Chaque crétin d'humain est enfermé dans sa petite tête, généralement farcie de notions à la con baignant dans un égoisme aussi féroce que myope...
Nadia Geerts a écrit :
Tu étais étudiante, musulmane, intelligente, belle et libre, me dit-on. Mais tu as eu un flirt avec un étudiant, et ça n’a pas eu l’heur de plaire à d’autres étudiantes, qu’on me dépeint comme « radicalisées » : celles-ci ont prévenu ton frère, qui est venu te chercher à la sortie de l’école et, dans une cave, ils s’y sont mis à trois pour te passer à tabac. Ensuite ? On t’a mariée bien sûr, et désormais tu portes les vêtements religieux qui signifient à tous ta respectabilité de bonne musulmane pieuse. Fin de l’histoire.
Nadia Geerts a écrit :
Ces questions me hantent, comme le symptôme d’une maladie profonde qui ronge notre société. Bien sûr, des choses se font. Mais le constat n’en reste pas moins là, implacable et glaçant : pendant que des activistes du féminisme intersectionnel et du respect de la diversité battent le pavé en dénonçant la stigmatisation et les discriminations qu’ils subissent du fait de nos réglementations « liberticides », de vraies victimes se taisent et subissent en silence les pressions et les violences. Ces victimes sont là, parmi nous. Nous les côtoyons, nous les formons, nous travaillons, rions, mangeons avec elles. Elles donnent le change, et nous pouvons croire que tout va bien. Jusqu’au jour où…
Mais derrière Sadia, derrière Mila, derrière cette étudiante, ils et (surtout) elles sont sans doute des milliers d’anonymes victimes de traditions étouffantes : mariages forcés, violences intrafamiliales, crimes d’honneur, attentats et agressions visant à pénétrer notre subconscient du relativisme culturel et du délit de blasphème, … Pourtant, ces victimes ont le droit pour elles. Notre arsenal législatif garantit la liberté de conscience, la liberté d’expression, le droit à l’intégrité physique, la protection de l’État contre les mariages forcés.
Comment se fait-il, alors, que leur parole soit moins audible, leur défense moins ardente, leur protection moins assurée que celle de ces victimes en carton-pâte qui se lancent aujourd’hui dans une indécente concurrence victimaire ? La protection des libertés individuelles contre des traditions qui enferment devrait être une priorité de nos États démocratiques. Pas seulement dans les textes, mais aussi et surtout sur le terrain.