Sybelle a écrit :
Ce sont donc 3 situations différentes de consentement/non consentement réellement vécues que j'ai relatées, pour sortir d'un débat qui me semblait très théorique. J'ai également appelé à lire vos expériences pour les mêmes raisons. As-tu un témoignage direct ou indirect à proposer pour enrichir le sujet ?
J'en ai donné un plus haut: j'ai répondu à ton premier exemple en disant qu'il m'était déjà arrivé qu'une femme me "touche", que ça m'avait filé la gaule (réaction physique il faut le rappeler), mais que je n'étais en rien consentant et que j'avais mis fin au jeu (auquel je ne voulais pas du tout jouer, étant casé et heureux en ménage). Sur cet exemple précis ta notion de consentement était pour le moins... nébuleuse. Ce n'est pas parce qu'on ne dit rien qu'on est d'accord. Alors oui, c'est plus facile en théorie de dire "non", mais dans les faits ça peut être bien plus compliqué. Beaucoup d'affaires de viol concernant des célébrités (des femmes violées par un homme) commencent comme ça, avec un "non" qui ne sort pas au bon moment.
Sybelle a écrit :
Enfin la seconde raison de ces 3 «expériences» est qu'ainsi je peux récolter une vision différente des choses. Sans parler de grand traumatisme, il y a une certaine gêne à se faire tripoter les fesses dans le métro puis fracasser le nez. On peut penser que mon seul jugement en devient biaisé. En d'autres termes, devant une cour de justice ce n'est pas la victime qui fixe la peine, mais un jury.
Ca peut être un traumatisme, c'est pas une honte
Tu as parfaitement raison de parler de tes expériences "pénibles" (et je te crois sincèrement
), c'est courageux! Ici on est depuis longtemps entre mecs, avec quelques-uns qui ont du mal à détecter les signes de consentement/harcèlement/... Ca ne peut jamais faire de mal d'avoir un avis féminin (même vulgaire
).
Pour les plaintes, j'en ai déjà parlé ici, mais une de mes amies a été violée pendant ses études, par un "pote" de classe après une beuverie. Le lendemain, plainte, il a fallu 4 ans pour... disculper le mec. La première réflexion du mec qui a pris la plainte? "Faut pas picoler"... L'amie a demandé a déposer plainte devant du personnel féminin (en fait c'est dans la loi, normalement c'est toujours une femme qui reçoit une plainte ou un témoignage pour viol). 4 ans de lenteurs plus tard, le mec n'a donc rien eu, tandis que ma pote a arrêté ses études (elle croisait le gars tous les jours en classe), a tenté de se foutre en l'air plus d'une fois et est toujours agoraphobe (ça doit faire 8 ou 9 ans maintenant, elle ne bosse plus et ne quitte pas son appart').
Bref, tout ça pour dire que niveau justice il y a encore beaucoup à faire, ne fût-ce qu'au niveau de l'accueil de la personne violentée. Ton témoignage le montre bien, la plupart des femmes ne portent toujours pas plainte.