Allez je vais y aller de ma leçon de vie, préparez les pierres.
Il faut différencier investisseurs et cadres dirigeants. Les investisseurs, les propriétaires des entreprises, sont aujourd'hui, dans la tranche 5/75M€ de CA des entreprises, environ à 50% dans l'entreprise à s'impliquer au quotidien dans la gestion, et à 50% vivant des rentes de leurs dividendes ou ayant d'autres occupations. On trouve plus de rentiers dans le haut de la fourchette et bien sûr plus de gérants majoritaires dans le bas.
Pour ceux qui ne s'impliquent pas dans la gestion et touchent leurs dividendes, ils confient la gestion de leur entreprise à ces fameux cadres dirigeants dont tu parle, qui sont salariés de l'entreprise, parfois actionnaire minoritaire. Aujourd'hui ces gens-là ménagent la chèvre et le chou, sont sur les piquets de grève pour encourrager les gens à retourner bosser, font face à tous les inconvénients et les difficultés inhérentes à la gestion d'une entreprise, en n'en retirent pour seul fruit que leur salaire, des primes, et parfois des dividendes quand ils sont actionnaires minoritaires. Pour moi ces gens-là ne sont pas surpayés. Même des Carlos Gohn, Daniel Bouton etc... méritent leur salaire, parce que pas un seul de leurs actionnaires ne se bougerait le cul pour encaisser leur charge de travail et leur stress. Ces gens là, à différents niveaux, sont majoritaires.
Maintenant ce que tu décris et qui te fait hurler, je te rassure, me fait hurler aussi, c'est:
Les boîtes qui gravitent dans le gyron des grands groupes, et qui squattent les réunions de Rotary, Lion's etc... et se font ainsi des relations parmi ceux qui n'ont que ça à foutre d'y aller: les actionnaires, qui par la suite pressurisent les cadres dirigeants pour faire bosser la boîte d'untel ou untel. Ca fait partie de ce que j'ai fui en quittant la région parisienne. C'est cette caste de bien-nés (là c'est clairement le cas), héritiers de fortunes ou d'empires industriels, et qui font du lobbying sur leurs amis. Aujourd'hui un actionnaire ne prendra JAMAIS le risque de mettre quelqu'un d'incompétent à un poste capital, qui mettrai à mal ses futurs dividendes. Par contre balancer des morpions qui pompent le résultat de leur boîte (mois d'impôts) et qui récupèrent une partie sous la table, placer des incompétents dans des superplacards, ça oui, ça existe en effet.
Pourtant même parmi ces gens là, les héritiers d'empires industriels ou de grande fortune, on retrouve des gens biens, compétents, brillant. Des Michelin, des Mulliez, des Forest, des Dassault, des Decaux. Mais qui subissent aussi la pression de leur milieu pour continuer à faire tourner le sale business que j'ai décrit plus haut. Et là, pour faire le parallèle avec les posts précédents, c'est bien l'éducation (au sens familial) et pas l'instruction qui fait la différence.
Voilà et il ne faut pas croire, ce genre de lobbying se trouve même chez les syndicalistes, ou comment un délégué du personnel qui ne se fait pas réélire devient représentant syndical nommé arbitrairement par ses potes de l'antenne locale, prend ses heures de représentation alors qu'il bosse de nuit...etc
Et oui c'est aussi ça la France. Les pistonnés et les protégés à tous les niveaux de l'échelle. Mais je me force à croire que ce n'est pas la majorité.
Etonnantes révelations pour un mec de droite, non?
Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver.