un bon pas en avant, non?
Dénonciation des "crimes" des régimes communistes
LE MONDE | 26.01.06 | 14h20 • Mis à jour le 26.01.06 | 14h20
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L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, réunie à Strasbourg, a réclamé "une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires", mercredi 25 janvier, comme l'y invitait son rapporteur, le Suédois Göran Lindblad, membre du groupe du Parti populaire européen (PPE, droite) : "Je suis très content, car notre assemblée, qui représente 800 millions de personnes, est la première organisation internationale à faire ce geste", a-t-il déclaré à l'issue du scrutin. Les parlementaires ont adopté, par 99 voix contre 42 et 12 abstentions, une résolution qui "condamne avec vigueur les violations massives des droits de l'homme" commises par ces régimes, et "rend hommage aux victimes".
Mais M. Lindblad n'a pas réussi à faire voter une recommandation au comité des ministres qui aurait invité les gouvernements des 46 Etats membres à adopter une déclaration similaire et à lancer une campagne de sensibilisation. Ce texte n'a recueilli que 85 voix, contre 50 et 11 abstentions, alors que son adoption exigeait une majorité des deux tiers.
Le projet de résolution avait suscité ces dernières semaines une levée de bouclier des partis communistes à travers toute l'Europe. Pendant le débat qui a précédé, la droite de l'hémicycle a insisté sur le caractère "historique" de l'événement. "Le communisme n'a jamais été condamné, à la différence du nazisme, pourtant l'ampleur de ses crimes n'a rien à lui envier", a déclaré le Français Bernard Schreiner (UMP). De nombreux parlementaires issus des pays de l'Est ont témoigné des souffrances vécues dans leurs propres familles, les Baltes ou les Ukrainiens rappelant notamment les déportations massives en Sibérie.
OPPOSITION RUSSE
"Nous devons condamner ces crimes non seulement pour régler les comptes du passé, mais aussi pour qu'ils ne se reproduisent plus", a affirmé la socialiste estonienne Katrin Saks, se désolidarisant de son groupe qui avait demandé une motion de renvoi. "Certains disent qu'ils ont disparu, mais ils existent encore en Biélorussie, à Cuba ou en Corée", a constaté la Bulgare Nadezhda Mikhailova (PPE).
Bien que la résolution affirme que "les crimes ont été justifiés au nom de la lutte des classes et du principe de la dictature du prolétariat", certains orateurs, tels le Hongrois Zsolt Németh (PPE) ou le Géorgien Giorgi Bokeria (libéral), ont assuré qu'"elle ne condamne pas une idéologie, mais des régimes". Cela n'a pas convaincu certains opposants au texte, comme le Russe Konstantin Kosachev (conservateur) : il a déploré que celui-ci "identifie "régimes communistes" et "régimes totalitaires"". Guennadi Ziouganov, le président du parti communiste russe, a demandé : "Va-t-on condamner les millions de communistes chinois ?", et qualifié la résolution adoptée de "provocation".
Les opposants ayant dénoncé un amalgame avec les crimes nazis, Jacques Legendre (UMP) a répondu : "Est-ce qu'on n'a pas le droit de condamner les crimes du communisme parce que l'URSS a vaincu le nazisme ?" Il a ajouté : "Le fait que Staline ait libéré la moitié de l'Europe n'excuse pas ses crimes."
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.