naggue a écrit :
Pour moi c'est un idéal de société mais qui, malheureusement, ne s'est jamais appliqué sauf pour de petits groupes ethniques qui en vivaient très biens (sans savoir d'ailleurs qu'il s'agissait de communisme) Ex : indiens sioux avant l'arrivée des blancs ou certaines tribus d'Afrique.
Le fait de partager les bien de production au profit de l'ensemble, et à parts égales, de la population élimine d'un coup les inégalités sociales induites par le libéralisme. Chacun a les mêmes chances au départ et durant sa vie, chacun est logé, a chaud l'hiver, mange à sa faim, a des temps de loisirs et dispose à part égale de tous les progrès offerts par l'avancé technologique. (Même s'il est faible)
Comme toutes les belles idées, elle est tombée entre les mains des hommes qui s'en sont servi pour asseoir leur pouvoir. De tout temps, c'est toujours ce qui est arrivé. Les religions n'y échappent d'ailleurs pas et, dans l'histoire des hommes, les croyances religieuses ont fait plus de morts que la pire dictature communiste.
Ceci étant dit.
A l'inverse, dans un système libéral, la somme des intérêts individuels concourt à l'intérêt collectif (dixit Adam Smith). Autrement dit : chacun pour sa gueule et tout ira bien pour tout le monde.
L'égoïsme latent de chacun étant plus profondément inscrit dans la nature humaine que le partage ou la générosité, fut-ce dans l'intérêt commun, il est logique que le libéralisme ait triomphé.
Pourtant, il est prouvé désormais qu'en diminuant un tout petit peu sa jouissance personnel au profit de l'ensemble, la société avancerait mieux (travaux de John Nash, prix nobel d'économie pour cette démonstration). Sauf que ça personne ne veut l'entendre.
La preuve ? Qui parmi nous est volontaire pour réduire ses impôts sur le revenus ?
A l'inverse, qui parmi nous est d'accord pour se voir réduire ses allocations logements, familliales ou pour voir le prix du ticket de metro tripler (soit à peu près son coût réel de fonctionnement) ?
On s'aperçoit bien vite que l'absence totale de redistribution et de solidarité ne permet pas d'avoir une société équilibrée. C'est la raison pour laquelle même au sein des contrées les plus libérales, il y a quand même intervention de l'Etat (USA et son protectionisme agricole par exemple, France : sécurité sociale). A l'inverse, dans les pays socialistes de nature Stalinienne, les gens ont quand un minimum de propriété privée (Ex : ViêtNam, Cuba). Sinon, ça ne marche pas.
Les pays occidentaux sont en réalité en situation de mélange car ni le libéralisme (d'Adam Smith) à 100 % ni le communisme pur ne s'appliquent aujourd'hui. L'histoire montre que c'est le mélange des deux qui nous permet une paix relative et que c'est la succession de vagues tantôt libérales tantôt sous influence de l'Etat qui nous a fait avancer. Ex : Crise de 29 et Roosevelt.
Par malheur, le système libérale a permit à une certaine caste de s'ériger au dessus des autres et devenir ses dirigeants et profiteurs. Ils ont facilement pris le pouvoir de leur populations (industriels, Grand patronat, gros actionnaires). Ils ont intérêt à ce que ce système perdure. Or, ce système ne peut continuer d'exister qu'à la condition que l'on trouve sans cesse de nouveaux marchés (d'où d'ailleurs l'apparitions perpetuelles de nouveaux produits et de nouveaux besoins). Il ne peut donc tolérer l'existence de zones "hors marché" qu'étaient les pays socialistes. Il est, par nature, expansioniste.
Le fait que l'économie de marché permet, grâce à la concurrence, d'avoir un progrès technologique plus rapide que le système communiste, a permit aux libéraux d'imposer de gré (envie des populations communistes suscité par le confort induit par le progrès technique libéral) et "de force" leur vision du monde (Corée, Viêt-Nam, blocus Cubain ...)
Ce qui a tué l'espoir communiste, c'est donc le progrès technique immédiat apporté par l'économie de marché.
A l'inverse, le libéralisme s'accomode très bien de l'insécurité des populations ou des commerces dangereux. L'histoire montre d'ailleurs que l'effort de guerre entrepris par les libéraux est moins important pour contrecarrer l'économie de stupéfiants en Colombie que pour sauver un marché en Corée ou en créer un de toute pièce en Irak aujourd'hui. L'implication des pays riches non envahis dans la guerre 39-45 n'a d'ailleurs été réalisée qu'après que ceux ci eurent vu leurs intérêts économiques menacés (coulage de cargos par les allemands).
Le libéralisme n'a aucune valeur humaine au contraire du système socialiste qui lui prône le confort, l'éducation et le progrès pour tous à part égale.
Même si elle a été pervertie par l'avidité des hommes de leur camp ou du camp adverse, ça n'en reste pas moins pour moi une formidable idée de société qui, vu les évènements récents, devrait nous faire refléchir et même nous faire rêver...