Lao a écrit :
(entrer dans une rédaction pour tuer ce n'est pas du même niveau).
Je pense que la difficulté principale, c'est qu'on parle d'une chose (la liberté d'expression) à propos d'autre chose (une sorte de folie guerrière). L'affaire dont on parle n'a en fait qu'un rapport indirect avec la liberté d'expression. Le terrorisme islamiste c'était aussi l'Hyper Cacher, Le Bataclan, les divers bars attaqués le même soir, les tueries de Merah, Nice, etc... Donc la discussion est biaisée puisqu'on a l'impression que le problème c'est l'intolérance de l'Islam. Il n'y a pas besoin d'être très intelligent pour comprendre que le "problème islam" ne se résume pas à une question de liberté d'expression.
Lao a écrit :
Il ne faudrait confondre "blesser" et "gêner la susceptibilité". Ridiculiser un être imaginaire ou un illuminé je ne vois pas en quoi cela blesse quelqu'un
A partir du moment où tu considères que les assassinats de Charlie Hebdo ont un autre motif réel que le blasphème, je pense que tu peux reconsidérer toutes ces choses. La moquerie de l'islam, ce n'est pas une moquerie religieuse. Le message de Charlie Hebdo, parfois, ne diffère pas des torchons venus de l'extrême droite, en assimilant tous les musulmans à des complices des terroristes et des profiteurs de la sécurité sociale, comme ici:
Je ne sais pas quelle personne prétendument de gauche peut cautionner ce genre d'étron ci-dessus, qui est une pure représentation xénophobe mais aussi contre l'Etat providence, sous couvert d'une critique de l'intolérance religieuse. Désolé, mais il faut vraiment être un laïcard con comme un chapelet de prière pour ne pas le voir ici. Donc, la liberté d'expression se frotte peut-être à des expressions moins évidentes, qui seraient jugées comme problématiques dans d'autres secteurs: essaie donc de transposer ce genre d'humour basé sur le stéréotype et la perversité sur une autre religion, par exemple le judaïsme, pour voir ce que ça fait...
Finalement, on est plutôt face à une sorte de guerre de civilisation qui ne dit pas son nom, mais qui apparaît dans le racisme ordinaire, et dans quelques actes plus conséquents. N'importe quel prétexte est bon pour enfoncer l'autre, allumer la mèche, mettre de l'huile sur le feu. C'est exactement pour ça qu'il faut juger les terroristes comme des assassins, les violeurs ou harceleurs comme des violeurs ou harceleurs, les racistes comme des racistes. On a les bases pour le faire, ce sont des outils vraiment athées et civilisés. Cela s'appelle la Loi. Et ça évitera de nous compromettre dans l'inquisition des consciences, cette saloperie qui a pourri une bonne partie de notre histoire occidentale, et qui est représenté aujourd'hui sous les traits du laïcard, bouffeur de curé paradoxalement (et à son insu) pétri de bonne conscience religieuse.
Vous battez pas, je vous aime tous