le multiple.
Comme quoi certains archétypes traversent .... les millénaires!!
Après, il y a tout une mystique de la violence purificatrice, de la transgression régénérante qui a été élaborée avec le Collège de sociologie, dans la foulée de la ré-interprétation nietzschéenne de Bataille... Mais c'est une vision très particulière du mythe dionysien, très datée années 30 et pour moi très partielle.
Vous battez pas, je vous aime tous