reeves a écrit :
Azazello a écrit :
C'est bon c'est fini pour aujourd’hui les contre-vérités?
C'est sûr que si c'est l'OCDE qui produit les statistiques sur le Chili, on a pas fini d'en voir des contre-vérités.
de l'ocde ou des néo-étatistes du monde diplomatique, je ne sais pas qui ment avec le plus d'aplomb...
les frédéric lardon et les staliniens recuits comme ignacio ramonet ont basé leurs discours fallacieux d'antilibéraux sur une volonté de retour au "capitalisme social" des années 60 et l'état-providence qui serait là pour veiller à ce que le capitalisme ne dégénère pas trop en barbarie.. tout ça saupoudré d'écologisme d'état.. pour ces gens-là, en-dehors de l'état et du capitalisme point de salut ! car ces gauchistes le disent clairement : le marché est naturel aux hommes, il faut juste de meilleurs garde-fous...
pourtant, d'autres critiques plus perspicaces ont remarqué que l'économie capitaliste - et les rêves gauchistes d'un capitalisme à visage humain - se seraient effondrés il y a longemps sans le système néo-libéral et sans la financiarisation à outrance de l'économie.
ainsi, la montée du néolibéralisme à partir de 1980 n'est pas une sale manoeuvre des capitalistes comme le croit la gauche "radicale". le néolibéralisme est plutôt la seule façon de prolonger de façon artificielle l'existence du capitalisme. c'est grâce au crédit (à mort) que les entreprises et les individus ont pu garder un semblant de propérité.
le véritable problème du capitalisme réside dans le fait que la technologie grignote les profits. voilà comment cela fonctionne : on ne peut faire fructifier le capital, et donc l'accumuler, qu'en exploitant la force du travail. mais le travailleur, pour engendrer un profit pour son employeur, doit être équipé des outils nécessaires. il en résulte une course continuelle (concurrence oblige) dans l'emploi de technologies. chaque fois, le premier employeur a avoir recours à de nouvelles technologies y gagne parce que ses ouvriers produisent davantage que ceux qui ne disposent pas de ces outils. mais le système entier y perd car les technologies remplacent le travail humain.
la valeur de chaque marchandise singulière contient donc des parts toujours plus minces de travail humain - qui est cependant la seule source de survaleur et donc de profit... le développement de la technologie diminue les profits dans leur totalité. cependant, durant un siècle et demi, l'élargissement de la production de marchandises à l'échelle globale a pu compenser cette tendance à la diminution de la valeur de chaque marchandise.
depuis les années 1960, ce mécanisme, qui n'était qu'une fuite en avant, s'est enrayé. les gains de productivité permis par la micro-électronique ont paradoxalement mis en crise le capitalisme.
des investissements toujours plus gigantesques étaient nécessaires pour faire travailler le peu d'ouvriers restant. l'accumulation réelle du capital menaçait de s'arrêter. c'est à ce moment que le capital "fictif" prend son envol. l'abandon de la convertibilité du dollar en or en 1971 est un pas décisif. le crédit n'est pas autre chose qu'une anticipation des gains futurs espérés. mais lorsque la production de valeur, et donc de survaleur, dans l'économie réelle stagne (ce qui n'a rien à voir avec une stagnation de la production de choses), il n'y a que la finance qui permette aux propriétaires de capital de faire des profits désormais impossible à obtenir dans l'économie réelle. d'où la montée du néolibéralisme à partir de 1980, seule façon de sauver l'économie de marché. économie de marché que la gauche n'envisage pas de supprimer, en tout cas je n'ai rien lu qui allait dans ce sens, que ce soit dans le programme du parti socialiste, dans celui du parti communiste ou chez ce fier salarié de l'état qu'est besancenot..
bibliographie :
- a. jappe, "crédit à mort"
- g. debord, "commentaires sur la société du spectacle"
- j. semprun, "l'abîme se repeuple"