Le Heyd a écrit :
Je conseille la lecture de cette interview d'Henriette Walter, linguiste de renom:
http://mondalire.pagesperso-or(...)r.htm
Et je cite "Plus des deux tiers du vocabulaire anglais sont d'origine française alors que les emprunts de notre langue à l'anglais sont de l'ordre de 4%. On relève dans le lexique britannique des centaines de mots empruntés au français et qui sont d'ailleurs de parfaits homographes, comme abolition, bosquet, boudoir, doyen, impertinent..."
Et là où je suis d'accord avec elle : "Nous puisons dans le lexique anglais, principalement pour ce qui touche aux nouvelles technologies. Quant aux Anglais, ils continuent à nous emprunter des mots «qui font chic»! Il y a, concernant ces emprunts, un énorme fossé de comportement entre les Français et les Anglais.
Si, en France, vous voulez vous attirer les foudres des puristes, il vous suffit d'utiliser des mots comme booster, casting ou fast-food. Alors qu'un Anglais, qui veut paraître brillant et cultivé, ponctuera sa conversation de «déjà vu», «à propos» ou «joie de vivre» ! "
Les emprunts français ça fait chic, mais dans le sens contraire les puristes (trop nombreux) sont choqués dès qu'ils entendent des emprunts à l'anglais. C'est quand même un peu débile puisque toutes les langues comportent de multiples emprunts. A un moment donné il faut accepter ce phénomène "naturel".
Après là je parle pour le phénomène en général, je suis d'accord que certaines personnes abusent en mettant des pseudo-mots anglais de partout pour faire bien, et ça effectivement, c'est insupportable!
(ah sinon j'ai trouvé par hasard que pour les emprunts du français on parle de "galicisme", on en apprend tous les jours
)
Les emprunts de l'anglais au français datent pour la plupart de la période entre le XIème et le XIVème siècle, à l'époque où Guillaume le Conquérant impose que les documents officiels, et notamment liés à la justice, soient rédigés en Français, ainsi qu'à la Renaissance où la langue anglaise 'noble' absorbe du vocabulaire français et italien. On comprend donc pourquoi à notre époque l'utilisation de ces mots confine ou bien au langage érudit, ou bien à un anglais plutôt aristocrate.
A l'inverse, les emprunts lexicaux du français à la langue anglaise sont pour la plupart récents et sont le symptôme de la façon dont la culture populaire américaine récente a été absorbée: cinéma, informatique, musique pop, poker ... ce qui est effectivement moins 'brillant' dans l'esprit