JulosImac a écrit :
D'ailleurs, je n'ai pas bien compris comment GS parvient à se faire du blé en pariant à la baisse sur les capacités de remboursement des emprunteurs. Ça devrait être l'inverse, non ?
GS a principalement utilisé deux mécanismes qui se complètent :
- la titrisation des créances ("Initiate & Sell") : ils prêtent de l'argent à des emprunteurs. Mais vu qu'il y a un doute sur les capacités de remboursement de ces derniers, on crée un produit dérivé sur ces créances, des titres, qu'on revend sur les marchés financiers de sorte à transférer le risque sur une tierce partie ;
- les credit-default swap : En même temps on contracte des CDS, sorte de primes d'assurances contre un éventuel défaut de remboursement des emprunteurs. Si l'emprunteur est défaillant, l'"assureur" rembourse la somme empruntée au titulaire du CDS. Or, GS ne détenait que les CDS, pas les créances adossées à ces CDS (c'est comme assurer une maison qu'on ne détient pas contre un risque d'incendie).
L'intérêt étant que le coût de ces primes d'assurances était ridicule en comparaison avec le risque réel de défaut, et les gains potentiels par conséquent colossaux.
A noter quand même que les grandes banques qui ont émis ces emprunts ont longtemps cru elles-mêmes en ceux-ci. Ce n'est que lorsque marché immobilier US a montré les premiers signes de défaillance qu'ils se sont précipités pour acheter un max de CDS.