nowhere. a écrit :
L'offre de logement doit être régulée par le marché et par la garantie du respect de la propriété privé.
Il y a tout de même un problème: quand les prix de l'immobilier flambent (+ de 50 % depuis 2000) à ce point, c'est que la "régulation" ne fonctionne pas. Qu'il y ait un décrochage, une augmentation de ces prix est normal, le temps que marché s'ajuste. Mais là, en 10 ans, les prix ont presque doublé, ce n'est plus de la régulation, c'est une crise: l'offre ne suit plus (et ce pour plusieurs raisons). La régulation fonctionnera toujours sur le papier, quel que soit le domaine, mais dans la réalité, on en est loin. L'agent économique agissant de façon rationelle n'existe quasiment que de façon théorique.
Le problème des sans-logements c'est un peu l'arbre qui cache la forêt, le problème du logement en général, à tous les niveaux de la société.
Par le bas, les sdf ne peuvent avoir accès à un logement. Certains disent "ils n'ont qu'à travailler (sous-entendu "ces faignasses"8 fois sur 10)", or trouver quelqu'un qui veuille embaucher une personne dont l'adresse est "Centre d'Hébergement X, Trifouillis-Les-Oies" ou "Carton Déméco, quai de Seine" c'est pas évident (sans parler des problèmes de présentaion, santé, psychologiques etc dus à la vie dans la rue qui ne doivent pas favoriser la réinsertion, quid des réseaux d'accompagnement ?). Et et de toute façon c'est peine perdue, puisque maintenant même ceux qui ont un boulot (pas forcément à mi temps loin de là) ne peuvent pas trouver à se loger, même avec des 1200€ par mois.
Alors on peut penser aux conditions parfois délirantes exigées par les proprios, mais ceci s'appliquerait surtout aux grandes métropoles Paris en tête, or le phénomène se retrouve un peu partout en France.
Les fameux 20% de logements sociaux ? Encore faudrait-il que l'Etat le fasse appliquer. Il y a quelques temps, un député-maire (banlieue parisienne) UMP, Eric Raoult, pour ne pas le nommer, ancien Ministre, déclarait tranquillement à la télé, qu'il était hors de question qu'il fasse appliquer le quota des 20 %. Pourquoi ? Parce que ses électeurs lui ont fait comprendre qu'ils ne voulaient pas voir la pauvreté (on en revient aux faignasses...) débouler chez eux, et que vu le montant des amendes, il préférait les payer, que de prendre le risque de ne pas être réélu (il a au moins le mérite de la franchise). Et je suis sûr que des Maires de gauche sont dans le même bain et tirent les mêmes conclusions. Après il y a bien sûr de nombreux élus, de droite comme de gauche qui respectent la loi et la font appliquer.
Alors quoi, les HLM ? Qui n'a jamais entendu parler des listes d'attente à 2, 3, voir 5 ans ? L'attribution d'un appart en HLM est fonction du revenu et de la situation familiale. En théorie, une partie de cette population (pas majoritaire certes, mais devant permettre d'assurer la rotation) est censée transiter (promotion, changement de job, amélioration de la situation financière) puis passer à la location via le privé. Vu le marché de l'immobilier, du locatif privé, l'ascenceur social bloqué avec le marasme économique, même si ces gens voient leur situation s'améliorer ils préfèrent rester dans le système HLM, donc pas de turn-over et des listes d'attentes qui s'allongent.
Etage supérieur ! Ceux qui sont en locatifs privés voient leur accession à la propriété fortement réduite entre les prix, les banques etc. Quand ils ne sont tout bonnement pas chassés par des fonds de pension qui procèdent à la découpe après achat comme cela semble être la mode à Paris en ce moment (hier aux infos 675 000€ pour 70m²...).
J'ai l'impression que les politiques sautent sur le droit opposable et s'en servent comme écran de fumée pour occulter le reste car derrière tout ça on retrouve toujours les mêmes problèmes: chômage, économie en panne, spéculations sauvages, manque de volonté politique, etc.
Alors le droit au logement opposable, qui plus est à 4 mois des présidentielles... Si au moins ça permet de mettre en place une vraie politique de logement à tous les niveaux why not, au pire cela permettra aux sans logements de sortir un peu la tête de l'eau, et je vais certainement pas leur jeter la pierre pour ça...
"My baby wants to rock'n'roll..."