Le livre de Matthieu Amiech analyse les délires des conspirationnistes, mais critique aussi les oligarchies économiques et politiques qui utilisent l'anti-conspirationnisme pour discréditer toute critique et ainsi continuer à détruire la planète :
Le conspirationnisme, entendu comme une lecture paranoïaque des faits, comme la tendance à voir des conspirations partout et à surestimer le pouvoir des élites, est l'un des phénomènes qui préoccupent le plus la classe politique et journalistique. Ainsi, il est devenu courant de voir la presse et les « fact-checkers » publier des démentis contre les canulars et les fake news émanant de personnes qualifiées de conspirationnistes, de négationnistes, etc.
Le livre montre comment le conspirationnisme est le résultat direct de la perte de contact avec la réalité causée par la numérisation de notre vie quotidienne, par l'addiction aux réseaux sociaux, et est également alimenté par le nihilisme des oligarchies (industrielles, politiques, médiatiques), de plus en plus responsables de l'appauvrissement des populations et de la destruction de la vie sur Terre, afin de maintenir le système économique « quoi qu'il en coûte ».
Mais le livre montre aussi que derrière l'« anti-conspirationnisme » se cache la volonté de discréditer toute pensée critique : l'étiquette de « conspirationniste » est devenue une arme de neutralisation massive quasi permanente dans la bouche des gouvernements et de leurs agents médiatiques, qui cherchent à disqualifier la critique et à désamorcer le débat public sur la gravité des dégâts causés par le capitalisme industriel.
S'inspirant de Hannah Arendt, Theodor Adorno, Carolyn Merchant et Castoriadis, et s'appuyant sur une étude historique rigoureuse des mensonges d'Etat entourant l'industrie et l'énergie nucléaires, l'auteur mêle analyse géopolitique, économique et sociologique, remettant en cause le dangereux optimisme aveugle du scientisme et examinant le recours au conspirationnisme de part et d'autre des camps officiellement opposés dans l'arène médiatique.