Mr Park, sans l'allusion à Boko Haram, ça serait une autre histoire.
Biosmog a écrit :
Redstein a écrit :
Conséquence terrifiante de cette nouvelle complaisance générale envers les religions et leurs représentants de tout poil : de moins de moins de gens savent que le « blasphème » n’existe pas et que l’« outrage » est nul et non avenu
Franchement, si on creuse, on ne comprend pas grand chose à ce que tu racontes.
Qu'est-ce que tu entends pas complaisance? Parce que tous les dignitaires religieux sérieux que j'ai entendu défendent le droit à la critique.
« Dignitaires religieux sérieux », ça fait un peu beaucoup « military intelligence »
La complaisance en question, on la trouve à tous les étages : médias qui traitent les dignitaires en question avec une déférence nauséabonde (voir les compte-rendus du fricotage de Sarko avec le Vatikkkan ou les cathos français, la tribune longtemps accordée par le Point à Barbarin, etc.), écoles confessionnelles où nos impôts financent toujours la propagande catholique intégriste ou écoles publiques prises en otage par des activistes islamistes (mères voilées, etc.), administrations municipales clientélistes, etc.
Et ça donne les attentats de 2015, mais aussi la curée (hehehe) sur la petite Mila qui a osé mettre un doigt dans le cul d'un être imaginaire sans son consentement - mais dont on peut après tout imaginer qu'il n'aurait pas détesté après un repas et un ciné
Biosmog a écrit :
D'ailleurs, les reproches faits à Charlie Hebdo, que d'autres font, ne portent pas sur la question du blasphème, c'est-à-dire l'outrage du point de vue théologique à une divinité.
Tu veux rire ?
Ils se sont fait massacrer parce que « certains discours peuvent être compris comme une provocation envers des personnes d'une culture particulière » ?
Biosmog a écrit :
Ils portent sur le fait que certains discours peuvent être compris comme une provocation envers des personnes d'une culture particulière. La question est celle de l'objet de la critique et je trouve qu'elle est difficile. Je n'ai pas de réponse. Mais cela n'a aucun rapport avec une complaisance quelconque avec des apologues de la religion ou des textes.
Il fut un temps où l'on enseignait l'esprit critique à l'école, et où la religion y était présentée comme ce qu'elle est : un résidu malodorant d'époques barbares et à peine reculées. De nos jours, il faut prendre le sujet avec des pincettes du fait de l'alliance terrifiante de merveilleux moyens de communication instantanée et de populations déculturées et euh... mondialisées, persuadées que leur opinion en vaut bien une autre (ce qui n'est pas une mauvaise description de la « liberté de conviction » dont tu parles, laquelle ne s'est jamais mieux portée en ces temps de complotisme échevelé).
Et les apologues/fanatiques religieux de tout poil sont partout derrière ces populations manipulables à l'envi, du Pakistan à nos banlieues sinistrées à dessein par nos vendus de politicards.
Biosmog a écrit :
Et s'il y a quelque chose qui me choque, ce sont ces parfums clairement inquisitoriaux qu'on entend ces jours, surtout bien au fond à droite. Pour moi, l'obscurantisme a changé de camp, avec des réponses toutes faites, des accusations irréfutables (il faudrait sonder les consciences, peut-être torturer?), des rapprochements péremptoires (qui n'est pas avec moi est contre moi). On a quand même un Etat qui condamne légalement toute apologie du terrorisme. Donc je ne vois pas très bien pourquoi encore faire appelle à l'anathème, à moins que cela ne te suffise pas: tu penses que les critiques de Charlie Hebdo devraient être condamnées, qu'il faudrait réprimer toutes les velléités de rapprochement avec une pensée religieuse quelle qu'elle soit, même la plus intime? T'es sûr que ce n'est pas toi qui exhibe une religion, de force, sans respect pour quelque chose qui est infiniment plus réel que la liberté d'expression: la liberté de conviction.
Tu t'emballes, tu t'emballes