jazzplayer a écrit :
1- Comment parler du flux de migrants actuels sans parler des " stocks" ( je sais le terme n'est pas élégant ) En effet les migrants nouvellement arrivés vont s'ajouter aux populations d'origine étrangère résidentes en france ... que nous avons déja bien des difficultés à insérer / intégrer/assimiler etc... ( prise en charge des enfants à l'école , coût vertigineux de l'aide médicale d'état , liste d'attente pour l'obtention de logements sociaux , communautarisme , bénéficiaires de la CMU et des aides sociales diverses etc etc ... )
80% de ces nouveaux arrivants vont encore une fois s'installer dans les quartiers populaires ou la grande proportion d'étrangers pose pb et est mal acceptée ... quoi qu'en dise une certaine gauche bien pensante ... dont j'ai fait longtemps partie .
Il est question d'accueillir nous dit , on mais c'est un abus de langage et une supercherie ...accueillir dans quel habitat , dans quelles écoles , avec quelles sources de revenu , avec quel surcoût pour la sécurité sociale et les finances publiques ... pendant combien de temps ?
Alors on continue comme si de rien n'était et on continue à foncer droit dans le mur ???
Il faut plutôt poser la question : c'est quoi l'alternative?
Premièrement, une grande partie de ces migrants viendront de toute façon, et "ne pas les accueillir" occasionnera bien plus de problèmes: clandestinité-stigmatisation-déviance, signal politique qui engendrera une réaction très négative de la population.
Deuxièmement, une grande partie de ces migrants vivent une situation de détresse extraordinaire. C'est la raison pour laquelle, ils viendront quand même en Europe quoi qu'il en soit de l'accueil. C'est la raison aussi pour laquelle, ne pas les accueillir constitue un geste d'inhumanité qui aura des répercutions: si on n'arrive pas à se montrer humain vis-à-vis de ces gens, comment pourrait-on se montrer humain par ailleurs, dans des situations bien moins dramatiques.
De façon concrète, la seule justification valable de refuser d'accueillir des réfugiés serait qu'il n'y a "pas de place", à traduire que le pays n'a pas les moyens d’accueillir une population qui représente sur le long terme et en tout, moins de 1% dans le pire des cas, c'est-à-dire un effort économique au pire de 1%. Cela signifie que le pays n'a pas les moyens d'aider les pauvres qui sont déjà aujourd'hui en France depuis des années. Cela signifie que l'on ne voit pas qu'il y a un problème de répartition des richesses, que l'on ne voit pas que la pauvreté est un problème politique, non un problème économique.
On peut faire le même raisonnement sur l'intégration: l'intégration n'a pas fonctionné, elle ne fonctionnera guère mieux avec les nouveaux réfugiés, cela signifie que l'intégration est un problème insoluble politiquement, cela signifie aussi selon cette vision que c'est un problème d'incompatibilité de culture ou de race ou de je ne sais quoi. Bref, dire que la barque est pleine, c'est dire qu'il n'y a pas de solidarité, et donc dire que les populations actuellement en difficulté en France ne trouveront leur salut que dans une reprise économique du pays et, pour l'intégration, dans une négation totale de leurs origines et de leur culture. Je te le dis, c'est mon point de vue, ce discours est une énorme supercherie!
jazzplayer a écrit :
2- comment croire que cette "crise" est gérée quand les chiffres , annoncés dans les médias sont imprécis et contradictoires .
Comment veux-tu avoir des chiffres précis. C'est le chaos et il ne pourra jamais en être autrement: tu as des centaines de milliers de personnes qui tentent d'entrer en Europe par tous les chemins possibles. C'est aussi la raison pour laquelle, dire que l'on va réussir, par décret, à stopper cette immigration est au mieux très naïf, au pire une saleté de mensonge populiste.
jazzplayer a écrit :
3- combien de temps ce flux migratoire va t'il durer et au bout du compte on aura accueilli combien d'étrangers sur notre sol .... car quoi qu'on en dise il s'agit bien de notre sol
Je pense que si tu savais quelle situation on vivra dans 10 ans, sur le front des migrations, tu commencerais demain à construire un mur surmonté d'un barbelé autour de chez toi. C'est un raz de marée démographique sur le long terme auquel on va assister, et ces jours, on vit une petite poussée de fièvre avant coureuse. Mais toute réaction en termes de barricades est promise à l'échec. C'est à peu près certain. Il faut qu'on apprenne avec cette nouvelle donne, ouvrir les yeux afin de trouver des solutions. Il y a une chose dont je suis convaincu, c'est que la globalisation, qui a été d'abord économique, culturelle, militaire, est en train d'entrer sur le terrain de l'humain concret, des populations. C'est pas un choix, c'est une évolution inéluctable, alors apprenons à en tirer parti en l'acceptant et en saisissant la chance de trouver des solutions de régulation.
jazzplayer a écrit :
4 - commet éluder la question de l'Islam avec des immigrés dont beaucoup sont de religion musulmane ( je ne développe pas ici de critique argumentée de l'Islam pour ne pas faire dériver ce sujet )
...
Tout cela étant dit il est bien difficile _ pour un petit Français ordinaire - planqué derrière son écran de concilier générosité et lucidité ...
La c'est un point avec lequel j'ai encore plus de peine. Mais ma réponse est la même: oui il y a des problèmes, mais faisons attention de ne pas choisir les mauvaises solutions faciles, ne cédons pas à la panique. J'ai argumenté plusieurs fois pour dire que la France est un pays puissant économiquement et culturellement. Elle ne doit pas réagir en vieille dame malade angoissée par les défis qui l'attendent. Elle ne doit pas se recroqueviller mais montrer qu'elle est capable d'absorber ces populations avec panache dans une dynamique de réussite humaine (économique et culturelle).
Vous battez pas, je vous aime tous